Coup de folie avec Tracy Fleury

Cette semaine, l’invitée de John est Tracy Fleury, l’une des joueuses les plus décorées jamais sorties du Nord de l’Ontario. Elle a représenté cette région trois fois aux Championnats canadiens juniors, une fois au Tournoi des cœurs Scotties (en plus de représenter l’Ontario une fois aussi), et elle s’est vraiment forgé un nom sur le circuit en saison 2015-16, grimpant jusqu’au 7ème rang au classement SCEC. En vertu de cette performance, elle et son équipe seront à Brandon, Man., pour concourir en Coupe Canada Home Hardware. Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue d’amorcer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
Tracy Fleury (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

Tracy Fleury (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? Tracy Fleury: Je vais faire un retour en arrière à la finale du championnat junior du Nord de l’Ontario 2005. On était allé en bout supplémentaire, et c’était la dernière pierre, donc il fallait réussir un placement au bouton pour accéder à notre premier championnat national. Ce n’était pas un coup fort en finesse, mais il nous a donné notre première qualification aux nationaux, et c’était la dernière année en junior pour ma sœur, donc c’était un moment très spécial. John Cullen: Beaucoup de mes invités ont mentionné des placements super dramatiques. Généralement, une situation si chargée de stress déclenche une grande célébration, d’autant plus que le moment a été si important pour ta sœur. Qu’est-ce que vous avez fait, toi et ton équipe? TF: À vrai dire, je pense que nous avons attendu pour célébrer. Nous étions surprises avant tout, au moment même. Je n’allais pas l’admettre, mais en fait, nous avions eu une belle possibilité de coup franc pour signer la victoire au 10ème bout, mais j’avais bousillé la chose. Donc de mon point de vue, le sentiment était surtout un de soulagement. [rire] JC: Ah là là! Soulagement pour sûr. Une certaine ironie que tu réussisses le plus dur des deux coups pour gagner. TF: [rire] Oui, totalement. D’où ma surprise. [rire] 2. Quel joueur ou joueuse saurais-tu battre dans un combat corps à corps? TF: [sans hésitation aucune] Rachel Homan. [rire] JC: [rire] Wow, tu étais toute prête avec ta réponse. TF: [rire] Bof, nous n’arrivons pas à la battre sur la glace, donc pourquoi pas tenter de le faire ailleurs! JC: [rire] En vraie Tonya Harding, quoi. TF: Absolument. J’attendrais jusqu’à ce qu’elle se sente confortable, peut-être dans le salon Pinty’s, puis je sauterais dessus. Il faudrait surtout attaquer quand elle ne s’y attend aucunement. JC: Sais pas; je pense que tu serais capable de battre Rachel. TF: [rire] Tu ne t’imagines pas que j’écrase Rachel. Tu mens! JC: [rire] Non, vraiment; je pense que tu es bien à la hauteur! Il faut faire attention à Joanne cependant. Elle m’a dit qu’elle n’est pas du tout combattante. Mais bon nombre de mes invités sur Coup de Folie m’ont avoué qu’elle leur fait peur. Peut-être vous pourriez arranger d’en découdre par équipes. J’y vois des bagarreuses. TF: Tout à fait. Une bagarre à la Outsiders, j’y suis!. [rire] 3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? TF: Un tas de bacon. Du poulet peut-être, mais le bacon surtout. Beaucoup de légumes, mais pas de fromage. JC: Pas de fromage? Espèce de sadique! TF: [rire] Non, c’est que je suis vraiment pointilleuse avec le fromage. je l’aime seulement en fondu. JC: Et le bacon? T’es une de ces folles qui l’aime super croustillant? TF: Est-ce que je suis folle pour autant? Oui, en fait, je le préfère plutôt croustillant. Le bacon mou et graisseux, beurk! JC: Oui, t’es complètement folle. Notre entraîneur le préfère croustillant, et je ne laisse pas de me moquer de lui. C’est sec et sans saveur. Tu vas l’appeler comment, ton sandwich? TF: Le Trace-inator. JC: Wow, réponse toute prête encore. Est-ce un sobriquet qui t’es familier? TF: Personne ne m’a jamais appelée ça, pas de manière sérieuse. Je pense que c’est comme le fameux Baconator, mais en empruntant mon nom, Tracy. [rire] 4. Lequel de tous tes boulots a été le pire? TF: Probablement chez Blockbuster Vidéo. J’y ai travaillé pendant ma première année à l’université. Ce n’était pas si nul que ça, mais j’ai dû travailler presque tous les vendredi et samedi soirs, et à cet âge, c’est naze. Et nos quarts de travail étaient des gardes. À un magasin de location de vidéos. Imaginez donc! JC: C’est vraiment bizarre. Mais c’est toi qui as ri bien dans cette histoire en fin de compte, j’imagine, puisque l’affaire a probablement coulé non loin après que tu y avais travaillé. TF: Franchement, je pense que la faillite a été provoquée par mon départ. [rire] Il y a eu quelques avantages, comme la possibilité de regarder les films avant leur sortie officielle, mais nous avions à traiter avec des clients malheureux. Ils devenaient si fâchés. Donc il y avait du bon et du mauvais. 5. Tu te souviens d’une croyance dingue à laquelle tu t’es tenue pendant bien trop longtemps? TF: Autrefois, je pensais que le balai de curling Brownie était le meilleur sur la planète. Personne ne savait me faire changer d’avis. Je m’en servais au niveau junior, et le balai pesait plus que moi fort probablement. En fin de compte, mon équipe a dû monter une intervention. [rire] JC: [rire] Bon, ben, cela a l’air de mériter bien une intervention. Comment est-ce que tu en es arrivée à la conclusion que ce soit le meilleur? Ces balais étaient des plus nuls. Ça s’est passé comment, cette fameuse intervention? TF: J’ignore. Je me suis éprise de la chose, somme toute. Et je balayais à cette époque, par-dessus le marché. Ce n’était que plus tard j’ai commencé à diriger les coups. Mes coéquipières ont dû arracher le balai de ma prise et me dire fermement, «Trace, ça suffit. Finissons avec.» Du moins elles m’avaient donné un autre balai pour le remplacer. Cela a amorti un peu le coup. [rire] 6. On va passer maintenant aux questions portant spécifiquement sur Tracy Fleury, et il faut avouer qu’il a été quasiment impossible de trouver des renseignements compromettants à ton titre. En fait, ta première Amanda Gates m’a dit que le truc le plus bizarre que tu fais, c’est jouer au curling avec elle. Tu peux confirmer? TF: [rire] Je pense que c’est exact. Nous jouons ensemble depuis douze ans, et c’est une longue période de temps de rester avec quelqu’un. Et je pense que nous avons vécu ensemble des situations étranges, comme c’est le cas avec toutes les équipes de curling. On fait des drôles de choses. JC: Comme par exemple? TF: [rire] Je n’ai pas envie d’en parler. JC: Allons! TF: Bon ben il y a quelques années, nous tuions le temps entre matchs, et nous sommes allées dans une salle de jeux, un endroit de genre Fuddrucker’s. À mon dernier jeton, je l’ai chargé dans une machine, et j’ai gagné une quantité énorme de tickets. Sans exagérer, je pense qu’il a fallu attendre une demi-heure que tous les tickets sortent de la machine. Donc moi et les filles ont fait un magasinage effréné avec ces tickets, et notre achat favori a été des grilles pour les dents, en caoutchouc. Toute l’équipe en a acheté, et je pense que tout le monde les a encore. C’est une blague entre nous – on met discrètement la grille et puis on fait un gros sourire à une coéquipière à un moment inopportun. Nous avons même un verbe, «griller» pour cette manœuvre. JC: [rire] Ah là là, vraiment beau! Tu as des photos, des preuves que ces grilles existent? TF: J’en ai, mais je ne vais certainement pas te les montrer. (note de la rédaction : évidemment, elle s’est ravisée.)
The grills. Yes, they're really a thing. (Photo courtesy of Tracy Fleury)

