Coup de folie avec Karlee Burgess!

Karlee Burgess, en action aux Championnats du monde juniors 2018. (Photo, Fédération mondiale de curling / Richard Gray)

Apprenez à connaître Karlee Burgess d’Équipe Canada!

Cette semaine, John s’entretient avec Karlee Burgess, l’une des meilleures curleuses juniors de tous les temps. Karlee est récemment devenue la première triple médaillée d’or dans l’histoire des championnats canadiens féminins de curling junior, un exploit qui s’ajoute à un curriculum vitae qui comprend également deux médailles d’or aux mondiaux juniors, une médaille d’or aux Jeux olympiques de la jeunesse, une médaille d’argent aux Jeux d’hiver du Canada et deux autres médailles aux championnats du monde juniors (en plus de ses deux victoires avec Équipe Canada, elle a également été substitut aux championnats du monde à deux reprises). Elle se rendra cette semaine à Krasnoïarsk, en Russie, afin de participer aux mondiaux juniors 2020 où elle tentera de remporter un troisième titre avec son équipe manitobaine dirigée par Mackenzie Zacharias. 

Bienvenue à Coup de folie, une série de Curling Canada dans laquelle l’humoriste John Cullen s’entretient avec vos curleurs préférés pour des entrevues comme vous n’en avez jamais vues. Chaque entrevue comporte huit questions : cinq questions identiques pour chaque curleur, deux questions propres à chacun, et une question suggérée par le joueur interviewé précédemment.

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies pris part?

Karlee Burgess : Il y en a deux qui me viennent immédiatement à l’esprit. Le premier est survenu aux mondiaux juniors de 2018. Nous affrontions Isabella Wranå (de la Suède) en finale, et je pense que c’était juste avant la pause du cinquième bout (ndlr : c’était le cas). Kaitlyn (Jones, capitaine de l’équipe) a contourné une garde et a réussi un coup bon pour trois points, et je me souviens que ce fut énorme pour nous au plan des émotions. C’était un coup délicat, pas si difficile, mais Isabella était TELLEMENT bonne, elle était invaincue jusque-là et elle nous avait déjà battues lors du tournoi à la ronde, donc nous savions que ça allait être un match difficile. Ce coup nous a procuré une avance de 5-2 à la pause et nous a donné la confiance nécessaire pour remporter le match.

John Cullen : Et vous l’avez fait! C’est toujours bien quand on réussi un gros coup tôt dans le match et que ça finit par faire la différence.

KB : Puis, je pense que l’autre, peut-être simplement parce qu’il est encore frais à ma mémoire, est le coup que Mackenzie (Zacharias, capitaine d’Équipe Manitoba) a exécuté cette année en finale (des championnats canadiens juniors). Ce fut un match très serré et nous savions avant le match que l’Alberta serait un adversaire de taille. Nous sentions que nous étions en contrôle, mais quand elle a réussi ce coup pour quatre points, ce fut vraiment excitant. C’est particulièrement génial quand on réussit un coup du genre pour prendre une grosse avance, puis on se dit : « Oh wow! il ne reste que deux bouts! » [rires] C’est une sensation agréable, d’autant plus que je n’étais pas certaine qu’il y avait une possibilité d’inscrire quatre points sur ce coup. Elle l’a exécuté à la perfection, et nous sommes en route pour les mondiaux.

2. De quel objet es-tu incapable de te débarrasser?

KB : OK, j’ai donc beaucoup réfléchi à cette question, et je ne suis pas certaine d’avoir un objet spécifique que je puisse identifier. Cela dit, et j’espère que ce n’est pas trop bizarre, mais j’ai vraiment beaucoup de chaussettes et de sous-vêtements.

JC : [rires] Eh bien, c’est un peu bizarre d’en parler, je suppose. Quelle quantité, au juste?

KB : J’ai deux tiroirs pleins. [rires] Je ne sais même pas pourquoi, vraiment, je ne m’en débarrasse simplement jamais. J’en apporte aussi beaucoup avec moi lors des compétitions de curling. Je fais mes valises pour une compétition de curling et, quand j’arrive sur place, je réalise que j’ai apporté 40 paires de sous-vêtements et de chaussettes. Je ne peux pas m’en empêcher.

