Coup de folie avec Matt Hamilton

Cette semaine, John s’entretient avec notre tout premier invité international, Matt Hamilton! Matt a remporté la médaille d’or olympique en 2018 avec Équipe Shuster, et est aussi un ancien champion du monde junior, en plus d’avoir participé à trois Championnats du monde. Matt est aussi devenu célèbre durant les Jeux olympiques avec sa moustache et sa personnalité extravertie; ensemble, John et lui ont réalisé une entrevue très divertissante. Bienvenue à Coup de folie, une série de Curling Canada dans laquelle John Cullen s’entretient avec vos curleurs préférés pour des entrevues comme vous n’en avez jamais vues. Chaque entrevue comporte huit questions : cinq questions identiques pour chaque curleur, deux questions spécifiques à chacun, et une question suggérée par le joueur interviewé précédemment.

(WCF/Richard Gray photo)

  1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies pris part ?
Matt Hamilton : Au Championnat du monde 2016, à Bâle, avec Shuster, Johnny a monté une pierre, qui en a sorti deux autres pour marquer trois points ; c’était assez ridicule (Ici: Le lancer est à 2:10). On pensait être forcés de prendre un seul point, et là, nous avons pu sortir les deux. John Cullen : As-tu participé à ce lancer ? Parfois, en tant que balayeur, on regarde juste aller ces pierres-là, et on pense : «Ouais, j’ai participé à ça». MH : Oui et non, mais j’ai quand même balayé un peu. C’était un lancer de précision, qui n’était pas en plein centre mais sur le côté, sur une garde de coin. C’était pas mal plus difficile. En tant que balayeur, tu n’as pas l’impression de faire grand-chose sur ces sorties-là, mais j’y étais et j’ai balayé, donc ça compte un peu. Je gagerais qu’il va réussir ça une fois sur 30, alors c’était bien d’y avoir participé, c’est sûr.
  1. Si on faisait une figurine à ton image, quel accessoire sans rapport avec le curling devrait-on utiliser?
MH : Eh bien, je ne penserais pas qu’elle viendrait avec des accessoires, mais c’est certain qu’elle parlerait trop (rires). Le genre de figurine sur laquelle tu peux presser, sauf qu’elle aurait plein d’options de phrases à dire. JC : (Rires). Ça serait aussi mon genre de poupée. As-tu une idée des phrases qu’elle pourrait dire ? MH : Bon, on pourrait commencer par une centaine de phrases différentes. Je dis souvent : «Come on !» quand on réussit de bons lancers, alors il faudrait qu’elle dise ça. Je sais que Brad Jacobs aime ça, lui aussi. Je pense que j’enregistrerais un paquet de choses stupides, et la figurine pourrait être dotée d’un assembleur de mots qui pourrait les combiner au hasard quand on la serre. Un paquet d’inepties (rires).
  1. Si tu devais cambrioler une banque avec deux autres curleurs – tu ne peux pas choisir plus d’un coéquipier – avec qui ferais-tu équipe, et quel serait ton rôle?
MH : Mon premier choix serait BJ Neufeld, surtout parce que c’est un gars tranquille. Si on se faisait prendre, je sais qu’il la fermerait. JC : (Rires) Tu as répondu avec assez d’aplomb, comme si tu y avais réfléchi auparavant. MH : Nous avons joué ensemble à la Coupe continentale, c’est un excellent coéquipier. Intelligent, en plus. Je le vois comme le gars qui pourrait cracker le code du coffre. Et ensuite, je prendrais Brad Gushue. Il élaborerait tout le plan, et calculerait le timing pour savoir quand et comment agir. J’ai joué avec lui aussi à la Coupe continentale et ça serait un bon rôle pour lui. Il est très méticuleux.

Des complices pour le braquage de banque : BJ Neufeld pour cracker le code de la chambre forte, et Brad Gushue pour la planification. (Curling Canada/Michael Burns photo)

