Coup de folie avec Rachel Brown!

Rachel Brown, en action au Championnat du monde de curling féminin LGT 2019 au Danemark. (Photo, Fédération mondiale de curling / Céline Stucki)

DÉCOUVREZ RACHEL BROWN D’ÉQUIPE CANADA!

Cette semaine, John s’entretient avec Rachel Brown, gagnante du Scotties, l’an dernier, avec Équipe Chelsea Carey, et quadruple championne provinciale de l’Alberta. Rachel a également participé à deux reprises au Roar of the Rings Tim Hortons, en plus d’être bien connue pour son amitié avec sa coéquipière de longue date, Dana Ferguson; les deux ont d’ailleurs leur propre compte sur Instagram, @pooksandfergie. Équipe Canada tentera de défendre son championnat lors du Tournoi des Coeurs Scotties 2020, qui débutera le 15 février à Moose Jaw, en Saskatchewan.

Bienvenue à Coup de folie, une série de Curling Canada dans laquelle John Cullen s’entretient avec vos curleurs préférés pour des entrevues comme vous n’en avez jamais vues. Chaque entrevue comporte huit questions : cinq questions identiques pour chaque curleur, deux questions spécifiques à chacun, et une question suggérée par le joueur interviewé précédemment.

1. Quel est le plus beau lancer auquel tu aies pris part ?

(Photo, Fédération mondiale de curling / Céline Stucki)

Rachel Brown : OK, ça va paraître étrange pour bien du monde. J’ai évidemment joué avec d’excellentes capitaines, qui ont réussi de superbes lancers. En tant que première, j’ai aussi réussi des frapper-déplacer assez importants, je suppose (rires). Soyons honnêtes : mes lancers n’ont aucune valeur (rires). Je vais plutôt choisir un lancer dans un funspiel mixte.

John Cullen : Ooooh! J’adore ça! Continue.

RB : Je jouais donc dans ce funspiel avec mon mari, Cody, Dana et un autre joueur dont je ne me rappelle pas.

JC : Le copain de Dana à l’époque, je suppose.

 RB : Sa saveur du mois, en effet (rires). Mon mari n’est pas un curleur, il avait à peine joué à l’époque; il jouait troisième. L’opposition avait une pierre sur le bouton, une garde du centre juste sur la ligne de jeu, et quelques gardes de coin en plus. J’ai donc demandé une double sortie, en me disant que peu importe où il frappait la garde du centre, il réussirait quand même à sortir quelque chose. Eh bien, son lancer était horrible; sa pierre a frappé de plein fouet la garde sur la ligne de jeu, l’a propulsée directement sur celle sur le bouton, et s’est arrêtée là.  Complètement cachée. John, c’était la plus longue sortie montée que j’avais vue de toute ma vie. La pierre qu’il a frappée n’a même pas courbée! C’était malade. Et donc, je me rappelle de celui-là (rires).

 JC : Je viens de décrire les Championnats canadiens juniors; nous avons vu une pierre complètement de l’autre côté de la ligne de jeu, alors je comprends pourquoi c’est vraiment cool de voir une longue sortie montée.

RB : Oui! Elle était aussi longue que ça, sa pierre s’est arrêtée sur la ligne de jeu. Nous avons fini par voler un point, c’était génial.

2. Quelle possession sans lien avec le curling as-tu le plus de mal à te départir?

RB : Oh. Oh, mince. Eh bien, John, je suis une entasseuse, alors c’est vraiment difficile pour moi. Je garde tout. Si tu viens chez moi, tu ne le remarquerais pas tout de suite, parce que les étages du haut sont plutôt minimalistes. Mais le sous-sol… c’est ma pièce pour entasser. Il n’est pas fini, alors je garde tout en bas. J’ai une mini-trampoline là-dedans. Pourquoi? Je n’en ai aucune idée. J’imagine que, à un moment donné, je pourrais en avoir besoin pour mon programme d’entraînement? (Rires).

JC : (Rires) Oh boy. Ton mari ne déteste pas ça?

