Blogue d’Équipe Canada Pyeongchang 2018 : John Dunn

Par John Dunn (entraîneur de l’équipe canadienne de curling masculin)

J’ai eu le privilège de participer à trois Jeux Olympiques d’hiver, incluant ceux-ci, et c’est aussi grisant que jamais comme expérience.

Photo, World Curling Federation/Curling Canada/Michael Burns

En 2006 à Torino et en 2010 à Vancouver, je travaillais avec les équipes canadiennes de biathlon comme consultant en performance; en plus, et j’ai fait un peu de travail avec l’équipe canadienne de ski alpin à Vancouver. Donc ce sont mes premiers Jeux Olympiques en tant qu’entraîneur. Je pense que la plus grande différence entre les rôles de consultant et entraîneur est que mon niveau d’investissement est beaucoup plus fort. J’ai une histoire de 10 ans avec Kevin, et de quatre ans avec la présente équipe. L’entraîneur joue un rôle plus actif dans la prise de décisions, dans la manière d’aborder les choses. Quand je travaillais comme consultant avec les autres équipes, j’étais membre du personnel de soutien; mon rôle était plutôt passif. J’étais là lorsqu’on avait besoin de moi, et on me donnait des directives; tandis que dans mon rôle actuel, j’ai mon mot à dire en ce qui concerne la planification et le déroulement des activités. Oui, c’est beaucoup plus agréable, et pourtant en même temps il y a d’autant plus de stress. Mais c’est un stress positif, grisant, n’est-ce pas? C’est la raison pourquoi on concourt, c’est la raison d’être du sport – trouver les moyens pour gagner. Et quand on a le sens de jouer un rôle dans cet effort, c’est vraiment merveilleux. Je ne renoncerais à cela pour rien au monde.

Photo, World Curling Federation/Curling Canada/Michael Burns

J’ai commencé à travailler avec Kevin lorsqu’il faisait équipage avec Blake MacDonald en 2007. Nous avons trouvé une bonne ambiance vite fait, et Kevin m’engage depuis lors. Il ménage les choses tellement bien – c’est un homme peu bavard, mais il voit tout et il est toujours à réfléchir; c’est un athlète peu exigeant. Est-ce que nous sommes déçus d’avoir subi deux défaites consécutives? Certainement que oui. Mais nous savons accepter de tels accrocs puisque nous avons vécu cette expérience auparavant. Nous comprenons que deux lancers auraient fait toute la différence quant au résultat de ce match. Donc nous avons une habileté pour surmonter les revers et poursuivre sur notre chemin. Demain nous redémarrerons plus forts que jamais. Il ne faut pas revenir sans cesse sur le passé; cette sorte d’attitude ne pourrait que vous nuire. À chaque jour, nous parlons uniquement de l’adversaire prochain, et présentement c’est les États-Unis. Il y a eu tant de positif dans cette partie; nous n’allons pas nous attarder sur les erreurs; nous allons par contre rappeler la qualité de notre jeu. À regarder cette partie, un seul lancer à la première manche a scellé notre destin. Point final. Si Kevin avait réussi ce tir? Nous aurions eu la partie belle. Et je ne cherche pas la puce à Kevin; lui serait le premier à lever la main et dire, ‘Désolé, mes amis, j’ai raté un coup que j’aurais absolument dû réussir.’ Kevin et toute l’équipe ont fait preuve de beaucoup de caractère et de détermination, et je pense que toutes les équipes ont raison de nous craindre maintenant.

(John Dunn est l’entraîneur de l’équipe canadienne de curling masculin aux Jeux Olympiques d’hiver. Ce sont ses troisièmes Jeux. Visitez régulièrement le curling.ca pour lire les blogues et reportages des athlètes et entraîneurs canadiens participant aux Jeux Olympiques d’hiver. Pour regarder une rediffusion de la partie contre la Suisse, CLIQUEZ ICI)