Portrait d’entraîneur : Dan Carey

Dan Carey ne se voyait jamais comme un simple joueur de curling. C’est un compétiteur, et il a transmis cette même perspective à sa fille et son équipe. «J’aime le curling, et souvent je ressens un vrai amour pour le sport,» a déclaré Carey. «Mais l’amour que j’ai pour le curling ne se compare pas à ce que je vois chez certaines personnes qui le jouent beaucoup.»
Les champions du Brier 1992 soulèvent le trophée. De gauche à droite : Vic Peters, Dan Carey, Chris Neufeld et Don Rudd (photo de l’ACC)

Les champions du Brier 1992 soulèvent le trophée. De gauche à droite : Vic Peters, Dan Carey, Chris Neufeld et Don Rudd (photo de l’ACC)

Or, malgré cette attitude quelque peu ambivalente, Carey a connu pas mal de succès dans son sport. Il a joué troisième pour Vic Peters; il a été champion manitobain à quatre reprises et champion au Brier Labatt 1992. Son équipe a contesté le championnat national encore en 1997, où elle a été vaincue par Kevin Martin. Carey a été membre des équipes de Vic Peters de 1992 et 1993 qui ont été intronisées dans le Temple de la renommée du curling manitobain. «J’aime gagner,» a dit Carey. «J’avais une propension à gagner, semblait-il, et je me grisais aux grandes victoires.» Quoiqu’il n’ait pas lancé un coup depuis environ treize ans, Carey n’est jamais loin d’un club de curling. Depuis sa retraite de la compétition, il entraîne sa fille Chelsea et son équipe à elle. Même si Carey n’enfilera plus jamais la feuille d’érable en tant que joueur, il a l’occasion pour le faire comme entraîneur. Il accompagnera l’équipe de sa fille : capitaine Chelsea Carey, troisième Kristy McDonald, deuxième Kristen Foster, première Lindsay Titheridge et cinquième Breanne Meakin, aux Essais canadiens de curling Tim Hortons Roar of the Rings, du 1er au 8 décembre. En 1992 Dan Carey et son équipe ont remporté la victoire à leur première visite au Brier. Ils ont vaincu Russ Howard à la finale. Depuis lors, cet exploit ne s’est répété qu’une seule fois, quand l’équipe de Kevin Koe a gagné le Tankard à sa première visite au Brier en 2010. Carey espère voir un scénario «tel père, telle fille» aux Essais Roar of the Rings. Chelsea et son équipe abordent la plus grande compétition de leur jeune carrière au niveau d’élite, et Carey leur a raconté les détails de son expérience au Brier de 1992, pour les préparer à l’ampleur de cet événement. «Il faut se rappeler que, peu importe si c’est la première fois ou la dixième, ça pourrait être la seule chance pour disputer le droit d’aller aux Jeux Olympiques, donc il faut apporter son meilleur jeu. Cette notion m’a aidé à garder la concentration sur ce que je voulais accomplir et sur la surface de glace sur laquelle je jouais,» a dit Carey à propos du Brier de 1992. Carey essaie aussi de préparer l’équipe de sa fille au bruit auquel il faut s’attendre aux Essais Roar of the Rings. L’aréna Calgary Saddledome a accueilli le Brier de 1997, l’année où Carey a joué dans la finale. C’était la première fois où un aréna de la LNH a été utilisé pour l’événement.
Au tournoi provincial Scotties 2011 à Altona, Man., Équipe Carey, qui avait alors une fiche 7-0 aux préliminaires, regarde la séance d’échauffement des autres équipes avant les premières séries éliminatoires. (Photo de Dan Carey)

Au tournoi provincial Scotties 2011 à Altona, Man., Équipe Carey, qui avait alors une fiche 7-0 aux préliminaires, regarde la séance d’échauffement des autres équipes avant les premières séries éliminatoires. (Photo de Dan Carey)

«J’ai pensé : ils ne vont aucunement attirer suffisamment de spectateurs pour remplir toutes ces places, pas pour un événement de curling. Et puis j’ai mis le pied sur la glace à la demi-finale et l’aréna était comble. Et le bruit des spectateurs était incroyable,» a-t-il rappelé. Mais Carey ne peut offrir que de la conjecture quant au caractère de la foule aux Essais Roar of the Rings. Son équipe va jouer devant les spectateurs locaux, et elles concourent pour une place aux Jeux Olympiques. «Jouer dans un événement si grand que ça, et à Winnipeg par dessus le marché, c’est quelque chose qui va probablement arriver une seule fois dans leur carrière de curling. Impossible à dire comment ça va se dérouler,» a observé Carey. «Je ne crois pas qu’elles soient capables d’imaginer comment ce sera, et comme je leur dis, j’ai joué dans de très grands événements et moi non plus, j’arrive pas à imaginer l’envergure de la chose.» Et en dépit de sa faim pour la victoire, Carey a hâte de savourer le moment avec sa fille et le reste de l’équipe. Même au moment où il a gagné au Brier de 1992, Carey n’avait aucune idée si ce serait la dernière fois pour contester un si grand événement. Et c’est exactement le message qu’il exprime à sa fille. «Nous avons la chance d’y aller. Nous allons vivre l’expérience ensemble, et nous espérons en tirer le maximum.»