RB : Tout le monde déteste ça. Je me souviens quand nous avons déménagé, Sarah (Wilkes, la vice-capitaine d’Équipe Carey) est venue nous aider; elle regardait toutes ces boîtes en disant : «Vraiment, Rachel? Tu nous fais déménager ça dans ta nouvelle maison?». Elle n’en revenait pas que je ne jetais rien. Oh, j’ai un signe Nintendo en néon, aussi. Je ne pense pas l’avoir déjà accroché quelque part, mais supposons que nous finissons le sous-sol sur un thème arcade? (rires). Une fois que nous allons finir le sous-sol, je vais me débarrasser de certaines choses. Probablement.

3. Bon, j’avais l’intention de retirer cette question avant cette saison-ci, mais quand je te l’ai dit, tu étais déçue parce que tu disais avoir une bonne réponse. Alors, voici. C’est la dernière fois que je vais poser cette question dans Coup de folie. Fais du bon travail et on va pouvoir la retirer en pleine gloire. Si tu devais cambrioler une banque avec deux autres curleurs – tu ne peux pas choisir plus d’un coéquipier – avec qui ferais-tu équipe, et quel serait ton rôle?

RB : Oui! Je suis si contente! J’ai vraiment réfléchi à cette question. OK. Je choisis Dana, bien sûr. Elle va faire application et aller travailler à la banque. N’oublie pas que tout le monde ADORE Dana. Elle va rester là quelques mois, et se faire de nouveaux amis. Elle va planifier quelques fêtes prénatales, apporter des muffins chaque vendredi. Éventuellement, elle va trouver les codes.

JC : J’aime où on va avec ça.

RB : Mon autre curleur est Brad Thiessen. Nous nous faisons passer pour un couple marié à la recherche de conseils financiers. Il est fort, mais intelligent aussi; c’est donc un choix parfait pour servir de faux mari dans ce scénario. Nous voulons prendre un rendez-vous, mais pas durant le jour parce que nous sommes évidemment trop célèbres à cause du curling. Nous ne voulons pas être reconnus.

JC : (Rires) Ouais. Trop célèbres, c’est sûr.

RB : Et donc, nous nous présentons après les heures d’ouverture, où nous rencontrons Dana, qui connaît maintenant les codes de la voûte parce qu’elle est tellement appréciée. Il suffit juste de pénétrer dans la voûte et de voler toute l’argent, avant de quitter les lieux dans ma Ford Edge. S’il y a un problème, Brad pourra régler ça avec ses muscles. Mais il n’y en aura pas, parce que ce plan est parfait.

JC : Et Dana? Ne vont-ils pas la soupçonner parce qu’elle connaît les codes?

RB : Non, parce qu’elle va rester à la banque encore quelques mois. Elle pourrait même avoir une promotion (rires). Elle sert d’écran de fumée, et nous ne nous ferons pas prendre. Elle ne peut pas être en prison deux semaines avant le Scotties.

4. Quel a été ton pire travail?

RB : Un été, je voulais aller au camp de curling Four Foot.

JC : Le Four Foot! Quels beaux souvenirs pour moi. J’y ai été moniteur en 2004 et 2005.

RB : Nous nous sommes ratés de peu! C’était, je pense, en 2002 ou 2003. Je voulais vraiment y aller, mais mes parents m’ont dit qu’ils n’allaient pas payer pour ça au complet, et que si je voulais y aller, il allait falloir que je le mérite. Toute mon équipe de l’époque voulait y aller; nous n’étions qu’une équipe junior qui n’avait rien gagné, mais nous devions le faire. Et donc, mes parents nous ont dit qu’ils payeraient pour nous toutes si nous grattions et peignions la clôture de notre maison. Mes parents possèdent 100 acres. C’était beaucoup de clôture (rires).

JC : Mon Dieu, oui. Trop de clôture.

RB : Trop, effet. Chaque journée était terrible, trop chaude, trop collante, les odeurs de peinture, c’était affreux. Une journée, je ne me sentais vraiment pas bien. Je pensais que c’était à cause de la chaleur, mais je suis allée voir le médecin et je faisais, en fait, une mononucléose. Je peignais une clôture en pleine chaleur avec une mononucléose. Je suis restée au lit pendant une semaine, j’étais tellement malade. Je me suis dit que c’en était fini de la peinture de clôture pour moi. Mais non, dès que j’ai pu quitter le lit, mes parents m’ont retournée sur la clôture. C’était HORRIBLE.