JC : Quoi? Ne viens-tu pas de déménager d’un bout à l’autre du pays? Ça n’aurait pas été une bonne occasion de te débarrasser d’une bonne partie de ceux-ci?

KB : En effet, mais non. Je pense qu’à ce stade, tout le monde sait et accepte que j’apporte beaucoup trop de choses dans mes valises et que je veux juste tout garder. L’idée d’en jeter une partie ne me plaît pas. [rires]

3. Qui est la curleuse le plus sous-estimée et pourquoi?

KB : Je ne sais pas si c’est une opinion impopulaire, mais je vais dire Lisa Weagle et Dawn McEwen.

JC : Quoi!? Pourquoi serait-ce impopulaire? Tu sais que je suis un premier pour la vie, Karlee, donc cette opinion est extrêmement populaire auprès de moi. [rires]

KB : Eh bien, je veux dire pour ce qui est d’être sous-estimées, car elles ont toutes deux remporté tant de championnats. C’est difficile de dire que deux championnes du monde, deux olympiennes, sont sous-estimées, mais je pense qu’elles ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent parce qu’elles évoluent au sein d’équipes de si haut calibre.

JC : J’adore cette réponse. C’est ma réponse préférée dans l’histoire de la chronique.

KB : [rires] Je pense simplement qu’en raison de la règle des cinq pierres, c’est tellement important d’avoir une bonne première. Et Dawn et Lisa sont définitivement les meilleures à cette position. Mettre la table pour les bouts est crucial, et personne ne fait un meilleur travail que ces deux-là. Et pendant que nous y sommes, je dois également souligner le travail de ma première actuelle, Lauren Lenentine. Elle est LA MEILLEURE première avec laquelle j’ai eu l’occasion de jouer, et ça fait une énorme différence.

JC : Lauren est excellente, ça ne fait aucun doute. Et je lui ai parlé aux Juniors canadiens et elle a dit qu’elle adorait ça. Ce n’est pas toujours facile de convaincre une joueuse qui a passé une partie de sa carrière à lancer parmi les dernières d’accepter ce rôle.

KB : Oui! Elle a totalement adhéré à ce rôle, et c’est tellement génial de voir à quel point elle aime ça. Elle est totalement confiante en elle-même et en sa capacité de jouer le rôle de première, elle aime déplacer des gardes, c’est tellement génial de la voir apprécier ce rôle.

4. Donc, je pose souvent des questions sur les emplois à ce stade de l’entrevue, mais comme tu es d’âge junior et que tu n’en as probablement pas eu beaucoup, je vais te poser la question suivante. Quel a été ton pire cours à l’école?

KB : Ooh, donc, j’ai compris à l’école secondaire que je voulais étudier en kinésiologie, alors j’ai commencé à regarder les pré-requis parce que ma 12e année a été rocambolesque. Cette année-là, je suis allée aux Jeux olympiques de la jeunesse et aux championnats du monde juniors, donc j’espérais vraiment avoir une charge de cours plus légère à l’école. En fin de compte, les pré-requis ne comprenaient rien qui avait beaucoup à voir avec les sciences, donc j’ai été soulagée et j’ai un peu évité ça en 12e année. Je pense que j’ai pris un cours de yoga. Je devais prendre un cours au choix. Je vais être honnête, ce fut une année assez facile. [rires]

JC : Eh bien, même les gens qui ne vont pas aux Olympiques de la jeunesse ont des années faciles à l’école secondaire. [rires]

KB : Exactement. [rires] Donc, quelques années plus tard, je suis en kinésiologie et il s’avère que j’ai besoin de ma physique pour obtenir mon diplôme. Ce n’était pas un pré-requis pour le programme, mais maintenant je dois suivre ce cours à ma deuxième année universitaire et je ne l’ai même pas suivi au secondaire! Du tout! C’était tellement horrible, John. Et je ne suis pas du tout une personne qui affectionne les mathématiques ou les sciences. J’étais tellement occupée avec le curling et je suis retournée aux mondiaux juniors cette année-là en plus, au milieu du cours. Ouf. C’était le chaos.

