Camp Carruthers: l’intersection de deux passions

Aujourd’hui, le Manitobain Reid Carruthers se plonge cœur et âme dans le circuit de compétition, mais le champion du monde 2011 a passé un été tout aussi intense. Carruthers, qui est enseignant de métier, a remarqué une lacune dans sa province natale en ce qui concerne la disponibilité de camps de haut niveau pour les joueurs et joueuses juniors en saison morte. Et c’est cette même lacune qui lui a permis de combiner ses deux grandes passions, à savoir le curling et l’enseignement. «Je crois depuis toujours à la valeur et l’importance de redonner,» remarque le champion provincial du Manitoba 2015. «J’ai fait partie d’une équipe junior qui allait aux camps juniors en été, et ça fait un bon bout de temps depuis qu’un tel programme existe au Manitoba. Je suis allé dans d’autres provinces pour aider à encadrer leurs camps, et j’ai adoré ça. Je voulais en monter un dans ma province à moi, donc je me suis lié avec le club de curling St. Vital (Winnipeg) pour passer à l’acte.»
Participants of Reid Carruthers’ curling camp gather on the ice at the St. Vital Curling Club in Winnipeg (Photo courtesy Reid Carruthers)

Des participants au camp de curling de Reid Carruthers se rassemblent sur la glace du club de curling St. Vital à Winnipeg (photo soumise par Reid Carruthers)

Camp Carruthers a amorcé sa première semaine d’activités le 22 août et sa deuxième semaine le 29 août, avec un personnel d’entraînement de rêve, dont Carruthers; le champion manitobain 2016 Mike McEwen; la médaillée d’or des Jeux Olympiques 2014, Kaitlyn Lawes; et la championne manitobaine 2016, Selena Kaatz (membre de l’équipe de Kerri Einarson). «C’est très bien parti, et on nous demande déjà de répéter la chose,» indique Carruthers. «Le plus grand obstacle pour moi en montant un camp, c’est que je ne suis pas un entraîneur dit traditionnel. Ma philosophie pour le développement des athlètes est axée surtout sur le besoin de travailler la régularité.» Les athlètes se sont amusés comme tout, et ils ont profité de l’occasion d’apprendre sous les meilleurs athlètes de la province pendant toute une semaine. «L’un de mes moments favoris est survenu à mi-chemin du camp, en voyant à quel point les participants étaient confortables et passionnés,» dit-il. «Au début de la semaine, il y a naturellement de l’anxiété. Vous savez, personne ne sait exactement à quoi s’attendre. Mais quand nous avons trouvé notre rythme de croisière, tout le monde était en train d’apprendre et s’amuser. Je me plais tellement à regarder les athlètes s’enthousiasmer pour le sport, et apprécier l’expérience.»
Celebration by the Blue Team during competition at Camp Carruthers (Photo courtesy of Reid Carruthers)

Célébrations de l’équipe bleue durant une compétition au Camp Carruthers (photo soumise par Reid Carruthers)

Or, sans diminuer l’aspect agréable, Carruthers admet qu’il a vite appris que, avec un camp de haut niveau, il y a beaucoup à faire pour réussir une telle entreprise. «Priorité numéro une, si vous tenez vraiment à monter une telle initiative, c’est de convaincre un club de curling de devenir partenaire,» recommande-t-il. «Voyez, il faut installer et préparer les pistes bien plus tôt que la normale dans un club de curling moyen, donc il faut insister sur la valeur de le faire – et il y a énormément de valeur du point de vue des clubs. Les joueurs juniors vont fort probablement devenir des joueurs à vie, des membres à long terme dans un club. Donc un événement comme ces camps s’annonce très fructueux pour l’avenir de ces clubs.» «Après s’être associé avec un club, après l’avoir mobilisé, il faut agir rapidement pour inscrire les athlètes et les engager à participer. Nous avons eu une réaction vraiment satisfaisante : pour les deux semaines de camps, nous avons attiré 104 joueurs et joueuses juniors, et puis nous avons monté un camp pour adultes sur deux soirées, et 13 athlètes y ont pris part,» remarque-t-il. «C’était un excellent départ pour Camp Caruthers. Nous espérons refaire l’expérience, d’autant plus que tout le monde s’est tellement amusé, et la valeur perçue a été excellente; voici les aspects clés.» Chez Carruthers, le curling et l’enseignement se complètent : il croit fermement que les joueurs de curling se doivent de partager leur expérience dans un contexte pédagogique. «Les initiatives comme celle-ci, et le fait de développer la nouvelle génération (de joueurs et joueuses) me tiendront toujours à cœur. Les athlètes juniors représentent l’avenir de notre sport,» insiste-t-il. «Nous autres (les athlètes élites) devons prendre le temps de les développer et les encourager.»
"Juniors are the future of our game,” says Reid Carruthers. “We (elite curlers) have to spend the time developing them." (Photo courtesy Reid Carruthers)

Reid Carruthers: «Les athlètes juniors représentent l’avenir de notre sport. Nous autres (les athlètes élites) devons prendre le temps de les développer et les encourager.» (photo soumise par Reid Carruthers)