JC : Comment s’est passé le camp Four Foot?

RB : Eh bien, comme tu le sais certainement, une mononucléose sape ton énergie, et ça reste longtemps dans le système. J’étais encore un peu malade au camp, et je n’ai pas pu faire tout ce qui était prévu. Mais j’ai été capable de jouer, et j’ai beaucoup appris. C’était bien.

5. Quelle est la chose la plus stupide à laquelle tu as pourtant cru pendant longtemps?

RB : Je pensais que les enseignants vivaient à l’école. Tout le monde croit ça, pas vrai? Quand ils étaient trop malades pour enseigner, j’étais vraiment confuse. Je me disais : «Mais où vont-ils?».

JC : En tant qu’enseignant, je peux te confirmer que les jeunes croient encore ça. Ils trouvent ça tellement étrange de te voir en public.

RB : Mes élèves aussi! Ils me voient à la télévision, et sont si confus : «Mme Brown, je vous ai vue à la télévision, qu’est-ce que vous faisiez là?».

JC : C’est très étrange. On se dit qu’ils devraient comprendre que nous avons une vie.

RB : Les élèves me critiquent aussi. C’est amusant de passer à la télévision assez souvent, ils ne comprennent pas. Ils vont me demander mon pourcentage de lancers, ils me parlent de mes cheveux. Ils me critiquent beaucoup, ça me garde humble (rires).

Rachel Brown, à gauche, célèbre la victoire du Tournoi des Coeurs Scotties 2019 avec ses coéquipières Dana Ferguson, Chelsea Carey et Sarah Wilkes. (Photo, Curling Canada / Andrew Klaver)

6. Nous passons maintenant aux questions propres à Rachel Brown, et je dois dire que celle-ci m’agace depuis longtemps. Pourquoi les gens s’entêtent à t’appeler «Rachel» (prononcé Ray-chell)? On se connaît depuis notre enfance, et tu es Rachelle (comme son prénom se prononce, malgré l’orthographe).

RB : C’est un peu de ma faute. À cause de ma mère, plutôt. Quand je suis née, ma mère a écrit mon prénom d’une façon sur mon certificat de naissance, et autrement sur ma Carte de santé. Quand j’ai eu 16 ans et que je suis allée prendre mon permis de conduire, nous nous sommes aperçues que c’était écrit «Rachel» sur mon certificat de naissance. J’étais «Rachel» depuis 16 ans, je l’écrivais comme ça, je le prononçais comme ça, et nous avons alors compris que ma mère avait fait une erreur.

JC : Oh non.

RB : Je me suis informée au bureau des licences; ils m’ont dit que ça serait beaucoup plus compliquée de changer mon nom sur mon certificat de naissance que sur mon permis de conduire et ma Carte de santé, et de juste conserver Rachel. C’est pourquoi les gens se trompent, je ne peux pas vraiment leur en vouloir. Sur les documents officiels, je dois toujours signer Rachel. C’est comme ça. Il ne reste rien des noms de ma naissance; je suis née Rachel Pidherny, et je suis maintenant Rachel Brown (rires).

JC : Tout s’explique pour moi. Je ne pouvais jamais comprendre pourquoi c’était mal écrit SI SOUVENT à chaque fois.

RB : Honnêtement, je ne veux pas blâmer ma mère, mais quand mon fils Finn est né, j’étais tellement inquiète que j’aillais mal épeler son prénom. Ma mère a toujours blâmé sa grossesse et son accouchement pour l’erreur sur mon certificat de naissance, mais quand j’ai eu Finn, c’était tellement facile. Ils te font parvenir les formulaires quelques jours après la naissance de l’enfant, tu es parfaitement lucide. Ça n’a rien à voir avec une étourderie de grossesse. Désolée, maman (rires).

7. Puisque tu joues première, et moi aussi, nous allons jouer à mon jeu préféré : De Premier à Premier. Je vais te poser des questions au sujet des premiers (parce que nous n’avons pas assez d’amour), et tu peux répondre honnêtement. Quel premier ferait le meilleur capitaine?