JC : As-tu réussi le cours?

KB : Oui, j’ai réussi! Dieu merci. Je ne suivrai plus jamais un cours de physique. [rires]

5. Quelle est la chose la plus stupide à laquelle tu as pourtant cru pendant longtemps?

KB : C’est gênant, mais je suppose que jusqu’à l’âge de 13 ans, je pensais qu’à Noël, il y avait un lutin qui venait chez moi tous les soirs.

JC : Un lutin?

KB : Ouais, je sais. Quand j’étais jeune, ma mère a créé ce lutin qui s’appelait Isabella, et elle nous a dit que tous les soirs dans le temps de Noël, le Père Noël lui demandait de venir chez nous et de nous espionner pour s’assurer que nous faisions de bonnes choses. Je lui écrivais tous les soirs et lui disais à quel point j’étais heureuse et à quel point je me comportais bien. Ma mère écrivait en retour en prétendant qu’elle était ce lutin, et je lisais ses réponses chaque matin. J’adorais ça.

JC : Mais comment ça a duré si longtemps? 13 ans, c’est TELLEMENT vieux. [rires]

KB : Je sais, je sais. [rires] Je pense que j’aimais vraiment écrire les lettres. Finalement, je me souviens que j’étais en 6e année et j’allais apporter les lettres du lutin à l’école pour les montrer à mes amis. Ma mère a dû intervenir et dire : « Karlee, tu sais, les notes du lutin sont secrètes et il ne veut pas que tu les partages avec tes amis », parce qu’elle ne voulait évidemment pas que mes amis se moquent de moi. Alors ça m’a fait réfléchir, puis j’ai trouvé du papier d’emballage dans le sous-sol qui ressemblait énormément au papier d’emballage du Père Noël, et j’ai compris ce qui se passait à partir de là.

Karlee Burgess est la seule joueuse à avoir remporté trois championnats canadiens juniors de curling féminin. (Photo, Curling Canada / Michael Burns)

6. On passe maintenant aux questions spécifiques à Karlee Burgess, et je dois admettre, je fais beaucoup de recherches pour ces articles, et c’est probablement l’information la plus drôle que j’ai jamais reçue. Puis-je te demander : sais-tu quand est l’Halloween?

KB : [rires] uhhh… Le 31 octobre?

JC : C’est exact. Je le sais non seulement parce que c’est une fête, mais c’est aussi mon anniversaire. Sais-tu pourquoi je pose cette question?

KB : Oui. Une année, quand je jouais avec Kaitlyn Jones… dois-je raconter l’histoire?

JC : Eh bien, je peux te dire ce que j’ai entendu et tu peux confirmer ou infirmer. Ce que j’ai entendu, c’est que tu jouais dans un tournoi d’Halloween avec Kaitlyn Jones, et tu as demandé quand c’était. Elle a dit que c’était du 2 au 4 novembre et tu as dit : « Wow, l’Halloween est tard cette année! » [rires]

KB : Oui, j’ai vécu quelques moments stupides dans ma vie. [rires] Il y a tellement de jours fériés, je deviens confuse. Certains ne sont pas à la même date chaque année et c’est difficile à savoir!

JC : Ouais, l’Halloween en est un difficile. [rires] As-tu compris par toi-même, ou elles te l’ont dit?

KB : Eh bien, je me souviens qu’elles m’ont traitée d’idiote, mais elles n’ont pas dit pourquoi. J’ai finalement compris, et je me suis dit « Wow. Je suis une idiote. » [rires]

7. Ceux qui ont regardé les Juniors canadiens New Holland cette année le savent déjà, mais pour ceux qui ne le savent pas, votre petit ami est Jacques Gauthier, le capitaine de l’équipe Manitoba 2 qui a gagné le titre canadien junior masculin, et tu vis avec lui depuis que tu as déménagé au Manitoba. Alors… comment ça se passe?

