Coup de folie avec Mary Fay

Cette semaine, John cause avec Mary Fay, une jeune joueuse déjà très accomplie : à l’âge de seulement 17 ans, elle compte un titre national junior, une médaille d’or des Jeux Olympiques de la jeunesse, et deux autres podiums, aux Jeux du Canada d’hiver et au Championnat canadien junior. Cette conversation s’est déroulée avant le départ de Fay à Taarnby, Danemark, où elle et son équipe ont décroché la médaille d’or au Mondial de curling junior la semaine dernière. Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue de lancer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
Canadian skip Mary Fay delivers her rock while second Karlee Burgess prepares to sweep at the 2016 Youth Olympic Games in Lillehammer, Norway (WCF/Richard Gray photo)

(WCF/Richard Gray photo)

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? Mary Fay: Difficile à dire, parce qu’il y en a pas mal qui ont été spéciaux, mais probablement le plus récent, c’était une sortie que nous avons accomplie dans notre match contre la Suisse à la demi-finale des Jeux Olympiques de la jeunesse. Nous menions 2-1 au quatrième bout, et c’était une sortie assez simple, mais elle s’est établie derrière des gardes et cela a mis de la pression sur les Suisses, et en fin de compte nous en sommes sorties avec un vol de trois. C’était un grand tournant qui nous a élevées à la finale, un objectif que nous ciblions depuis le début de la semaine. Vu que toutes les éliminatoires sont tout-ou-rien, la pression est vraiment énorme, et nous avons été très contents de gagner. John Cullen: Et de ton point de vue, tu étais une des rares capitaines féminines à la compétition. Comment c’était? MF: Bon, il était beau d’avoir Sterling et Tyler aux balais, certainement. (rire) Cela va contre la tendance pour sûr. Seulement un couple d’autres équipes avaient une fille qui lançait les pierres de quatrième. Mais j’aime faire le dernier tir, et je suis habituée à la nécessité de faire mes preuves, avec trois frères chez moi qui ne laissent pas de me pousser à la limite. 2. Quel joueur ou quelle joueuse saurais-tu battre dans un combat corps à corps? MF: Je suppose que ça devrait varier d’une journée à l’autre, mais mon frère cadet pour sûr. Il n’est plus si petit qu’autrefois, mais je pense que je saurais encore le battre. JC: Il a quel âge? MF: Il a 15 ans, donc il est un peu plus grand que moi, mais je pense que mes habiletés de combattante, alliées avec des menaces que je pourrais sortir en ce qui concerne nos parents me donneraient l’avantage sur lui. [rire] JC: J’imagine que le bénéfice d’être la seule fille, c’est que soit tu l’emportes à la bataille, soit tu commences à perdre et tu fais appel aux parents. MF: [rire] Je ne suis pas vraiment une rapporteuse, mais s’il faut recourir au chantage pour gagner, j’y suis. Ou bien le chantage ou bien la menace de jongler avec ses jeux vidéo. Ça ne le blesse pas physiquement, mais ça semble le tracasser encore plus. [rire] 3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? MF: Probablement tous les légumes et salades qui existent. Quand je commande un sandwich chez Pita Pit ou Subway on me regarde de travers puisque je dresse une liste de tous les légumes. Sauf les olives; les olives sont répugnantes. JC: T’es végétarienne? MF: Non, je ne suis pas végétarienne. Et si je me pense en manque de protéines, j’en mange, mais je ne mange pas trop de viande. Quand j’étais très petite, j’ai découvert que la viande venait des animaux, et cela m’a vraiment attristée. J’ai surmonté un peu cette tristesse, mais j’évite de manger la viande pour la plupart. JC: Et tu mets une sauce? MF: Que nenni! Pas de sauce. C’est pas sain. JC: [rire] T’as 17 ans, voyons! T’es l’adolescente la plus angélique de la planète! Tu vas chez Subway, tu commandes que légumes, et PAS DE SAUCE? MF: [rire] Ouais, je suppose que je rende la vie assez facile à mes parents. Je préfère respecter les règles, mais je pense que mes frères prennent la relève en matière de méfaits. JC: Et ils auraient du pain sur la planche, là. Et qu’est-ce qu’on va baptiser ce fameux sandwich tout légumes? MF: [pauses] Euh….aucune idée. JC: Je peux te proposer une suggestion? Je pense que si une charcuterie crée un sandwich en hommage de quelqu’un, le nom devrait être un jeu de mots. Et puisque tu aimes te conformer aux règles, on pourrait l’appeler …Fay gaffe! MF: [rire] Génial, je l’aime!
Team Canada skip Mary Fay calls off her sweepers during action at the 2016 World Junior Curling Championships in Taarnby, Denmark (WCF/Richard Gray photo)

