Le programme Commencer à jouer au curling s’épanouit dans la vallée de l’Outaouais

L’Ottawa Valley Curling Association a trouvé un moyen pour multiplier le succès de son programme pour adultes Commencer à jouer au curling : en donnant une formation non seulement aux nouveaux joueurs et joueuses, mais également aux instructeurs.
Train the Trainer leader Anna Keller leads a session on the ice at the Ottawa Curling Club (Photo courtesy Ottawa Curling Club)

L’animatrice Anna Keller du programme Train the Trainer encadre une séance sur la glace à l’Ottawa Curling Club (Photo soumise par Ottawa Curling Club)

Imaginez le scénario suivant : un nouveau joueur devient membre d’un club; il doit s’accoutumer au nouvel environnement ; il reçoit un minimum d’instruction formelle; et il se voit affecté à une équipe qu’il ne connaît pas et qui n’a pas l’habitude de jouer avec un débutant. Est-ce que la nouvelle recrue va retourner la saison suivante? Peu probable, et c’était souvent le cas dans le passé. Il y a neuf ans environ, l’Ottawa Valley Curling Association (OVCA), avec l’appui de l’entraineur respecté Earle Morris et d’Anna Keller, coordonnatrice du programme Commencer à jouer au curling et consultante avec l’Association canadienne de curling, a établi un programme-pilote à l’Ottawa Curling Club, programme qui est devenu par la suite une machine particulièrement bien huilée, prenant racine dans beaucoup de clubs dans la vallée de l’Outaouais et tout autour du pays. «Nous tenions vraiment à offrir aux nouveaux joueurs une expérience améliorée,» indique Morris. Cette expérience améliorée, appelée Commencer à jouer au curling, propose aux nouveaux un programme d’une année entière, avec un cursus bien défini, incluant amplement de temps d’instruction sur glace, même durant les matchs. «Les gens maîtrisent mieux la matière quand ils reçoivent des leçons,» observe Morris, en enchaînant que bon nombre des joueurs et joueuses qui suivent le programme deviennent tellement bons qu’ils sont admirés par les autres membres, et invités à participer à d’autres ligues dans le club. «Si on vit une expérience positive, on est apte à retourner, rester impliqué,» affirme Morris. Il y a d’autres aspects qui contribuent à rendre l’expérience aussi positive que possible : un salut du gestionnaire du club; une visite guidée des installations, un insigne porte-nom; une fête de Noël; une instruction suivie encadrée par des instructeurs passionnés et enthousiastes; une analyse vidéo de la technique; un sondage de satisfaction à mi-chemin de la saison; et un conseil de ligue composé de joueurs et joueuses membres du programme Commencer à jouer au curling. «Le fait d’offrir une expérience agréable et positive est un facteur majeur servant à réduire de manière importante le taux d’abandon parmi les débutants,» déclare Morris. À l’heure actuelle, à regarder seulement l’Ottawa Curling Club, environ 400 nouveaux joueurs et joueuses ont complété le programme Commencer à jouer au curling. C’est un nombre vraiment inattendu de débutants et de participants qui ont complété le programme.
Earle Morris plays the part of a novice curler while instructor Michel St. Marseille adjusts his position in the hack during the Train the Trainer session (Photo courtesy Ottawa Curling Club)

Earle Morris joue le rôle de joueur débutant alors que l’instructeur Michel St. Marseille ajuste sa pose dans l’appui-pieds durant une séance de formation Train the Trainer (Photo soumise par Ottawa Curling Club)

«La première année, nous n’avions aucune idée à quoi nous attendre,» admet Keller. «La deuxième année, il y avait une liste d’attente, et après la quatrième année, le club était comble et ce, parce que les participants au programme Commencer à jouer au curling avaient continué dans les ligues régulières. Ces joueurs et joueuses ont rempli non seulement l’Ottawa Curling Club mais ont alimenté d’autres clubs dans la vallée de l’Outaouais.» Les nouveaux joueurs et joueuses dans la région ont la possibilité de découvrir d’autres clubs dans leur région du fait de participer à des tournois organisés spécialement pour eux. Ces tournois U2 (U2 signifie moins de deux ans d’expérience, ‘Under two years’ curling experience’), se tiennent dans divers clubs tout autour de la vallée de l’Outaouais. Bon nombre de clubs dans la région organisent aussi des tournois Colt, qui ciblent les débutants ayant moins de six années d’expérience. Or il est convenu que ces tournois sont réservés aux débutants, et cela garde tout le monde sur pied d’égalité tout en donnant aux nouveaux joueurs et joueuses le confort et la confiance pour s’y inscrire et découvrir le visage compétitif du sport. Au dire de Morris et Keller, ces tournois sont vraiment supers pour les spectateurs parce que les débutants n’ont pas de préconceptions quant à la structure et l’atmosphère d’un tournoi, et en conséquence, ils y apportent un tas d’enthousiasme, d’élan et de passion. Souvent, ils arrivent au tournoi portant des uniformes d’équipe créatifs, et ils amènent leur propre cadre de spectateurs qui chantent leur encouragement. Dans le cadre d’un atelier ACC Le curling, nos affaires, Elaine Brimicombe, ancienne présidente de l’Ottawa Valley Curling Association (OVCA), a suggéré une stratégie pour améliorer l’initiative Commencer à jouer au curling : un programme officiel appelé Train the Trainer pour préparer les instructeurs futurs à enseigner le cursus Commencer à jouer au curling. La séance de formation des instructeurs couvrirait le cursus entier, de sorte que tous les instructeurs donnent un enseignement homogène. Keller et Morris ont accueilli cette idée avec beaucoup d’enthousiasme, en reconnaissant la valeur de l’initiative pour bonifier leur programme. «Essentiellement, c’est un cours intensif d’une seule journée qui explique le fonctionnement de notre programme,» dit Keller. «Nous voulons être une seule et même équipe qui enseigne la même chose.» Cette homogénéité est d’autant plus importante que le même groupe d’instructeurs est là semaine après semaine, mais les joueurs ne sont pas forcément avec le même instructeur chaque semaine : il importe que les instructeurs ne se contredisent pas, qu’ils passent le même message aux joueurs.
Classroom sessions are part of the OVCA’s Train the Trainer program held recently at the Ottawa Curling Club (Photo courtesy Ottawa Curling Club)