RB : Oh mon Dieu. Pas facile. On joue premier pour une raison, n’est-ce pas? (rires). Ah oui! Nadine Scotland! Elle a commencé à jouer première l’an passé, mais elle a été capitaine pour le reste de sa carrière. Et donc, elle.

JC : C’est un peu tricher.

RB : Mais elle est première! Aucun doute qu’elle serait la meilleure! C’est ma réponse.

JC : D’accord, je vais l’accepter. Et quel premier ferait le pire capitaine?

RB : (pause) Ça serait moi. Je sais que tu ne veux probablement pas que je donne mon propre nom, mais je pense vraiment que ça serait moi. Je suis TELLEMENT mauvaise pour juger la trajectoire, je serais la pire sur le circuit, facilement. Une fois, quand nous jouions avec Val (Sweeting), je devais être dans la maison parce que j’étais blessée; je ne pouvais même pas juger la trajectoire. Val a dû laisser aller la pierre pour juger la trajectoire elle-même pendant qu’elle brossait. C’était vraiment mauvais.

JC : En général, je ne permets pas ça, mais dans ce cas-ci, je l’accepte parce que je sais que je serais aussi un capitaine affreux. Quel premier ou première a le plus de style?

RB : Hmmm, probablement Sofia Mabergs.

JC : Tout le monde dit ça.

RB : Ça se comprend. Elle est tellement géniale et cool.

JC : Géniale et cool. (Rires)

RB : Oui, géniale et cool! (rires)

JC : Et enfin, si tu ne pouvais pas jouer, quel premier ou première pourrait le mieux te remplacer dans ton équipe, selon toi?

RB : Ben Hebert, je pense. Je sais que c’est un homme, mais il faudrait que ça soit lui parce que je suis très, mettons, loquace sur la glace, et l’équipe est habituée à ça. Dana aussi. Dana et moi parlons beaucoup, on communique sans arrêt en brossant, on bavarde d’un bout à l’autre de la glace en attendant que les deux dernières se décident à jouer. Nous avons besoin de quelqu’un qui peut suivre le rythme, et Benny serait le bon choix parce qu’il aime placoter autant que nous.

8. La dernière question vient de Braeden Moskowy. Où as-tu appris à danser?

RB : Eh bien, j’étais TOUTE une danseuse, John. J’ai fait de la danse compétitive pendant plusieurs années. Je faisais du hip-hop et de la danse à claquettes. Si quelqu’un veut voir un numéro de danse à claquettes, j’en ai quelques-uns.

JC : La danse à claquettes est tellement difficile. J’ai déjà enseigné une classe de danse, et je me disais qu’il suffisait de porter les souliers pour produire des sons cools. Sans être nécessairement bon, juste que ça sonne bien. Tu ne peux pas.

RB : Non, tu ne peux pas. C’est vraiment difficile. Les jeunes adorent ça quand j’apporte mes souliers à l’école. Tous les autres doivent détester ça, quand j’y pense (rires). Nous préparons un numéro de danse à chaque année à l’école, ça m’aide à rester au sommet de ma forme pour quand il faut danser au Scotties. J’adore ça.

JC : Merveilleux! Merci Rachel. Tu peux me suggérer une question pour mon prochain invité, le champion canadien junior Jacques Gauthier?

RB : Bien sûr. Si tu gagnais le championnat du monde et que tu voulais te faire tatouer une feuille d’érable en souvenir, où la ferais-tu faire et dans quel style?

JC : J’aime ça!

RB : J’ai toujours dit que si je gagnais le Scotties, je me ferais tatouer une feuille d’érable. Je l’ai gagné, et je ne l’ai pas fait (rires)! Je vais peut-être le faire maintenant que je l’ai avoué en entrevue, je ne sais pas. On va voir ce que Jacques va dire!

JC : Génial. Merci Rachel et bonne chance au Scotties!

Vous pouvez suivre John Cullen sur Twitter à @cullenthecurler, et Rachel Brown sur Instagram à @Rachellebrwn ou @pooksandfergie.

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