Lancez le mouchoir rouge, SVP!

Si vous avez osé lire mon dernier blogue inscrit sur ce même site web, vous pouvez facilement conclure qu’une autre de mes passions, mis à part le curling, est le football. Vous imaginez mes grands dilemmes du dimanche après-midi lorsque l’on retrouve à la fois du curling et du football de la NFL sur le petit écran. Heureusement qu’avec la technologie, je n’ai plus à faire de choix définitifs, mais plutôt simplement décider dans quel ordre je préfère regarder les différents évènements. Habituellement, je regarde plus souvent le football en direct et j’enregistre le curling. Non pas que je préfère le football au curling, mais le curling aime bien l’enregistré, je l’écoute depuis plusieurs années avec un regard plus précis que le simple amateur moyen. Durant mes nombreuses années de compétition, j’écoutais les matchs assidument, soit pour bien comprendre les différents styles techniques utilisés par les meilleurs de l’industrie, soit pour analyser les subtilités de leur stratégie et même parfois pour essayer de déceler quelques faiblesses dans leur puissante armure. Donc, l’utilisation du vidéo lors de mes écoutes de matchs de curling ne remonte pas d’hier. Notez également que de visionner la même publicité 27 fois par match et 24 matchs dans la même semaine finit par affecter votre système nerveux de façon consciente ou non. Je dois cependant avouer qu’il m’arrive à l’occasion, entre deux temps d’arrêt au football, de zapper rapidement sur ce qui se passe au même moment sur l’autre chaîne. La dernière fois que j’ai effectué cette difficile manoeuvre (heureusement que je suis rendu un spécialiste dans le maniement de la télécommande, deux ans d’inactivités sportives ouvrent la porte au développement d’autres habilités), c’était durant une pause dans un match des Patriotes de la Nouvelle-Angleterre, où les officiels devaient vérifier la reprise vidéo pour confirmer la dernière passe de toucher du beau Tom Brady. Sur l’autre chaîne, un des capitaines en présence s’apprêtait à effectuer un lancer très important, pas le lancer pour la victoire, mais un lancer qui permettrait à son équipe de prendre les devants dans le match. Alors, après avoir analysé de fond en comble toutes les possibilités avec son vice-capitaine et même consulté ses autres coéquipiers, une fois après avoir bien décortiqué les portions de glace qu’ils s’apprêtaient à utiliser et la force du lancer nécessaire, le capitaine s’est rendu au bloc de départ pour effectuer son lancer crucial. Celui-ci a bien communiqué avec ses brosseurs une dernière fois pour s’assurer que tous avaient bien saisi ce qu’ils tentaient d’effectuer; le capitaine s’est installé dans le bloc de départ, a effectué sa routine d’avant exécution lui permettant d’atteindre le niveau de concentration optimale et, finalement, a amorcé son glissage. D’après les premières brides de communication entre le vice-capitaine et les brosseurs,  tout semblait se dérouler comme le souhaitaient les joueurs en présence jusqu’à ce que tout à coup-horreur!- la pierre touche un débris, une portion de glace déficiente – qui sait – et bifurque radicalement de sa trajectoire éliminant du même coup toute chance de réussite de coup tenté par les joueurs en présence, empêchant ceux de marquer les points tant convoités et  de prendre le contrôle du match important. Quelle souffrance! Quelle frustration! Quiconque s’est retrouvé un jour dans cette situation pouvait ressentir l’impuissance de la formation devant cette situation et la frustration ressentie par ces joueurs qui, pourtant, avaient tout fait pour s’assurer de la réussite du coup en question. Par ailleurs, le curling s’est grandement amélioré depuis quelques années. Les autorités n’ont pas hésité lorsqu’elles ont apporté des changements de règlements assurant le bon développement de ce sport. Je pense ici au règlement sur la zone de garde protégée, l’utilisation du temps de  jeu alloué lors du déroulement des matchs, etc. On a également travaillé très fort du côté des techniciens de glace pour améliorer les conditions des glaces qui sont désormais le jour et la nuit par rapport aux conditions offertes il y a à peine une vingtaine d’années. Même chose du côté de l’industrie de l’équipement. Pensons entre autres à la qualité des brosses utilisées par le joueur de haut niveau. Mais malgré tous ces efforts, on n’a pas réussi à éliminer complètement les situations telles que décrites ci-dessus. De retour à mon match de football. Je vois les arbitres renverser la décision prise par l’officiel sur le terrain et rendre la bonne décision. Les reprises vidéo jouent dorénavant un rôle important dans le déroulement des matchs de football de la NFL, même le baseball qui est un des sports les plus conservateurs de la planète utilise également les reprises vidéo depuis quelques années. Alors, pourquoi ne pas faire la même chose dans notre sport? Certaines conditions devraient évidemment être remplies. Le match devrait être télédiffusé. Mais n’est-ce pas le cas de la plupart des matchs de grande importance dans ce sport? L’utilisation des reprises vidéo devrait également être limitée, on ne voudrait pas retarder les matchs à outrance… J’aime bien la formule utilisée par la NFL, le curling pourrait imiter celle-ci facilement. Chaque formation pourrait avoir droit à une ou deux reprises vidéo par rencontre. À la suite de la requête d’une formation, l’officiel pourrait consulter les images vidéo et corriger les situations si nécessaire. Dans l’exemple qui nous intéresse dans ce blogue, si l’officiel était capable, hors de tout doute, d’affirmer que la pierre a bel et bien touché un débris qui a affecté définitivement sa trajectoire, ça pourrait permettre à l’équipe lésée de reprendre son lancer! Personne n’aime perdre un match dans ce genre de situation et la plupart des équipes n’aiment pas gagner de cette façon non plus ( à moins bien sûr que le match soit disputé contre certaines formations dont je tairai le nom pour des raisons de sécurité personnelle). Alors maintenant que la technologie le permet, pourquoi ne pas aller de l’avant avec un tel projet? Si moi-même je peux jouer de la télécommande pour zapper, avancer, reculer, mettre sur pause tout ce que je veux sur mon petit écran et que ces opérations hasardeuses me permettent de confirmer de façon non équivoque une situation erronée, j’ai confiance que les officiels de l’Association canadienne de curling puissent en faire autant.