JC : Je suis d’accord ; ça me semble une bonne équipe. Et toi ? MH: Je veux être le gars qui s’installe dans le lobby et qui crie «TOUT LE MONDE À TERRE !» (rires), genre. Ça serait cool. Et je pourrais conduire le véhicule de fuite quand BJ arriverait avec tout l’argent.
  1. Quel a été ton pire travail?
MH : Quand j’étais jeune, tout juste après les juniors, j’ai travaillé un certain temps dans la construction, et je n’ai pas vraiment aimé ça. Honnêtement, c’était valorisant, à la fin de la journée, de voir tout le travail accompli, mais les gars avec qui je travaillais étaient des idiots. JC : (Rires) Laisse-toi aller ; dis-moi comment tu te sens vraiment ! MH : Ce n’est rien contre la construction, et probablement la majorité des travailleurs de la construction, mais ceux avec qui je travaillais étaient super négatifs et détestaient leur travail, et ça me déprimait vraiment. Je suis un gars positif, John (rires). JC : Au Wisconsin, en plus, je suppose qu’il faisait vraiment froid pour travailler dans la construction. Moi aussi, j’ai déjà travaillé dans la construction, et je trouve ça fou à quel point les gars détestent leur job, et on se demande même comment ils se sont rendus jusque-là. Du monde ben étrange. MH : En novembre, c’était terrible. Je m’occupais du HVAC (chauffage, ventilation et climatisation) ; à partir de décembre, nous pouvions entrer à l’intérieur du bâtiment et l’entourer de plastique. Mais c’était vraiment froid en novembre. Et des gars étranges, c’est certain. Je me rappelle avoir rencontré certaines personnes et m’être dit : «Comment CES GARS-LÀ sont-ils devenus des compagnons?» (Rires). Je suis content de ne plus avoir à faire ça.

Matt Hamilton fait sa mascotte à la Coupe continentale World Financial Group 2018 (Curling Canada/Michael Burns photo)

  1. Quelle est la chose la plus stupide à laquelle tu as pourtant cru pendant longtemps?
MH : En fait, je ne suis toujours pas certain là-dessus. Si tu es le capitaine de l’autre équipe, et que leur pierre sort de la maison de côté, le long de la ligne du centre, as-tu le droit de poser ton balai de l’autre côté de la ligne du T ? JC : Qu’en penses-tu ? MH : J’ai l’impression que tu ne peux pas faire ça. En réalité, je n’ai pas vraiment besoin de le savoir, je lance les premières pierres mais, parfois, le capitaine ne peut pas se rendre et il faut la balayer. JC : As-tu déjà eu une engueulade à propos de ça ? MH : En fait, oui. En 2009, je jouais comme capitaine et on tentait de qualifier notre équipe pour le championnat national, et l’autre capitaine faisait ça. Il était plus âgé, un vétéran. Quand je lui en ai parlé, il m’a regardé en me traitant de punk, m’a dit qu’il connaissait tous les règlements et que j’avais tort. J’ai juste dit : «OK, monsieur», et ça m’a vraiment ébranlé pour tout le reste du match (rires). Alors donc, si quelqu’un peut m’expliquer le règlement, je suis tout ouïe.»

Matt Hamilton sur son rôle dans un vol de banque : Je serais le gars qui crierait : «TOUT LE MONDE À TERRE !» (Curling Canada/Michael Burns photo)

