Curling en fauteuil roulant : échange de compétences et établissement de liens d’amitié à Boucherville

Quand les membres de l’équipe canadienne de curling en fauteuil roulant ont fait le trajet à Boucherville, Que., le 3-6 octobre pour une fin de semaine sur la glace avec les champions canadiens 2013, Équipe Québec, on s’est concentré principalement sur les techniques d’entraînement et le partage des compétences, mais aussi sur l’établissement de liens solides entre les joueurs et joueuses de curling en fauteuil roulant à travers le Canada.
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Les joueurs, entraîneurs et personnel d’Équipe Québec et de l’équipe canadienne de curling en fauteuil roulant sur la glace au Club de curling Boucherville (Photo prise par Wendy Morgan)

Le contingent d’équipe nationale, qui est aussi champion du monde en titre – Jim Armstrong, Dennis Thiessen, Ina Forrest, Sonja Gaudet et Mark Ideson, ainsi que l’entraîneur Joe Rea, le chef d’équipe Wendy Morgan et la consultante en performance mentale Dr. Laura Farres – a usé de cette occasion pour cerner plus définitivement les postes dans l’équipe et continuer l’entraînement pré-paralympique (l’annonce officielle de l’équipe officielle se fera au mois de novembre), et aussi pour démontrer leurs compétences et partager leurs connaissances et leur expérience avec les champions canadiens.

Équipe Québec – capitaine Benoit Lessard, troisième Carl Marquis, deuxième Sébastien Boisvert, première Johanne Daly et entraîneur Germain Tremblay – l’a emporté au championnat national au mois de mars dernier au Centre RA à Ottawa, avec une victoire décisive 10-2 sur Équipe C-B. La fin de semaine sur glace et hors glace avec Équipe Canada au Club de curling Boucherville a permis à l’équipe de démontrer ses compétences, quelque chose qui, au dire de Morgan, fait partie des objectifs de l’équipe nationale pour identifier et développer les joueurs et joueuses de curling en fauteuil roulant tout à travers le pays. «Même si nous l’avons emporté à tous les matchs, et dans certains cas, d’une manière décisive,» a-t-elle dit à propos des quatre matchs qui ont eu lieu vendredi et samedi, «la compétition a été excellente. Le Québec a joué bien et cette équipe fait preuve d’énormément de potentiel, mais simplement dit l’équipe nationale est devenue de plus en plus forte à chaque match ce weekend-là.» Lessard, d’Équipe Québec, a admis que, tout en ayant très envie d’observer de près la préparation et le jeu des champions du monde dans une situation de compétition, il tenait tout autant à savoir comment sa propre équipe se débrouillerait. «Je ne vais pas vous mentir,» a-t-il avoué. «Nous voulions nous mesurer contre eux. Or, nous avons appris que nous avons du pain sur la planche. Ils sont de bons joueurs et très bien organisés. Mais nous sommes tout de même sur la bonne voie.» L’identification de curleurs talentueux est une des priorités de l’équipe nationale – Lessard s’entraîne actuellement avec l’équipe nationale en tant que remplaçant – et les joueurs québécois ont pu tirer avantage du dialogue avec Morgan, Rea et les autres athlètes. L’objectif primaire est d’encourager une amélioration globale au rendement des équipes qui vont représenter leur province ou territoire au niveau national. «Comme équipe, nous avons mieux défini nos objectifs pour cette saison et aussi pour l’avenir,» a remarqué Lessard. «Il ne faut pas limiter la perspective à une seule saison. L’expérience ne s’achète pas.» Au-delà des activités compétitives sur la glace, la fin de semaine a inclus des discussions sur les compétences mentales, la planification des séances d’entraînement, l’élaboration d’une stratégie de jeu et les protocoles d’équipe nationale. En sa qualité d’entraîneur de l’équipe nationale, Rea a offert des observations et des suggestions au quatuor québécois, et selon Morgan, toutes les deux équipes ont bénéficié de leur volonté mutuelle pour offrir et écouter des réactions. «C’était une occasion pour continuer à développer nos athlètes canadiens,» a indiqué Morgan. «Aucun aspect des activités de l’équipe nationale n’a été caché à Équipe Québec. On a parlé franchement et ouvertement.»
Sebastien Boisvert, Benoit Lessard et Johanne Daly (CCA Photo)

Sebastien Boisvert, Benoit Lessard et Johanne Daly (CCA Photo)

Du point de vue de Lessard, l’un des moments les plus mémorables a été le fait de partager la maison avec Armstrong, même si Équipe Québec a fini par se faire battre. «Diriger Équipe Québec contre Jim a été une belle expérience, puisque nous n’avons pas souvent cette chance de jouer contre cette équipe,» a-t-il déclaré. «J’aurais souhaité mieux me débrouiller en tant que capitaine, mais la défaite n’est pas si mauvaise si on apprend quelque chose dans le processus. Et c’était le cas pour moi.» Morgan affirme que la fin de semaine a également permis aux joueurs de tisser et renforcer des liens d’amitié; Lessard fait écho de ses sentiments. «L’élément le plus important, c’est que tout le monde a eu la chance de mieux se connaître,» a-t-il dit à propos des rapports forgés entre les entraîneurs et les joueurs de toutes les deux équipes au cours de la fin de semaine ensemble. «On est devenus amis.» Or, Équipe Québec n’est pas la seule à tirer bénéfice d’une interaction avec les athlètes et entraîneurs de curling en fauteuil roulant de haut niveau. Avant le Tournoi commémoratif Cathy Kerr qui a lieu du 28 novembre au 1er décembre dans le Centre RA à Ottawa, Équipe Ontario va passer du temps sur la glace avec l’équipe nationale en vue d’‘affûter ses compétences’,» Morgan a indiqué. «[Équipe Ontario] tient à observer de près le jeu de l’équipe nationale en vue de rehausser le sien,» a-t-elle enchaîné. Le Canada est champion du monde et champion paralympique en titre, et au dire de Morgan, notre pays est «en pleine forme» pour aborder le nouveau quadriennal. Le programme canadien de curling en fauteuil roulant est arrivé à un tel niveau de qualité que l’équipe nationale était confiante que la fin de semaine à Boucherville avec Équipe Québec serait avantageuse et ce, sans avoir à voyager à l’étranger pour trouver une équipe qui supporterait la comparaison. «Nous pensions que nous pouvions continuer à développer nos athlètes et nos équipes canadiennes et trouver des compétitions de haut niveau, sans pour autant quitter le Canada,» a dit Morgan. «C’était une expérience très positive en pensant à la situation dans son ensemble.»