Les camps pour athlètes juniors Alberta Rocks attisent une passion pour le curling

Quoique l’Alberta central soit sous le coup d’une vague de chaleur, la glace est prête au club de curling Leduc, et plus de 200 jeunes ont hâte de jouer au curling! Événement annuel qui se tient au mois d’août, le camp junior Alberta Rocks, présenté par The Dominion, est vieux de 22 ans. Ouvert aux jeunes joueurs et joueuses de curling âgés de 12 à 17 ans, le camp a été établi en 1992, avec 30 athlètes et 10 instructeurs. Maintenant, deux camps séparés se tiennent, et chacun dure quatre jours et compte plus de 30 instructeurs et jusqu’à 120 jeunes. Les participants viennent des quatre coins de l’Alberta, voire de Saskatchewan et des territoires du Nord. Les campeurs et leurs familles sont hébergés dans les hôtels ou les terrains de camping dans les alentours, de sorte que le camp devienne une tradition annuelle pour toute la famille.
Ryan Fry

Ryan Fry offre des conseils sur l’exécution. (Photo par Lisa Shamchuk)

Les instructeurs sont des curleurs expérimentés, entraîneurs accrédités et champions juniors, adultes ou seniors de niveau provincial ou national. Les instructeurs des camps de cette année incluaient Cathy Overton-Clapham, championne canadienne et mondiale; et Ryan Fry, champion du Brier 2013. Le programme inclut six niveaux d’instruction, organisés en fonction de l’âge et de l’expérience, dont chacun rassemble un groupe de vingt campeurs. Chaque niveau comporte trois volets : apprentissage théorique en salle de classe, éducation physique, et entraînement sur la glace. La partie théorique inclut des leçons préparées par les instructeurs sur les thèmes tels que : nutrition, règles, stratégie, aspects techniques de l’exécution, préparation mentale et physique, et psychologie du sport. Les séances d’éducation physique ont l’air d’être que du fun, mais elles visent à développer le niveau de conditionnement des athlètes, ainsi que les aspects de consolidation d’équipe, communication et camaraderie. L’entraînement sur glace commence par les éléments de base : équilibre, exécution et habiletés techniques, et ensuite on passe aux techniques de balayage et de stratégie. Les participants ont l’occasion de mettre en œuvre les nouvelles compétences dans deux bonspiels de soir, et au dernier jour, il y a une compétition enlevante de style tir de confrontation. Il y a même une soirée dansante pour couronner le camp. Paul Webster, entraîneur provincial de haute performance pour l’Alberta, entraîneur canadien national et chef de l’équipe des Jeux Olympiques d’hiver 2014, s’occupe des aspects pédagogiques et matériels du camp. Quoique chaque instructeur apporte ses propres expériences et ses propres conseils, Paul veille à ce que tous les athlètes reçoivent une instruction de premier ordre.
Rachel Pidherny aide Équipe Green avec la position de glissade. (Photo par Lisa Shamchuk)

Rachel Pidherny helps Team Green with their sliding positions. (Photo by Lisa Shamchuk)

«Dans notre sport, si cela a l’air bien exécuté, c’est bien exécuté; la qualité se voit,» remarque Webster. «À regarder 95 pour cent des curleurs à la télé, ils font tous plus ou moins la même chose …les éléments de base ne changent guère en ce qui concerne l’alignement de la pierre et de l’épaule. Et c’est ça que nous essayons d’apprendre aux participants. Ils sont à un âge et à une étape dans leur développement où la conformité aux normes est réalisable. Et quand ce sera leur tour d’être les joueurs qu’on regarde à la télé, ils pourront ajouter leur propre dose de style à la technique.» Or, il ne s’agit que d’exercices rigoureux, précise Webster. «Beaucoup de nos activités sont juste pour amuser les participants. Nous voulons qu’ils tissent des liens d’amitié et qu’ils échappent à la routine quotidienne pour quatre jours,» dit-il. Les camps juniors Alberta Rocks sont très populaires, et souvent toutes les places sont comblées et une liste d’attente est établie la semaine même où les inscriptions commencent. Les organisateurs sont conscients de l’importance du camp pour bâtir le sport : attirer les jeunes, garder leur intérêt, et développer leurs habiletés dans le sport. «C’est l’un des piliers de nos efforts dans le cadre de la haute performance,» indique Webster, qui surligne l’importance du camp pour le curling dans l’Alberta. «Nous engageons plus de 200 jeunes curleurs et curleuses au cours des huit jours, mais nous avons un impact sur les entraîneurs concernés aussi.»
 (Photo by Lisa Shamchuk)

Paul Webster salue les curleurs. (Photo by Lisa Shamchuk)

Pour leur part, les instructeurs entrevoient l’importance de cibler les curleurs et curleuses juniors. L’instructeur Rachel Pidherny va participer aux épreuves éliminatoires en tant que première joueuse dans l’équipe compétitive de Val Sweeting. Du point de vue de Pidherny, un camp tel qu’Alberta Rocks carbure un engagement à long terme pour le curling. «Les participants arrivent ici et nous faisons de notre tout pour leur donner une expérience agréable et interactive,» constate Pidherny. «Quand on est si jeune que ça, il fait vraiment se plaire au sport que l’on pratique, sinon, on perd vite l’intérêt. Je crois qu’ils en sortent d’ici très épris du curling.» Jeff Henricks, curleur expérimenté et instructeur à Alberta Rocks depuis 10 ans, revient sur ce besoin d’inculquer aux jeunes curleurs une vraie passion pour le sport. «Nous devons développer des joueurs et joueuses qui s’adonnent cœur et âme au curling,» indique-t-il. «Une équipe de curling qui se bâtit que sur les curleurs compétitifs est vouée à l’échec. Il faut inclure tous les curleurs de tous les niveaux. Et cela veut dire que l’apprentissage doit être agréable et positif – il ne s’agit pas d’être le meilleur curleur, mais plutôt se passionner pour le sport. Si nous ignorons les enfants ou les jeunes, notre sport va périr.» Dans la deuxième partie de cet article, nous allons donner la parole aux curleurs. La semaine prochaine, nous allons découvrir leurs expériences et leurs réactions au camp Alberta Rocks!