Coup d’œil sur le curling junior: la famille fait la force

À regarder le groupe d’équipes au championnat canadien junior 2014, une tendance saute aux yeux : les parents. Des parents qui entraînent leurs enfants et qui prennent plaisir à vivre le rêve ensemble. Des Territoires du Nord-Ouest jusqu’à Terre-Neuve et Labrador, on voyait les parents des joueurs et joueuses au banc des entraîneurs du championnat national de junior qui s’est tenu récemment à Liverpool, NS. Le contingent masculin de l’Alberta, dirigé par Carter Lautner, 20 ans, ne faisait aucunement exception. Son personnel d’entraînement consistait en son père, Jim Lautner.
L’entraîneur (et papa) Jim Lautner conseille le capitaine albertain (et fils) Carter durant une séance d’entraînement au Championnat canadien 2014 M&M Meat Shops de curling junior à Liverpool, NS.

L’entraîneur (et papa) Jim Lautner conseille le capitaine albertain (et fils) Carter durant une séance d’entraînement au Championnat canadien 2014 M&M Meat Shops de curling junior à Liverpool, NS. (photo soumise par C. Lautner)

Quand Jim a fait ses débuts dans le sport à l’âge de 14 ans, dans un petit village de Saskatchewan, il ignorait qu’il amorçait une tradition familiale. Durant la petite enfance, Carter regardait son papa jouer dans les ligues, mais ce n’était qu’à l’âge de six ou sept ans que Carter a commencé à jouer aussi. Jim se souvient que sa femme l’a appelé au travail un jour pour lui dire que leur fils demandait d’essayer le curling. «Et je me suis dit, ‘bon pourquoi pas?!’» rappelle Lautner père. Ainsi soit-il. Carter s’est inscrit au programme Little Rocks, et il faisait preuve d’une vraie passion pour le sport dès un très jeune âge. «Je n’étais pas aussi fort aux autres sports que je l’étais au curling,» explique-t-il. «Je me plaisais à jouer. J’aime fréquenter les gens sympas, et c’est le type de caractère que l’on voit dans le curling.» Initialement, Jim ne comptait pas entraîner son fils, un thème récurrent parmi les entraîneurs accomplis et leurs enfants. «J’ai remarqué que le programme avait besoin de bénévoles, donc j’ai accepté d’aider, mais j’ai essayé de ne pas toujours travailler avec mon fils. Je voulais qu’il apprenne avec autrui,» affirme-t-il.
A young Carter Lautner makes his way down the ice (Photo courtesy C. Lautner)

Le jeune joueur Carter Lautner descend sur la glace (photo soumise par C. Lautner)

Il devenait évident que trouver un entraîneur pour une équipe compétitive n’était pas chose simple, et alors que Carter commençait à se passionner pour l’aspect compétitif du sport, Jim a accepté de se joindre dans cette poursuite de l’excellence dans son sport. Le duo a premièrement goûté au succès quand Carter, 16 ans à l’époque, et sa jeune équipe ont été vaincus à la finale provinciale juvénile. Par la suite, Carter a gagné quatre médailles d’argent consécutives, mais sa passion pour le sport et son désir pour gagner ne tarissaient pas. «Papa et moi avons tiré beaucoup de leçons de ces défaites, et franchement, vivre cela avec lui a été quelque chose de très spécial,» dit-il. Revenons en décembre, 2013 et on voit Carter encore plus tenace que jamais, à la tête d’une équipe en quête du titre provincial junior. Et papa est toujours à ses côtés. Dans la finale, le quatuor avait pour adversaire le champion albertain en titre, Thomas Scoffin, et dans un match serré, Lautner a enfin eu la haute main en bout supplémentaire. Jim affirme que cette victoire a été un des moments les plus fiers qu’il a vécus jusqu’à date en tant que père et entraîneur. «C’était un moment vraiment sympa,» rappelle-t-il. «J’étais dans l’entourage de Carter, en quête de ce rêve, depuis un bon bout de temps, et je savais que je ne voulais pas entraîner l’équipe vers une autre défaite.» Quelques semaines plus tard, Carter, Jim et le reste de l’équipe (Taylor Ardiel en troisième, David Aho en deuxième et Kyle Morrison en premier) sont allés à Liverpool, NS, pour viser encore plus haut. L’équipe albertaine a joué avec passion et ténacité tout au long de la semaine, et elle s’est qualifiée aux éliminatoires. Carter n’hésite pas à donner beaucoup de crédit à son père pour cette qualification aux éliminatoires et aussi pour son prix de capitaine de la première équipe des étoiles des Nationaux juniors. «La présence de mon père m’a donné une belle tranquillité de l’esprit,» affirme-t-il. «Ce serait un mensonge de dire que mon père n’a pas joué un rôle dans mon succès.» L’équipe albertaine a fini le tournoi en médaillés de bronze, et Jim affirme que c’était une de des expériences les plus fières à regarder les gars lutter pour et gagner une place au podium. Et qu’est-ce que le fils a appris du fait d’avoir son père à ses côtés à travers tous les hauts et tous les bas? La réponse est toute simple. “[Mon père] m’a appris à surmonter les obstacles, et je ne pourrais envisager personne d’autre qui aurait su m’apprendre tout ce qu’il m’a appris,» déclare Carter. «Je ne changerais en rien ce que nous avons vécu. Nous nous sommes vus à notre pire et à notre mieux et nous nous fions complètement l’un à l’autre, et ça c’est la clé du succès.» Lautner père et fils ne sont qu’un exemple du caractère très spécial du curling, qui encourage la solidarité des familles dans la poursuite des rêves, le travail d’équipe et la croyance en la réussite collective, aux quatre coins de notre pays, et autour du monde entier. Restez calme et continuez à jouer au curling!
Bronze medallists: Cartner Lautner, Taylor Ardiel, David Aho, Kyle Morrison and Jim Lautner (CCA Photo )

Médaillés de bronze: Cartner Lautner, Taylor Ardiel, David Aho, Kyle Morrison and Jim Lautner (CCA Photo )