  1. Passons maintenant aux questions spécifiques pour Matt Hamilton. La première est intéressante : combien de temps a duré ta plus longue douche ?
MH : (Rires) Eh, Seigneur ! Tout ça a commencé lors d’une compétition ; j’en ai pris une bonne, un soir, et le lendemain, j’avais la gueule de bois. Donc, je suis entré dans la douche, et je m’y sentais vraiment bien. L’eau était très chaude parce que, dans les hôtels, on n’en manque jamais ; juste le bruit de l’eau était très calmant. Et je me suis dit : «Tu sais, je vais m’asseoir un peu ici». Et, comme de raison, je me suis endormi. J’y suis resté facilement une heure, peut-être une heure et demie. (Rires). JC : (Rires). L’eau chaude est vraiment agréable, ça, je te le concède. Et ça t’arrive souvent ? MH : Sur la route, assez souvent. Au minimum 20 minutes sous la douche, la plupart du temps. Je suis désolé de gaspiller de l’eau, tout a commencé avec une gueule de bois, jusqu’à ce que je réalise : «C’est bon même quand je suis sobre !». (Rires). Ça dépasse un peu les bornes, alors j’espère que ceci va m’aider à me contrôler. Et je sais que Tyler George va lire ça, et qu’il va dire : «Foutaise ! Ç’a duré au moins quatre heures !», mais je te le jure : je n’ai jamais passé plus de 90 minutes sous la douche.
  1. Parfois, on me suggère de poser certaines questions à mes invités, et d’autres fois, on me demande de leur faire raconter une histoire. C’est le cas ici. On m’a demandé de te parler de ton premier match au Championnat du monde junior, et de ton premier lancer avec ton équipe.
MH : Cette demande vient sûrement de Chris (Plys, le capitaine de l’équipe) ou de Tyler. Nous sommes donc au Minnesota pour notre premier match en tant qu’équipe. Je jouais comme premier, mais comme j’étais capitaine auparavant, j’ai peut-être été, mettons, un peu trop agressif. Mon premier lancer a été une garde au centre, que Plys voulait avoir assez serrée. La pierre avait l’air un peu courte, les gars la balayaient et moi, j’arrive derrière et je commence à crier comme si c’était la dernière pierre d’un match très important. Les gars ont réussi à l’amener près de la maison ; c’est alors que Tyler George, qui était le capitaine de l’autre équipe, s’est tourné vers Plys et lui a demandé : «Mais où diable avez-trouvé ce gars-là ?» (Rires). JC : J’ai vécu ça. J’y suis même encore ! On n’est pas supposé crier après les gars qui balayent ? (Rires). MH : Sur le premier lancer, je pense qu’il faut laisser aller, mon gars. Je ne savais pas encore comment jouer premier. C’était plutôt gênant parce que je ne connaissais pas du tout les gars ; j’arrivais du Wisconsin pour jouer et j’ai vraiment eu l’air d’un outsider. Il faut que tu comprennes : je criais à plein régime, 10 sur 10. Je me suis amélioré depuis, je pense (rires).
  1. La dernière question a été suggérée par notre invitée précédente, Shannon Birchard. Pourquoi as-tu décidé de garder ta moustache, et comment la gardes-tu si belle ?
MH : Wow, bonne question, Shannon. Tout ça a commencé voilà quelques années, quand je me suis joint à l’équipe de Shuster. Nous jouions plus souvent au Canada, et j’ai commencé à entendre parler de Movember. Aux États-Unis, c’est davantage «Novembre sans se raser», que juste laisser pousser la moustache. J’ai trouvé ça plutôt cool, et j’ai décidé de participer. Comme je ne suis pas vraiment doué pour me faire pousser des poils sur le visage, j’ai commencé en octobre. Ça m’a pris deux mois, durant lesquels on a plutôt bien joué, alors j’ai décidé de la garder. Personne n’avait jamais fait ça au curling, je me suis dit que ça permettrait de me distinguer. JC : Ça s’est avéré être une bonne décision. MH : Tout à fait. Ça s’est vraiment bien passé au niveau du marketing. Ensuite, nous avons remporté le championnat national avec ma moustache, et avec John. Je ne suis pas superstitieux mais un peu quand même, et donc je l’ai gardée. JC : Tu la gardes tout le temps ? MH : Voilà autre chose. Avant, je la rasais durant l’été, parce qu’on ne jouait pas au curling, et je la laissais repousser au début de la saison. Mais une fois que nous avons gagné la médaille d’or, c’est devenu un outil de marketing, et comme je travaille avec Remington, maintenant, je n’ai pas le choix de la garder.

Regardez-moi cette moustache ! (Curling Canada/Michael Burns photo)

JC : La moustache et toi ne font plus qu’un. MH : Ouais, ça ne me dérange pas. Au contraire, c’est assez génial parce que Remington est une des marques qui appartiennent à la compagnie pour laquelle je travaille. C’est vraiment cool d’être un Remington Beard Boss et d’avoir mon portrait sur la boîte de la marque d’une compagnie pour laquelle je travaille. JC : Tu vas avoir ta photo sur l’emballage ? Incroyable ! MH : On vient à peine de les mettre en marché, j’en ai donné quelques-unes durant la Coupe continentale pour une promotion sur Instagram, et ils vont être dans les magasins bientôt. C’est intéressant et amusant. Les gens aiment toujours te dire qu’ils t’ont vu à la télévision ou ils te reconnaissent et là, des gens vont me dire qu’ils m’ont vu au supermarché. C’est plutôt bien. JC : Fantastique ! Merci beaucoup Matt, et peux-tu me suggérer une question pour ma prochaine invitée, la championne canadienne junior Selena Sturmay ? MH : Je peux poser une question en trois parties ? JC : Bien sûr ! Plus on en a, plus on s’amuse ! MH : Alors voilà : 1) Qu’est-ce que ça représente pour toi de porter la Feuille d’érable ? 2) Comment on se sent en étant la première équipe féminine junior invaincue depuis Rachel Homan en 2010 ? 3) Penses-tu qu’une moustache pourrait t’aider ou te nuire au Championnat du monde ? JC ; (Rires) Un équilibre parfait de questions. Je ne m’attendais à rien de moins ! Merci Matt, et bonne chance pour le reste de la saison ! Comme toujours, vous pouvez suivre John sur Twitter (@cullenthecurler) et écouter son balado d’entrevues de curling, Stone + Straw, à @stonestrawpod. Vous pouvez suivre Matt Hamilton sur @MattJamilton.

Tyler George, John Shuster, John Landsteiner et Matt Hamilton (WCF/Richard Gray photo)