Les séances en salle de classe étaient un élément du programme de formation des instructeurs Train the Trainer de l’OVCA, tenu récemment à l’Ottawa Curling Club (Photo soumise par Ottawa Curling Club)

Le programme Train the Trainer sert aussi à établir un plus fort niveau de confort chez les instructeurs en ce qui concerne le cursus, tout en leur donnant une bonne idée de l’engagement qui sera attendu pour la saison. Un autre facteur important pour favoriser un fort niveau d’engagement chez les instructeurs est le fait d’offrir des honoraires. Or, il ne s’agit pas d’un grand montant, mais ça suffit pour montrer aux instructeurs qu’ils sont appréciés, et renforcer en conséquence le niveau d’engagement. Selon Brimicombe, les clubs de la région de l’OVCA qui souhaitent monter un programme Commencer à jouer au curling sont admissibles à recevoir une subvention de démarrage Kickstart de 500$, à investir au gré du club, en vue de mettre sur pied le programme. Les clubs peuvent opter d’utiliser les fonds pour les honoraires d’instructeurs, des insignes porte-nom, des frais de location de glace, l’équipement ou d’autres éléments nécessaires pour lancer l’affaire. Pour obtenir la subvention, l’OVCA exige que le club soumette un plan de saison pour le programme, et qu’il organise une séance de formation Train the Trainer pour ses instructeurs. À la suite de la subvention initiale et la mise sur pied du programme «les conseils d’administration des clubs de curling voient les avantages du programme Commencer à jouer au curling. Le taux de rétention est élevée. Huit sur dix vont rester dans le club,» affirme Brimicombe. Jusqu’à date, la subvention de démarrage Kickstart a aidé dix clubs de la région, et Brimicombe espère voir encore plus qui en useront à l’avenir. Elle a vu pas mal de clubs subir une transformation, de petit club dépouillé de ses membres en club dynamique et prospère et ce, en une saison ou deux, après avoir lancé un programme Commencer à jouer au curling. Pour témoigner du succès du programme Commencer à jouer au curling, elle cite l’exemple du Pembroke Curling Centre : à un moment donné, le taux de participation et les adhésions avaient baissé et le club tenait vraiment à organiser le programme Commencer à jouer au curling. Le club a pris le temps de faire la promotion du programme dans la communauté et a recruté un excellent groupe d’instructeurs. Peu de temps après, le club avait deux ligues Commencer à jouer au curling, et des listes d’attente non seulement pour les nouveaux joueurs mais pour les futurs instructeurs aussi.
At the Pembroke Curling Centre, the Getting Started program resulted in two new leagues and a waiting list for instructor training (Photo courtesy Pembroke Curling Club)

Au Pembroke Curling Centre, le programme Commencer à jouer au curling a donné lieu à deux nouvelles ligues et une liste d’attente pour les séances de formation d’instructeurs (Photo soumise par Pembroke Curling Club)

Brimicombe tient à souligner l’engagement de l’OVCA pour subventionner les nouveaux programmes Commencer à jouer au curling dans la région, en vue d’attirer davantage de nouveaux joueurs et joueuses, et mettre sur pied des ligues pour accepter les débutants une fois qu’ils auront terminé leur temps dans la ligue Commencer à jouer au curling. «Commencer à jouer au curling apport un vrai dynamisme dans les clubs,» affirme-t-elle, et elle veut partager cet élan et cette énergie avec toute la vallée de l’Outaouais. Du fait de déployer le nouveau modèle de cursus Commencer à jouer au curling, tous les clubs peuvent user de cette énergie, cette passion des débutants, et introduire dans leur base de participants de nouveaux membres pour la vie.