Coup de folie avec John Epping

Cette semaine, l’invité de John est John Epping, capitaine de l’équipe qui occupe actuellement le cinquième rang au monde et le troisième rang sur la liste des boursiers 2016. C’est un joueur qui a achevé presque tous les sommets possibles : champion canadien de curling mixte, champion junior de l’Ontario, champion de Grand Chelem, et participant régulier au circuit mondial de curling au fil des 5 dernières années. Du 30 novembre au 4 décembre, à Brandon, Manitoba, John et sa bande vont concourir en Coupe Canada, où vont essayer de se payer une qualification aux Essais canadiens de curling. Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue d’amorcer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
Grande Prarie AB, Dec 3, 2015, Home Hardware Canada Cup Curling, Team Epping, skip John Epping, lead Tim March, second Pat Janssen, Curling Canada/ michael burns photo

(Curling Canada/Michael Burns photo)

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? John Epping: Bon, j’ai lu une version précédente de Coup de Folie, en essayant d’imaginer mes propres réponses, et je me suis collé sur cette question. John Cullen: Et moi qui allais dire que, de tous mes interviews, c’est toi qui ressort pour avoir cumulé pas mal de coups remarquables au cours des dernières saisons. JE: Il y en a un couple pour sûr, d’où la difficulté de répondre à cette question. Le coup que je choisirais vient probablement de mon temps au niveau junior, pour être honnête. C’était ma dernière année en junior, et même si mon équipe avait été en lice pendant un couple d’années de suite, nous nous sommes plantés. Donc nous voilà en demi-finale, en bout supplémentaire, et nous n’avions pas très bien déblayé, donc il y avait un tas de gardes sur la piste. Le seul coup que je pouvais considérer était une sortie de 25 pieds par un petit passage entre deux pierres plus ou moins côte à côte; et la pierre que je ciblais devait parcourir ce passage et déloger une pierre adverse du bouton. JC: Mon Dou, et tu as réussi ça? C’est fou! J’imagine que tu as sauté de joie après. Y a un clip de ce fameux coup? JE: Je me souviens des célébrations, effectivement. Je sautais comme un lapin et mon deuxième, John Grant, m’est arrivé en plein sprint; il m’a entouré de ses bras et m’a soulevé de la glace. La folie totale. Malheureusement, je ne pense pas qu’il existe de vidéo, mais il y a encore des gens qui m’abordent et me parlent de ce tir. Nous avons fini par signer la victoire à la finale, donc c’était d’autant plus beau. 2. Quel joueur ou joueuse saurais-tu battre dans un combat corps à corps? JE: (rire) Tu avais raison, j’aurais dû lire quelques interviews avant de venir te parler. Excellente question. Qui est-ce que je saurais battre, à ton avis? (rire)
Grande Prarie AB, Dec 3, 2015, Home Hardware Canada Cup Curling, Team Epping, (L) skip John Epping, third Matt Camm, Curling Canada/ michael burns photo

John Epping: Mat me laisserait gagner, parce qu’il sait ce qu’il y a de mieux pour lui. (Curling Canada/ michael burns photo)

