À la maison : les conseils d’un préposé à la glace

Après un match de curling, on assiste souvent à une dichotomie entre l’état de la glace et les perspectives des joueurs quant aux effets de la glace sur leur jeu. À maintes reprises, on entend dire que les tirs ratés ont été dus au mauvais état de la glace. Mais les joueurs considèrent trop rarement l’effet qu’ils ont eux autres sur la surface de glace. Tout compte fait, les joueurs ont un bien plus grand rôle qu’ils ne le pensent en ce qui concerne l’environnement de jeu.
(Photo Andrew Klaver)

Si vous gardez les mains, les doigts ou le derrière sur la glace pendant une période prolongée, ça va avoir des conséquences négatives (Photo Andrew Klaver)

Rob Hawley, technicien de glace de Niveau 3 et premier préposé à la glace au Calgary Winter Club (CWC) s’est consacré à créer d’innombrables surfaces de glace au fil de sa carrière de 31 ans. J’ai demandé à Rob de m’indiquer cinq démarches simples que les joueurs pourraient adopter pour améliorer les conditions de jeu, et il m’a donné des réponses superbes. Hawley est lui-même un joueur de curling, donc il a non seulement un intérêt professionnel pour la qualité de la glace; il a une passion pour le sport de curling aussi. Voici ses conseils : 1. Gardez vos chaussures en bon état Réservez une paire de chaussures uniquement au curling. Ne traversez pas le terrain de stationnement, ne parcourez pas le club, de peur de les salir (même si elles ont toujours l’air propre) et transférer cette saleté sur la glace. Hawley encourage les joueurs à ne chausser cette paire de chaussures que pour jouer, et il recommande par ailleurs de se servir d’un nettoyeur de chaussures électrique et aussi de marcher sur un tapis adhésif pour garantir la propreté des chaussures avant de mettre pied sur la glace. 2. Les vêtements à laisser chez vous Beaucoup de joueurs l’ignorent, mais Hawley insiste sur ce point : «les chandails (et les pantalons) molletonnés sont très nuisibles à la glace. De petites boules de peluche se détachent de ces vêtements et tombent sur la glace.» Hawley dit que ce problème est au plus évident juste après la période des fêtes, quand tout un chacun arrive dans l’enceinte vêtu de ses beaux cadeaux de Noël : chandails, gilets, etc. Ces petits morceaux de peluche se collent à la glace et font buter les pierres. 3. Entretenez le glisseur Pour éviter le risque de marquer la glace, écartez les glisseurs égratignés. Les marques profondes laissées dans la glace par un glisseur mal entretenu peuvent avoir une influence sur le mouvement des pierres sur la surface glacée. Au dire de Hawley, ces marques peuvent aller de l’appui-pied jusqu’à la ligne de cochon, autrement dit, elles risquent de changer la trajectoire d’une pierre au moment le plus important – dans la maison. 4. Attention aux mains Si vous gardez les mains, les doigts ou le derrière sur la glace pendant une période prolongée, ça va avoir des conséquences négatives. Selon Hawley, il faut moins de temps que vous ne l’imagineriez pour faire fondre la glace sous la chaleur du corps : «cela se fait assez vite, puisque les mains sont assez chaudes. Après seulement quelques secondes, la glace commence à fondre, et les pitons s’estompent.» 5. Entretien de la semelle antidérapante Hawley remarque que les débris laissés par les antidérapants peuvent être un vrai cauchemar. Les petits morceaux de caoutchouc risquent de faire buter les pierres et en plus, ils donnent à la glace un air souillé. Hawley recommande d’acheter un nouvel antidérapant chaque année et de le laver dans une eau savonneuse une ou deux fois par saison. «Tout se colle aux antidérapants, parce qu’ils sont faits d’un caoutchouc très souple…ça vaut la peine de le laver de temps à autre.»
Maintain your gripper (Photo Michael Burns)

Les débris laissés par les antidérapants peuvent être un vrai cauchemar (Photo Michael Burns)

Toutes les suggestions proposées par Hawley ont ceci en commun qu’elles se résument simplement : «veillez à ne pas apporter sur la glace la saleté extérieure… cela va avoir un effet négatif et réel sur la qualité de la glace.» Hawley ne prône pas pour autant que nous devenions obsédés par le débris à tel point que nous oublions la joie de pratiquer notre sport : «Il faut tout simplement respecter la glace et les clubs où nous jouons.»