Coup de folie avec Dana Ferguson

Cette semaine, l’invitée de John est Dana Ferguson, membre actuelle et de longue date d’Équipe Val Sweeting; Ferguson et Sweeting ont participé à presque tous les tournois majeurs imaginables, et elles ont connu beaucoup de succès ensemble, incluant deux médailles d’argent consécutives au Tournoi des cœurs Scotties et un titre Grand Chelem. John s’entretient avec Dana alors qu’elle et son équipe se préparent à monter une campagne pour mettre la main sur une qualification aux Essais olympiques cette saison. Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue d’amorcer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
Dana Ferguson, second on Team Sweeting, in action at the 2013 Tim Hortons Roar of the Rings in Winnipeg, Man. (Curling Canada/Michael Burns photo)

Dana Ferguson, la deuxième sur Équipe Sweeting, sur la piste aux Essais canadiens de curling 2013 Tim Hortons Roar of the Rings à Winnipeg, Man. (Curling Canada/Michael Burns photo)

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? Dana Ferguson: Bon, c’est une question difficile pour moi, puisque je n’ai pas une bonne mémoire en ce qui concerne le curling. [rire] Sans blague, j’oublie presque chaque bout tout de suite après. John Cullen: Moi aussi! [rire] Je ne sais pas expliquer, peut-être c’est un tic des postes de premier et deuxième, mais je ne me souviens de rien après un match, sauf s’il y a eu un coup vraiment splendide. DF: Je les oublie aussi, parfois. [rire] Je ne sais si c’est la chasse gardée des premiers et deuxièmes cependant. Rachelle (Brown, sa coéquipière, et première sur Équipe Sweeting) se souvient de tous les moindres détails à propos de nos matchs, depuis le début. JC: Peut-être c’est nous deux le problème donc. [rire] Tu as l’avantage que tous tes matchs sont à la télé, et tu peux les regarder à volonté, donc quelle est ton excuse au juste? Je suis à la télé une fois par année, si j’ai de la chance. DF: [rire] Bon, nous avons fait bon nombre de coups mémorables, mais le premier qui me vient en tête est quand nous avons signé la victoire au Masters. Nous avions à faire un coup à pesanteur au bloc de départ, et contourner une garde, et je me souviens que c’était bien plus difficile que ça semblait comme coup. Nous avons balayé aussi fort que possible, et nous avons contourné de justesse la garde, mais nous avions réussi. C’était une grande victoire et un grand coup. 2. Quel joueur ou joueuse saurais-tu battre dans un combat corps à corps? DF: Ah, le conflit, ça me fait peur. Je pense que j’éclaterais en sanglots ou je tournerais les talons et partirais en flèche. Mais je suis assez agile et large d’épaules, donc je pense que je saurais me débrouiller dans un conflit. JC: J’ai le sens que tu es plus prête que tu ne le penses. DF: J’ai suivi un cours de cardio-boxe il y a quelques années, et je dirais qu’à cette époque-là, je cherchais une bataille. Je m’aventurais dans les ruelles sombres. [rire] Puis je suis devenue plus mûre et je me suis rendu compte que c’est dingue, et maintenant la fuite est ma stratégie préférée. JC: L’une de nos invitées précédentes, Joanne Courtney, a dit qu’elle ferait la même chose. Peut-être vous deux devriez vous battre, et puis ça deviendrait une course de sprint. DF: [rire] Je suis assez rapide, donc je pense que j’aurais le dessus dans un sprint, mais je pense aussi que Joanne est bien plus courageuse qu’elle ne le dise. [rire]
Joanne Courtney, 2014 Scotties Tournament of Hearts (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