Les fameuses grilles. Oui, ça existe. (Photo soumise par Tracy Fleury)

7. En parcourant Google, l’autre truc intéressant que j’ai trouvé à propos de toi, c’est que la vidéo de tes noces est en ligne. [rire] C’est pas une chose qu’on trouve souvent quand on se renseigne sur les joueurs de curling, et puis déjà à la deuxième page des résultats Tracy Fleury, là voilà, ta noce. Tu penses que les adeptes qui te suivent de près, ils ont regardé cette vidéo de tes noces? [rire] TF: [rire] Ah là là, je ne sais même pas comment réagir. Je suis quelqu’un de plutôt discret, donc je n’aime pas tellement l’idée qu’on me regarde comme ça. Le DJ de notre mariage avait tourné ça et nous a demandé s’il pouvait diffuser ça sur web, et à l’époque ça m’arrangeait. JC: Il paraît que j’ai un don pour trouver ces clips bizarres mais également mignons de nos joueurs et joueuses de curling. Il y a eu un clip de Mary Fay qui jouait du piano, et maintenant celui-ci. Cela avait l’air d’une très belle noce! TF: [rire] Elle l’était. Cependant je vais peut-être appeler mon DJ. [rire] 8. Passons maintenant à la question posée par l’invité précédent, et celle de Steve Laycock est une bonne. Il demande laquelle de tes coéquipières a le plus contribué à ton succès, et laquelle a fait le plus grand obstacle? TF: Bon, c’est une question audacieuse, mais c’est le caractère de Steve. [rire] Pour ce qui est de la première partie de la question, je pense que la personne qui a le plus contribué à mon succès, ce serait ma sœur, Jenn. Je me sais chanceuse de l’avoir comme coéquipière, et elle m’a poussée à devenir meilleure joueuse. Et puis elle a une si belle attitude sur la piste de curling.
"I think the biggest contributor to my success would be my sister, Jenn." Tracy Fleury and sister Jenn Walsh (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

Pour ce qui est de la première partie de la question, je pense que la personne qui a le plus contribué à mon succès, ce serait ma sœur, Jenn. » Tracy Fleury et Jennifer Wylie (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

JC: Est-ce que vous passez beaucoup de temps ensemble, toi et Jenn, en dehors du curling? Ou est-ce que le contact que vous avez au cours de la saison, ça suffit? TF: Nous passons beaucoup de temps ensemble quand on n’est pas sur la piste. Je suis vraiment chanceuse d’avoir une sœur avec qui je m’entends tellement bien, et je pense que tout le monde accepte que nous allons probablement parler du curling tout au long de l’année. Pour ce qui est de la deuxième partie de la question, je suis vraiment désolée de ne pas avoir d’histoires salaces pour toi, mais je n’ai jamais vécu l’expérience d’une mauvaise coéquipière. Notre équipe n’a pas vu beaucoup de changements à son alignement au fil des années, et de raison. C’est une formule gagnante pour nous, pour sûr. JC: Parfait, merci Tracy. Tu peux me donner une question à poser au prochain invité? TF: Certainement! Qu’est-ce que ton équipe fait pour s’amuser entre matchs? JC: J’espère que la réponse inclut des grilles. [rire] Merci d’avoir passé du temps avec nous, Tracy, et bonne chance pour le reste de la saison!
Tracy Fleury (Curling Canada/Michael Burns photo)

Tracy Fleury (Curling Canada/Michael Burns photo)