JC: (rire) Aucune idée. Je te dirai qu’un nom qu’on a souvent entendu dans ce contexte est Colin Hodgson. JE: Ah, je pense que je saurai battre Colin pour sûr. (rire) Je suis bien plus grand que lui, plus puissant. J’aime ça. Sais-tu, je saurai probablement battre mon troisième, Mat Camm, aussi. C’est un poltron. (rire) En plus, il me laisserait gagner, parce qu’il sait de quel côté ses tartines sont beurrées. JC: (rire) Ouais, comme premier, je pense que je laisserais gagner mon capitaine, quel que soit le scénario. JE: Précisément. S’il sait ce qu’il y a de mieux pour lui, il laisse gagner le skip. (rire) Et peut-être je devrais me battre avec Ben Hebert, étant donné ce qu’il a dit à mon propos. Tu penses que je l’écraserais? JC: Euhhh… JE: (rire) Je rigole. Évidemment je ne saurais pas gagner. JC: C’est fou comme il s’est attaqué aux skips. Mais c’était rigolo en même temps. JE: Sans blague! J’en ai ri pour sûr. Le sport a besoin d’un peu plus de cela; c’est bon. Il se fâche probablement puisque nous l’avons battu tant de fois récemment. (rire) 3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? JE: Wow. Question difficile, puisque je ne suis aucunement fine bouche. Mettez-y n’importe quoi et je mangerais le sandwich. Hmmm… (réfléchit) Tu sais? Pas de bacon. Beaucoup de gens aiment le bacon sur un sandwich, mais pour moi, non. JC: Tu mangerais n’importe quoi, à part le bacon? JE: Si, si, j’aime manger le bacon, mais pas dans un sandwich, j’ignore pourquoi. Et pas de coriandre non plus. Il a le goût de savon. JC: Ah, je le trouve rébarbatif aussi. Dégueulasse. JE: N’est-ce pas? Écœurant. Donc voilà «The Epping». Des garnitures de votre choix, mais le bacon et la coriandre sont interdits. (rire) 4. Lequel de tous tes boulots a été le pire? JE: Wow. C’est une excellente question, mais j’ai vraiment eu la chance de ce côté-là, et j’ai eu une série de très bons emplois. J’ai travaillé à Pharmaprix quand j’étais plus jeune; j’ai passé un peu de temps à travailler dans une garderie, et l’autre boulot que j’ai eu a été dans les ventes d’équipements médicaux. Et franchement, je me suis plu à tous ces postes. JC: La garderie cependant. Je veux dire…il doit y avoir eu des journées vraiment horribles. JE: Ah, certainement, il y en a eu, des journées d’enfer. (rire) Globalement, c’était un plaisir, mais tu sais…personne ne veut changer les couches. Et puis on passe suffisamment de temps avec les gamins et ils arrivent à comprendre les moyens pour vous pousser au bout, et ce qu’ils peuvent se permettre. Je suis très doué pour les ripostes cependant. Je pense que j’ai eu la haute main, du moins la plupart du temps. 5. Tu te souviens d’une croyance dingue à laquelle tu t’es tenu pendant bien trop longtemps? JE: (rire) Question intéressante! Il y a une réponse que je pourrais donner, mais disons simplement que, j’aurais pensé que, à cette heure, j’aurais déjà participé au Brier. JC: (rire) On est dans le même bateau, mon gars. Et nous avons été si près, tous les deux, surtout toi, la saison dernière. Glenn a dû réussir un coup super difficile pour te vaincre dans la finale provinciale de l’Ontario l’an dernier. Est-ce que tu croyais à cette heure-là que tu allais enfin accéder au Brier? JE: Tu sais, à mi-chemin du 10ème bout, je me sentais bien, et nous étions bien placés. Mais quand ma dernière pierre s’est immobilisée, j’avais déjà le sens que Glenn mènerait à bien son coup, et qu’il gagnerait. JC: Donc, 2016 sera ton année, John? JE: Si nous apportons le niveau de jeu dont nous sommes capables, oui, je pense que ce pourrait être une grande année, mais en fin de compte, tout se décline sur une finale, un seul match, on ne sait jamais. Et c’est là l’essence de notre sport.
Skip: Kerry Galusha Third: Megan Cormier Second: Danielle Derry Lead: Shona Barbour Alternate: Sharon Cormier Coach: John Epping the 2015 Scotties Tournament of Hearts, the Canadian Womens Curling Championships, Moose Jaw, Saskatchewan

John Epping, entraîneur d’Équipe Galusha au Tournoi Scotties (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