Joanne Courtney, 2014 Scotties Tournament of Hearts (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? DF: Beaucoup de viande et de fromage pour sûr, mais le plus important c’est rien d’épicé. JC: Ah, tu n’es pas une de ces personnes qui traitent le poivre noir d’«épicé»? DF: Si, je suis comme ça. Même la salsa douce me fait mal à la bouche. Rachelle me sauve la vie quand on va au restaurant. Elle sait si les mets sont trop épicés pour moi. Je lui demande si je devrais commander ou pas, et elle me donne son avis. JC: Un peu comme les rois d’antan, qui avaient des serviteurs pour goûter aux aliments et détecter le poison, t’as Rachelle qui t’épargne des mets épicés. C’est beau, ça. Quelles sortes de viande et de fromage est-ce que tu mettrais? DF: Du gouda fumé pour sûr, et pour ce qui est de la viande, je me change de prédilection tout le temps. Ça change du jour au lendemain. JC: Comme la pizzéria du coin qui change de spécial de mois en mois. DF: Non, moi, je changerais chaque jour. On m’appellerait le matin pour me demander mes goûts de la journée. Ce serait super stressant pour le pauvre restaurateur. [rire] Nous l’appellerons la Fergie, évidemment. 4. Lequel de tous tes boulots a été le pire? DF: J’ai distribué des échantillons de revêtement de comptoir. JC: C’est quoi au juste? DF: Bon, si tu vas à la quincaillerie, des magasins comme Rona, Home Depot, etc., il y a des échantillons que tu peux rapporter chez toi pour décider si ou comment tu veux changer le revêtement de comptoir. Donc j’étais chargée de visiter les magasins, vérifier les stocks d’échantillons, et si les stocks étaient bas, je les réapprovisionnais. JC: Ça me rappelle la job d’un ancien invité, Marc Kennedy, qui avait à suivre des camions Pepsi. Est-ce que tu étais aussi nulle que lui? DF: Non, pas du tout, j’étais très bonne. Mais c’était naze. Je devais ranger tous les échantillons dans ma voiture, et l’entreprise n’avait aucune base de données sur le mouvement des échantillons dans les magasins, donc il fallait appeler chaque magasin et déterminer quels modèles étaient en manque. Et c’était avant l’avènement de Google Maps, donc je devais m’entretenir avec le magasin pour décider quelle était la bonne et la plus rapide route pour m’y rendre. C’était horrible. 5. Tu te souviens d’une croyance bête à laquelle tu t’es tenue pendant bien trop longtemps? DF: [rire] Ah là là, tu es prêt pour ça? Mon frère a 15 ans de plus que moi, et quand j’avais 6 ou 8 ans, j’ai perdu une dent et la petite souris n’est pas venue. À cette époque-là, j’avais déjà perdu plusieurs dents, donc mes parents avaient probablement délaissé la pratique, ou bien ils avaient oublié de le faire tout simplement. Bon, ce matin-là, mon frère m’a dit que la petite souris n’était pas venue puisqu’il l’avait renversée avec sa voiture en rentrant du bar la veille. [rire] JC: [rire] O mon Dieu! C’est incroyable. DF: Vraiment. Il a tissé toute une histoire en me disant qu’il rentrait du bar puis la petite souris est sortie d’on ne sait où, et il l’a écrasée et une pluie de pièces d’argent et de dents est tombée du ciel. C’était une histoire tellement prenante, j’ai honte d’admettre pendant combien de temps j’ai cru que c’était la vérité, mais c’était pendant des années après. JC: Comment est-ce que tu es enfin arrivée à la conclusion que ton frère n’avait pas tué la petite souris? [rire] Ça me fait rire juste de le dire. DF: Je pense que j’étais avec mes proches, et une fille me racontait que la petite souris n’était pas venue prendre sa dent, et tout calmement je lui ai expliqué que la petite souris n’était pas venue puisque mon grand frère l’avait assassinée avec sa voiture. Après que ma famille s’est remise du fou rire, on m’a expliqué que ce n’était pas la vérité, que ce fameux accident ne s’était pas produit. 6. On arrive maintenant aux questions qui portent spécifiquement sur Dana Ferguson. Je sais que tu as plusieurs surnoms, mais il y en a un en particulier qui est intéressant. Comment as-tu acquis le sobriquet Donna?
Rachelle Brown and Dana Ferguson at the 2015 Home Hardware Canada Cup in Grande Prairie, Alta. (Curling Canada/Michael Burns photo)

Rachelle Brown et Dana Ferguson à la Coupe Canada 2015 Home Hardware à Grande Prairie, Alta. (Curling Canada/Michael Burns photo)