KB : [rires] Oui, je pense que c’est une question légitime. Honnêtement, c’est génial jusqu’ici, mais j’ai 21 ans et je vis avec mon petit ami, donc ça peut être beaucoup parfois. Je ne crois pas que je pensais vraiment que ça se passerait de cette façon, mais une fois que j’ai commencé à parler aux Zacharias de déménager au Manitoba, leur idée était que nous aurions tous un appartement ensemble. Je m’entends très bien avec toutes les filles et nous sommes une équipe tissée serrée, mais nous avons parlé au début de la saison et je n’étais pas certaine que je voulais vivre avec mon équipe de curling tous les jours, étant donné que nous savions que nous allions être très occupées et que nous allions déjà passer une bonne partie de notre année ensemble.

JC : Je ne voudrais pas faire ça. Et ce n’est rien contre beaucoup de gars avec qui j’ai joué au curling, qui sont parmi mes meilleurs amis. Mais c’est autre chose. 

KB : Exactement. Les deux sœurs et Lauren vivent ensemble et je passe beaucoup de temps avec elles à leur appartement, donc ça a très bien tourné. Elles ont une excellente relation et, de toute évidence, l’équipe est devenue très proche.

JC : Mais Jacques, par contre.

KB : Ouais, donc, quand l’équipe parlait de vivre ensemble, j’ai dit à Jacques que je n’étais pas certaine et il m’a dit : « Pourquoi ne déménages-tu pas avec nous? » Je savais que nous serions souvent partis tous les deux pour le curling et que ce ne serait pas trop écrasant, et ça se passe vraiment bien. Bien sûr, nous nous disputons parfois, mais Cathy et Ron (les parents de Jacques) sont si gentils et ont été tellement compréhensifs, que j’arrive comme ça et que j’emménage immédiatement. [rires] Je pense que toute l’année a été une situation unique pour toute l’équipe, et tout le monde a très bien géré ça. Et le fait d’aller aux championnats du monde avec mon petit ami est assez génial, et nous avons tous deux vraiment hâte.

8. En parlant de Jacques, c’est une des rares fois où le dernier joueur que j’ai interviewé fréquente la joueuse qui fait l’objet de mon entrevue actuelle. Et je suis déçu. Il a été trop gentil avec toi. Il demande, quel est le meilleur endroit ou aréna où tu es allée lors de tes participations précédentes à des championnats mondiaux?

KB : Wow. C’est vrai qu’il a été gentil avec moi. Merci Jacques! [rires] Honnêtement, les Olympiques de la Jeunesse furent assez spéciaux, toute l’ambiance est incroyable, on a vraiment l’impression d’aller aux vrais Jeux olympiques. Nous vivions dans le village des athlètes avec tous les autres athlètes, toutes les sites étaient incroyables, ce fut une expérience vraiment inoubliable. De plus, c’était en Norvège, donc il y a vraiment pire comme endroit à visiter. [rires] La seule chose un peu négative que je dirais à propos des Olympiques de la jeunesse, c’est que le curling a eu lieu dans un club. C’était quand même cool, mais il manquait peut-être un peu de cette sensation spéciale qu’on vit quand on joue dans un aréna.

JC : Ça me semble logique.

KB : Le site de compétition que j’ai aimé le plus est probablement quand j’étais substitut en 2017, et nous sommes allés en Corée du Sud. En règle générale, les Jeux olympiques se servent des championnats du monde juniors pour tester leur site de curling un an avant les Jeux, alors nous avons  eu la chance de jouer au Centre de curling de Gangneung l’année précédant les Jeux olympiques, ce qui était tellement cool. C’était juste très beau et propre, très agréable à l’œil, je dirais.

JC : Fantastique! Merci beaucoup Karlee. Je ne sais pas encore qui je vais interviewer pour ma prochaine chronique, je vais donc te poser une question quand je le saurai!

KB : Merci John!

Comme toujours, vous pouvez suivre John sur Twitter @cullenthecurler et vous pouvez également suivre Karlee Burgess à @KarleeBurgess.

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