6. Passons maintenant aux questions qui portent spécifiquement sur John Epping. On me dit que tu as eu une belle aventure la saison dernière comme entraîneur d’Équipe Galusha au Tournoi Scotties. Tu pourrais me décrire la vue que tu avais de ta chambre d’hôtel? JE: La vue…je me creuse la tête … JC: On me dit que la caserne de pompiers occupait une place centrale; ta chambre donnait sur ça? JE: (rire) Ah mon gars, tu m’as eu! Effectivement, j’avais une belle vue de la caserne de pompiers. Les filles voulaient toutes se retrouver dans ma chambre; c’était le lieu de rencontre pour sûr. Toutes nos réunions s’y sont tenues, et je t’assure qu’il n’a pas été difficile de rassembler les filles. On avait une belle perspective. (rire) JC: Tu penses que, étant gai et entraîneur d’une équipe féminine, des moments comme ça aident à vous rapprocher? JE: Ben, je suis certain que ça ne fait pas mal. (rire) L’an dernier a été le premier pour moi comme entraîneur à temps plein, et je pense qu’il est vrai que les femmes me trouvent plutôt sympathique, et elles n’hésitent pas à discuter avec moi. C’est probablement la raison pourquoi Lisa [Weagle] est ma partenaire de doubles mixtes. Nous nous amusons ensemble, nous nous entendons très bien. 7. Or, on me dit que, la saison dernière, un John Epping en carton, grandeur nature, a disparu mystérieusement du club de curling Sherwood Park. Deux questions, donc : premièrement, est-ce qu’on l’a jamais trouvé, et deuxièmement, qu’est-ce que les voleurs auraient fait avec, à ton avis? JE: (rire) Tu sais, il y en a bon nombre qui ont disparu, et on les a retrouvés dans de drôles d’endroits. (rire) Mais celui-là, je ne pense pas qu’on l’ait jamais revu. JC: Drôles d’endroits? Raconte-moi! JE: Ben, je te dis que, un soir où je faisais la tournée des bars, mon sosie a été de la partie. (rire) J’ignorais, mais un ami l’avait piqué quelque part et l’a apporté au bar pour me faire une farce. Je pense que l’autre John a fait la fête avec nous toute cette soirée-là, et maintenant il habite au sous-sol de mon ami. Pour ce qui est des autres, aucune idée où ils ont abouti. Qu’est-ce que tu en ferais avec, toi? JC: (rire) Je vois que tu me renvoies toutes ces questions. Je suppose que je l’apporterais sur la piste de curling et je m’en servirais comme balai, donc quand je m’exerce tout seul, je peux faire semblant que tu es mon skip et tu me donnes un coup de main. JE: (rire) Et chose certaine, je ne serais jamais content d’aucun de tes tirs si tu m’amenais sur la glace te regarder. (rire) Ce John en carton, il a l’air mesquin; je ne sais si je l’apportais à une séance sur glace.
He's everywhere...! (Twitter photo)

Le gars est un peu partout ….! (photo de Twitter)

8. Et maintenant la toute dernière question, et il faut te dire que tu l’échappes belle cette semaine, puisqu’elle vient de Tracy Fleury, l’une des plus gentilles personnes de la planète. Elle demande ce que ton équipe fait quand vous avez du temps libre aux tournois? Et je ne pense pas qu’elle entendait faire la fête, mais plutôt un scénario comme : vous vous êtes qualifiés aux éliminatoires A et vous avez un jour de congé? JE: Bon, ben, ce n’est pas un scénario avec lequel nous avons beaucoup d’expérience, étant donné que nos compétitions se disputent le plus souvent en groupe C, mais si par hasard nous nous accédons au niveau A, le protocole qui s’impose est d’aller bouffer au Keg. Puis généralement, si par hasard nous avons un peu trop mangé, nous faisons la grasse matinée; nous ne nous levons pas avant midi. Ensuite, nous faisons un tour au jacuzzi et à la piscine. Et la glissade d’eau. S’il y en a une dans les alentours, nous allons la trouver. C’est notre truc. JC: Tu participes donc aux tournois sur une base de l’accès aux glissades d’eau? C’est un aménagement que nous avons considéré nous aussi. JE: (rire) Je pense que non, mais à Saskatoon cette année, il y en a eu une, et nous y sommes allés tant de fois. Nous sommes de grands enfants, donc nous aimons nous amuser comme ça. JC: Mon équipe à moi a un penchant pour les jeux de plateau. Nous nous y adonnons depuis plusieurs saisons. Autrefois, c’était les jeux vidéo, mais notre skip a 45 ans et notre entraîneur a 55 ans, donc nous essayons d’être inclusifs. (rire) JE: Ah, nous aimerions vraiment jouer aux cartes, mais Mat est absolument nul à ce titre. Sans exagérer, il ne sait pas jouer aux cartes. Il perd complètement les pédales. Mais nous trouvons des jeux pour nous amuser, comme le minigolf – un petit peu de compétition à l’amical, nous aimons ça. Le tri du groupe se fait toujours de la même façon : c’est moi et Tim (Tim March, le premier de John) contre Pat et Mat. La compétition devient féroce, et nous nous amusons comme tout. JC: Parfait. Grand merci, John. Et pour terminer, est-ce que tu pourrais me donner une question à poser à ma prochaine invitée, qui sera Taylor McDonald, d’Équipe Rocque. JE: Bon, demande-lui de toutes les autres équipes, le triomphe sur laquelle est la plus douce? J’allais être plus méchant avec Taylor, mais je pense que ça suffit comme question. JC: J’aime beaucoup. Merci encore, John, et bonne chance et bon courage pour la Coupe Canada et le reste de la saison! Ne manquez pas de suivre John sur Twitter @cullenthecurler, et John Epping au @EppingJohn.