Le cheminement vers l’excellence dans le curling à Waterloo

«Le sport de haute performance a subi une vraie transformation,» dit Gary Crossley, entraîneur et joueur de curling depuis longtemps, et un des fondateurs et directeur en titre du Centre de curling de haute performance Laurier Golden Hawks, à Waterloo, Ont. La réintroduction du curling au programme des Jeux Olympiques d’hiver 1992 a déclenché un renouvèlement d’intérêt international pour ce sport favori des Canadiens depuis très longtemps. Mais au fur et à mesure que l’intérêt international augmentait, il y a eu des développements parallèles en technique et en stratégie, pour élever la qualité du jeu, qui n’était plus un simple passe-temps, mais plutôt une compétition de haut niveau. Notre nouveau médaillé d’or olympique Brad Jacobs et son équipe de Sault Ste. Marie, Ont., en pleine forme et superbement entraînés, sont l’incarnation des changements dans l’attitude de la communauté de curling compétitif envers l’entraînement et le conditionnement. «Il n’y a pas si longtemps, on était sur la glace, une bière à la main et une cigarette à la bouche, jasant avec les copains,» indique Crossley. «Mais le sport s’est transformé, et maintenant si vous ne passez pas le temps au gymnase pour vous mettre en forme, si vous ne consacrez pas d’efforts à planifier la stratégie, vous n’allez pas voir beaucoup de succès dans le curling compétitif.» Le Centre de curling de haute performance Laurier Golden Hawks a ouvert ses portes en hiver 2010, en vue de travailler conjointement avec les Laurier Golden Hawks et le Club Granite de K-W et offrir un soutien technique, tant sur la glace que hors glace, aux joueurs et joueuses qui tiennent à améliorer leur jeu. «Le Centre est toujours en train de se fixer un chemin, en ce sens qu’il cible les moyens et les initiatives pour convenir aux besoins des joueurs et joueuses, et ces besoins sont encore en pleine évolution,» explique Crossley. Même si ce n’est encore qu’un début, le succès que le Centre de haute performance a déjà réalisé est quelque chose qui suscite pas mal d’optimisme chez Crossley. «Je dirais que, au début, la chance n’était pas de notre côté,» avoue-t-il. «Le fait que nous existons toujours, que nous continuons à respirer, c’est déjà une belle réussite.»
Gary Crossley, directeur du Centre de curling de haute performance Laurier Golden Hawks, travaille avec le joueur Graham Rae sur la glace du Kitchener-Waterloo Granite Club (Photo par V. Tremaine)

Gary Crossley, directeur du Centre de curling de haute performance Laurier Golden Hawks, travaille avec le joueur Graham Rae sur la glace du Kitchener-Waterloo Granite Club (Photo par V. Tremaine)

Environ 125 joueurs de club et 40 joueurs d’élite ont déjà utilisé les services du Centre, et ce dernier a redoublé ses efforts pour répondre aux besoins de tous les joueurs et joueuses dans cette communauté, au dire de Crossley. «Présentement, notre démarche est de cibler les aspects où le besoin est évident, et attribuer le personnel et l’expertise pour répondre à ce besoin,» dit-il. Le Centre est opérationnel aux heures creuses du Club Granite à Waterloo, et c’est le seul centre de haute performance en son genre dans l’Ontario. L’équipe de Jake Higgs, qui a concouru aux Pré-essais olympiques 2013 Road to the Roar à Kitchener au mois de novembre dernier, est une de plusieurs équipes ontariennes de haut niveau qui ont tiré bénéfice des services du Centre. «Il n’y avait rien ici [en Ontario] qui essayait de répondre à ces besoins,» explique Crossley. «Le fait que nous avons attiré des joueurs de haut niveau ainsi que des joueurs de club démontre que ce besoin existe.» «Et le fait que nous avons su répondre à certains de ces besoins en relativement peu de temps, avec pratiquement aucun soutien financier à part les frais versés part les participants, c’est un bel accomplissement,» enchaîne-t-il. Les joueurs peuvent contacter le Centre de haute performance pour réserver une séance d’entraînement spécialement adaptée à leur équipe, ou ils peuvent opter d’assister individuellement aux séances de groupe qui se penchent sur des aspects spécifiques du sport, dont stratégie, lancers, équilibre et la psychologie du sport, en usant des ressources du Centre en équipement spécialisé et en entraînement, incluant Crossley, Maurice Wilson (entraîneur PNCE Niveau 3 qui travaille avec l’équipe universitaire féminine WLU), Jim Waite (entraîneur de haute performance avec l’Association canadienne de curling) ainsi que Marc Bernard et Glenn Paulley, tous deux entraîneurs de compétition certifiés ACE Niveau 2. Le Centre va continuer à se développer et à évoluer, et Crossley espère obtenir une accréditation de l’Association de curling de l’Ontario (ACO) pour élargir la portée du Centre et attirer des joueurs de tout autour de la province. Pour le moment, cependant, tout le monde au Centre se consacre à offrir un encadrement théorique et technique qui, il y a seulement quelques ans, n’existait pas dans cette région du pays. «Avec beaucoup d’effort de la part de beaucoup de monde,» dit Crossley, «nous avons su partir de zéro et créer quelque chose de vraiment spécial.» Reportage par Virginia Tremaine