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4. Lequel de tous tes boulots a été le pire? MF: Bon, j’ai eu seulement des boulots d’été, durant les vacances scolaires, et surtout au terrain de golf à Chester. J’ai commencé comme plongeuse, et c’est pas beau, mais c’était tout de même une bonne atmosphère, avec des gens sympas. Et honnêtement, ce terrain de golf est un endroit très achalandé en été, et je crois que je suis une vraie experte en matière de lavage de vaisselle. JC: T’es vraiment l’enfant que tous les parents rêvent avoir : réussie, intelligente, qui mange tous ses légumes et qui fait la vaisselle. MF: Bof, mes parents m’appellent une experte à ce titre, mais je suis seulement professionnelle quand c’est payant! [rire] JC: [rire] Maligne, toi! Donc tu factures tes services à tes parents? MF: Je rigole. Je me sentirais vraiment coupable à prendre de l’argent à mes parents. Je fais ma part chez nous, et je garde mes affaires en ordre, mais pour ce qui est de mes frères, c’est leur affaire. [rire] 5. Est-ce qu’il y a quelque chose que tu as tenu comme vrai pendant longtemps, mais en fin de compte tu as découvert que tu avais eu tort? MF: Ah, c’est dur. Probablement les paroles d’une chanson. Je n’arrive jamais à saisir les paroles exactes. Et je suis horrible quand j’essaie de chanter avec la musique. J’essaie de trouver un exemple….voyons…ah, voilà! Tu sais, je pense que Taylor Swift est l’exemple le plus récent. J’étais certaine que dans «Blank Space» elle chantait «got a lot of Starbucks lovers». JC: Ben, pour être juste, tout le monde se trompait en entendant cela, on n’entendait pas comme «long list of ex-lovers». MF: Peut-être elle fréquente Starbucks avec ses cavaliers? JC: Mais elle est richissime. MF: Ben, Starbucks c’est pas bon marché. JC: Et tu sais que Taylor Swift commande une boisson de 11$. Impensable qu’elle soit le genre de personne qui commande un simple café noir. Tu es gênée quand tu ne sais pas les paroles, ou est-ce que tu chantes à tue-tête, qu’importe? MF: Je m’en fous franchement, je chante comme je veux. Je conduis mon frère cadet et ses amis à l’école chaque matin, et j’ai la voiture pleine de garçons. J’en suis arrivée au point où je m’en fiche; j’adore chanter au volant, et je ne crains pas chanter devant eux. Quand on entend une excellente chanson à la radio, on ne peut s’empêcher de chanter avec la musique. 6. On passe maintenant aux questions qui portent spécifiquement sur Mary Fay, et je t’avoue, quand tu as remporté le titre canadien junior, tu as énoncé l’une des meilleures réactions que j’aie jamais entendues, quand tu célébrais avec tes coéquipières, et tu as dit, «Mon Dieu, je vais délaisser les études.» [rire] Pourquoi cette réaction, tout de suite après avoir gagné?
Nova Scotia skip Mary Fay, gets her hugs from teamates third Kristin Clarke, second Karlee Burgess after guiding her Chester Nova Scotia squad to a 9-5 victory over British Columbia in the woman's final at the 2016 Canadian Junior Curling Championship (Curling Canada/Michael Burns photo)

(Curling Canada/Michael Burns photo)