DF: [rire] Okay, cela a vu le jour à une soirée chez Rachelle et son époux Cody. Nous jouions un jeu à boire, où on donne des boissons aux autres, et il y avait une fille très saoule qui ne jouait pas, et je voulais qu’elle participe, donc je lui ai donné des boissons. Elle a réagi en se levant, jetant ses cartes sur la table et hurlant «Va te faire foutre, DONNA!” [rire] Je suppose qu’elle avait du moins une idée de mon nom. Rachelle et moi nous sommes tordues de rire, et depuis lors, le nom Donna colle. JC: Donc Rachelle est la seule qui t’appelle Donna? DF: Bon, puisque je buvais à ce moment-là, Donna est devenue mon alter-égo saoul. Disons que j’ai une personnalité différente quand je bois. Je deviens plus culotée et beaucoup plus franche. Si tu tiens à savoir ce que je pense vraiment de toi ou de quoi que ce soit, appelle Donna. Elle te dira. JC: [rire] J’ai peur de la croiser. DF: Ben, franchement, elle ne revient guère plus, mais si tu es là quand elle se présente, un couple de fois par année, prépare-toi à entendre la dure et froide vérité. [rire] 7. Bon, toi et Rachelle êtes des célébrités Internet grâce à vos habiletés de danse et de karaoké (cherchez-les sur Instagram @pooksandfergie). Quel joueur ou quelle joueuse te donnerait la meilleure concurrence en karaoké/danse? Et tu ne peux pas dire Rachelle. DF: Aaahhh, il faut dire que Kaitlyn Lawes est la première personne qui me vient à l’esprit. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai le sens qu’elle serait une bonne chanteuse, une bonne danseuse, et ce serait une belle bataille. Aucune idée si j’ai raison, mais l’intuition me le dit. JC: Ben, je te dis que c’est elle qui m’a signalé que Marc Kennedy est une légende dans les cercles de karaoké, et ils ont fait du karaoké ensemble au Japon. Donc elle a de l’expérience à ce titre. DF: C’est donc la candidate parfaite! Faisons en sorte que ça se fasse! JC: Espérons que tous nous trois serons dans un tournoi ensemble la saison prochaine, et je peux servir d’arbitre. Ça s’annonce comme un spectacle passionnant. DF: Je suis prête. [rire]
Pooksandfergie showing their stuff, as recorded on Instagram

Pooksandfergie en action, cliché d’Instagram

8. Et tout dernièrement, cette question vient de Brad Gushue, et c’est du joli. Il m’a dit qu’il voulait que le prochain invité se tortille un peu, donc voici sa question un peu tendancieuse : quelle est la plus grande déception que tu as connue dans ta carrière de curling jusqu’à date? DF: Wow! Droit au but! C’est rigolo, j’ai appris à connaître Brad au fil de cette dernière saison, étant donné que c’est le partenaire de Lisa en doubles, et c’est un type génial. Du moins je le pensais. Maintenant il faut peut-être me raviser. [rire] Je plaisante. J’ai connu le moment le plus triste, je pense, quand on ne s’est pas qualifiées au Tournoi Scotties cette année. Normalement je me remets sans problème d’une défaite, mais après celle-là, j’ai eu le cafard pendant plusieurs journées. JC: Pourquoi est-ce que cette défaite a été tellement dure à supporter? DF: Je pense que la plus grande raison était que je tenais à jouer chez moi à Grande Prairie. Il y avait pas mal de nos proches qui allaient y être, et nous avions l’idée que, avec l’avantage d’être originaires de cette région, cela nous renforcerait les chances de gagner. Je ne dis pas que si nous avions gagné au Tournoi Scotties de l’Alberta, nous aurions été victorieuses au championnat national aussi, mais nous pensions que le fait de jouer chez nous serait un avantage considérable. JC: Ouais, c’est toujours dur, spécialement en considérant les gens qui n’ont pas eu la possibilité d’y être. DF: Je veux dire, nous avions accédé à la finale à Montréal l’année précédente, et dans la foule il y avait nos familles et peut-être six autres personnes qui nous appuyaient, c’est tout. Rater une expérience où tous les spectateurs ou presque sont dans ton coin, c’est dur. Et puis on ne laissait pas de nous parler de la défaite, et c’est naze. Les gens au club essayaient de nous remonter le moral, mais en fait ça fait coller la dépression encore plus longtemps. JC: Bon, désolé de terminer la discussion sur une note pas trop gaie, mais je te remercie beaucoup, Dana. Je sais que tu m’as dit que tu veux que la question pour le prochain invité soit plus personnelle, donc nous allons taire cette question jusqu’à la prochaine entrevue! Bonne chance et bon courage pour la saison à venir!
Dana Ferguson delivers her rock at the 2015 Scotties Tournament of Hearts in Moose Jaw, Sask. (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

Dana Ferguson lance sa pierre au Tournoi des cœurs Scotties 2015 à Moose Jaw, Sask. (Curling Canada/Andrew Klaver photo)

Vous voulez regarder jouer Dana Ferguson et Équipe Sweeting? C’est une des équipes qui disputeront la Coupe Canada 2016 Home Hardware à Brandon, Man., du 30 novembre au 4 décembre. Cliquez ici pour acheter vos billets.