Profil de l’entraîneur: Janet Arnott

Les joueurs de hockey rêvent de marquer le but gagnant d’un championnat en temps supplémentaire devant leurs partisans. Dans leur propre stade, les équipes de football tentent de tirer profit du «13e joueur» lors d’un jeu crucial à leur ligne des buts. Mais est-ce qu’il y a un équivalent au curling?
 Janet Arnott sera l'entraîneur de l'équipe Jennifer Jones en 2013 Tim Hortons Roar of the Rings essais canadiens de curling.


Janet Arnott sera l’entraîneur de l’équipe Jennifer Jones en 2013 Tim Hortons Roar of the Rings essais canadiens de curling.

Le sport ne met pas aux prises des équipes de villes différentes qui se rendent visite mutuellement. En fait la notion de jouer devant une grosse foule dans sa propre ville est une concept qui échappe aux joueurs de curling. Même les joueurs possédant une vaste panoplie d’honneurs n’ont pas vécu cette expérience. Janet Arnott, entraîneuse de l’équipe de Jennifer Jones, a connu une occasion qui se rapprochait de cette expérience de jouer devant ses partisans lorsque son équipe de Winnipeg formée de sa soeur Connie Laliberté, Cathy Overton-Clapham et Cathy Gauthier ont effectué le trajet de deux heures et demie vers Brandon à l’ouest de Winnipeg pour jouer aux Championnat mondial de curling féminin Ford 1995. « Pour tout athlète qui évolue devant une foule de sa propre ville, ou qui devient le favori pour une quelconque raison, la foule ne peut qu’ajouter à cette énergie,” de dire Arnott. “Je pense que ça peut parfois pousser l’athlète à puiser au fond de lui et trouver des ressources insoupçonnées. » Bien que Arnott se souvienne avoir ressenti l’énergie de la foule qui l’appuyait lorsqu’elle était sur la glace, le moment le plus mémorable a été lorsqu’on a présenté son équipe lors de l’ouverture. “Il y avait la foule et le bruit. C’est à ce moment qu’on a réellement senti l’énergie de la foule, sans oublier que Kerry (Burtnyk) était aussi présent» de rappeler Arnott. « Nous avons pu partager cette expérience avec une autre équipe de Winnipeg, ce qui a rendu le tout d’autant plus agréable. » Arnott partagera de nouveau l’expérience de jouer devant ses partisans lors des essais olympiques Tim Hortons Roar of the Rings 2013. Les équipes de Jennifer Jones, Chelsea Carey, Mike McEwen et Jeff Stoughton vivront toutes leurs premières expériences de jouer lors d’un événement de cette ampleur dans leur propre ville. Arnott s’est inspirée de l’expérience vécue à Brandon pour motiver et préparer son équipe sur ce à quoi s’attendre lors des essais Roar of the Rings. Mais il s’agit là d’une tâche difficile alors que même Arnott ne sait pas à quoi s’attendre du 1er au 8 décembre. « J’essaie d’imaginer à quoi m’attendre en transposant l’expérience des Mondiaux de 1995, mais même ici on ne peut comparer l’amphithéâtre de Brandon au Centre MTS. J’estime que le tout sera encore incroyable, » de révéler Arnott. « L’énergie que vous pouvez en tirer reste tout simplement étonnante et j’espère que c’est ce que ressentiront les quatre équipes du Manitoba lorsqu’elles poseront le pied sur la glace. »
Janet Arnott, deuxième à gauche, avec ses coéquipiers 1995, de gauche à droite, Connie Laliberte, Cathy Gauthier et Cathy Overton-Clapham.

Janet Arnott, deuxième à gauche, avec ses coéquipiers 1995, de gauche à droite, Connie Laliberte, Cathy Gauthier et Cathy Overton-Clapham.

Arnott a joué avec l’équipe Jones lors du Tournoi des Coeurs Scotties 2007 avant d’assumer le rôle d’entraîneuse de l’équipe. Arnott a guidé l’équipe vers trois titres nationaux féminins consécutifs de 2008 à 2010. Elle a ensuite pris du recul comme entraîneuse de l’équipe avant de joindre l’équipe de nouveau lors des Scotties 2011, comme substitut. Cette fois-ci elle reprend du service comme entraîneuse et elle a travaillé très fort avec ses filles, en faisant tout ce qui est possible afin qu’elles soient prêtes pour un voyage aux Olympiques. Arnott ne se considère pas comme entraîneuse au parcours traditionnel, car elle n’avait suivi aucune formation en ce sens avant d’entreprendre ce rôle. Toutefois elle a vite compris qu’il n’y avait pas une grande différence entre jouer et être entraîneuse. Tout est une affaire de passion. “Je ne crois pas que je pourrais entraîner une équipe ou travailler avec elle si cette dernière n’avait pas une éthique de travail comme la mienne ou la même approche envers le sport. Je pense que les filles diraient la même chose parce que nous travaillons toutes très fort, peu importe le rôle que nous jouons au sein l’équipe, » de préciser Arnott. Arnott a participé à six championnats mondiaux féminins, trois comme joueuse et trois comme entraîneuse. Son palmarès bien garni lui procure beaucoup de beaux souvenirs. « Je me réjouis d’avoir choisi un sport où je peux poursuivre mes activités après avoir atteint mes objectifs et qui me permet de jouer toute ma vie si je le souhaite,» de confier Arnott. « Je suis réellement comblée d’avoir fait ce choix. C’est un sport dont je pourrais faire l’activité de toute une vie à cause des gens que j’y ai rencontré, des amis que je me suis faits, les relations que j’ai établies via le curling sans oublier le fait de pouvoir évoluer avec mes sœurs. Tout ça constitue une belle histoire.» Et c’est une histoire qui pourrait possiblement atteindre de nouveaux sommets, puisque cette année Arnott et l’équipe Jones ont l’or olympique dans leur ligne de mire.