MF: Bon, cela a l’air dingue, mais honnêtement c’était probablement l’une des premières pensées à me venir en tête. [rire] Je suis la plus grande…bon je dis pas intello, mais je suis le genre d’étudiante qui travaille fort et qui cible toujours la perfection. JC: Ce n’était pas évident [rire] MF: Je sais, je sais. Les études et le curling, c’est ma vie, somme toute, et je savais que nous allions participer aux Jeux Olympiques de la jeunesse, et j’étais très excitée, et puis je me suis dit «Mais comment est-ce que ce sera possible d’aller à l’école maintenant?» JC: Tu es en 12ème année, n’est-ce pas? Est-ce que tu abandonnes les études donc? Ça devrait être dur, en dernière année du secondaire, de manquer tant de cours. MF: Non, je n’abandonne pas mes études. Mais je vais manquer essentiellement le prochain mois entier de cours. Il faut trouver un moyen pour me rattraper. J’ai considéré l’option de devenir vampire, et comme ça je n’aurais plus aucun besoin de sommeil, mais j’espère tout de même me rattraper avant les examens finaux. [rire] Je veux aller à l’université l’an prochain, puisque je veux faire carrière en médecine, et c’est un long chemin…je ne veux pas obtenir mon diplôme à l’âge de cinquante ans. JC: Évidemment tu veux faire carrière en médecine. T’es folle, Mary Fay. Et follement talentueuse … MF: Ah là là. 7. Tu es une pianiste accomplie. On me dit que tu n’aimes pas qu’on te pose des questions sur cette facette de ton caractère. MF: Ce n’est pas que je n’aime pas. Je suppose que c’est…je ne suis pas si bonne que l’image qu’on a tendance à se faire de moi comme pianiste. JC: Tu es une pianiste de conservatoire, niveau neuf. Allons, Mary Fay. Ta modestie ne me trompe pas une minute. Mais puisqu’on parle piano, j’ai trouvé un vrai joyau en ligne. Que penses-tu de cette vidéo MF: [regarde la vidéo] Ah là là… [rire] Je n’avais même pas huit ans à l’époque, il me semble, puisque je ne portais pas encore de lunettes. Oh là là. [rire] JC: [rire] Tu rougis donc? Je peux le ressentir, même au téléphone. MF: Je ne regarde pas dans un miroir, mais oui, probablement, je suis rouge comme une tomate. Je rougis facilement, et souvent. Pour ce qui est de la vidéo, quand je jouais du piano, mes parents et mes grands-parents avaient envie de regarder le clip à maintes reprises, ou le garder pour la progéniture, je ne sais quoi. Aucune idée pourquoi cela circule sur YouTube, peut-être ils ont pensé que ce serait cool de le diffuser? [rire] JC: Tu ignorais l’existence de cette vidéo? C’est une nouvelle qui deviendra nationale. MF: Je savais que ça existait il y a bien des années, mais je l’avais complètement oublié, à vrai dire. Ça m’est égal si les gens regardent cette vidéo; c’est assez drôle. Dieu merci qu’ils n’aient pas eu de caméra quand je commençais à jouer du piano! [rire] 8. Bon, cette question finale a été suggérée par mon dernier invité, quelqu’un que tu connais, ton coéquipier au Mondial junior, Matt Dunstone. Et il te met dans l’embarras. Je te prie de me pardonner, mais il faut poser la question : si tu pouvais te marier avec l’un des gars de l’équipe canadienne masculine du Mondial 2016, ce serait qui, et pourquoi? MF: Oh bon Dieu. [rire] C’est vraiment méchant. Il faut choisir l’un d’entre eux? Mais je ne veux pas que les autres me haïssent.
Stratford Ont.Jan 30 2016.Canadian Junior Curling Championship. Manitoba lead Rob Gordon, second Kyle Doering, third Colton Lott, (Curling Canada/ michael burns photo)

(Curling Canada/ michael burns photo)

JC: Tu penses vraiment qu’ils te détesteraient? MF: Ça risque d’ébranler leur confiance. [rire] Je n’aime pas refuser les gens, les abaisser, les rendre malheureux. De toutes les questions qu’il aurait pu sortir de sa poche, pourquoi celle-là? [rire] JC: Il a même dit que si tu t’y intéressais, ils pourraient organiser une noce pour la dernière journée du Mondial junior. MF: [rire] Bon, c’est donc une émission de Curling Bachelorette? Allons, donc, en ce cas, je suis pour. [rire] Et ils vont amener un cinquième aussi, n’est-ce pas, donc les choix se multiplient. Si c’est le genre de question que Matt pose, cette tournée au Danemark s’annonce vraiment géniale. JC: Je pourrais même m’y rendre pour servir de maître de cérémonie. MF: Puis-je dire très honnêtement que je ne sais si je pourrais épouser aucun de ces gars. JC: Quoi! On ne peut donc faire cette partie de Curling Bachelorette? MF: Ben, je ne veux pas que mes enfants soient des joueurs qui glissent à talon levé. Donc il faut qu’ils règlent cela, sinon je ne m’intéresse pas.
Stratford Ont.Jan 31 2016.Canadian Junior Curling Championship.Manitoba skip Matt Dunstone delivers his stone during his 11-4 victory over Northern Ontario.Dunnstone captures his second Canadian jr. Curling Championship. michael burns photo

(Curling Canada/Michael Burns photo)

JC: [rire] Tu lances des piques aux Manitobains, excellent! Bon, ayant interviewé toi et Matt, je suis sûr et certain que vous allez vous amuser et que vous ferez tous deux la fierté de notre pays. Alors, pour finir, est-ce que tu peux me donner une question à poser à mon prochain invité? MF: Certainement. Quel est le moment le plus drôle que tu aies vécu avec ton équipe? JC: J’apprécie beaucoup cette question, et je suis sûr que ça donnera une réponse intéressante. Espérons que ce ne sera pas trop salace pour publier! Merci bien, Mary, et bonne chance au Mondial junior! Ne manquez pas de suivre Mary sur Twitter @maryfay94 et John aussi @cullenthecurler.
Team Canada skip Mary Fay (WCF/Marissa Tiel photo)

Team Canada skip Mary Fay (WCF/Marissa Tiel photo)