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En charge de la maison : Questions-réponses avec trois dirigeantes d’associations membres de curling

Par : Femmes du curling

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À quoi ressemble le leadership au curling, non seulement dans le bloc de départ, mais aussi à la tête d’une organisation? Dans cette séance de questions-réponses, nous discutons avec trois directrices générales d’associations membres qui façonnent le sport : Jill Groves (Curling Alberta), Laura Forget (Association de curling du Nord de l’Ontario) et Amy Duncan (Prince Edward Island Curling). Chacune a une perspective distincte sur la croissance, l’égalité des genres et l’évolution du rôle du curling dans sa communauté. De l’engagement des jeunes aux entraîneurs et entraîneuses de haut niveau, leurs points de vue reflètent à la fois les défis et l’essor qui caractérisent le curling partout au pays.

« J’ai dit oui, même si je ne me sentais pas prête; je voulais me donner le temps de grandir », explique Forget à propos de son accession à un poste de leadership. Ce thème de la croissance est omniprésent dans la conversation, alors que les trois dirigeantes réfléchissent à ce que signifie développer la confiance, assumer des responsabilités et faire progresser le sport. Groves, qui siège également au comité exécutif de Femmes du curling, se joint à Forget et Duncan pour offrir un regard lucide sur les besoins futurs du curling et sur le type de leadership qui permettra d’y parvenir.

Qu’est-ce que votre rôle vous a appris sur le curling?

Duncan : Je n’étais pas une joueuse de curling. J’ai une formation en gestion des loisirs et j’ai travaillé pour la société hôtesse des Jeux du Canada en 2009. J’avais regardé un peu de curling avant d’occuper mon poste, mais je n’y connaissais vraiment pas grand-chose. La communauté du curling est formidable. Ce sont eux qui font vivre ce sport jour après jour. C’est incroyable le volume de travail que certains de ces bénévoles accomplissent chaque année. Notre webmestre était webmestre depuis 24 ans et a écrit presque tous les articles de notre site Web pendant ces 24 ans. Nous venons d’honorer un groupe de bénévoles qui fabriquent la glace dans un club depuis environ 12 ans. Il leur faut environ cinq heures chaque mardi pour fabriquer la glace et permettre à 64 joueurs de l’utiliser. Leur engagement et leur passion pour ce sport sont probablement les plus grands points forts.

Forget : Dès que j’ai commencé à travailler du côté de l’administration, j’ai vu de nombreuses possibilités de croissance, tant pour moi que pour le sport. Dès ma première année dans ce poste, j’ai assisté à la conférence de Femmes du curling et j’ai eu la chance de côtoyer deux femmes incroyables du sport qui m’ont accueillie chaleureusement, ce qui m’a inspirée à faire de même pour quelqu’un d’autre un jour.

Laura Forget, Association de curling du Nord de l’Ontario. (Photo, Mike Martin)

Groves : La culture du curling est différente de tous les autres sports dans lesquels j’ai été impliquée. Les gens sont tellement généreux et accueillants; j’ai du mal à imaginer vouloir quitter un jour. Pour moi, jusqu’à présent, c’est moins l’aspect technique du sport, et davantage les gens et le sentiment d’appartenance qu’ils apportent.

Comment développer la confiance nécessaire pour diriger dans le sport, un domaine souvent dominé par les hommes?

Duncan : Il faut le faire, tout simplement. Dans mon travail, quand je suis à mon bureau ou que j’organise quelque chose, je suis super confiante et je sais ce que je fais. Mais, si je suis devant une salle et que je dois parler, ça ne m’intéresse absolument pas, car je n’ai pas grandi en jouant au curling. Je n’ai pas l’impression que c’est moi qui devrait être la porte-parole. Mais dans ces moments-là, il faut le faire, tout simplement.

Forget : J’ai eu beaucoup de chance dans mon poste; je n’ai jamais eu l’impression de ne pas pouvoir partager mes idées ou mes expériences. Mon conseil d’administration est plutôt équilibré en en ce qui a trait au nombre de femmes et d’hommes, et notre présidente est une femme. C’est très inspirant. Même lors des réunions nationales, j’ai senti que ma voix était valorisée. Je sais que ce n’est pas le cas partout, c’est pourquoi des programmes comme Briser la glace et les initiatives de Femmes du curling sont si importants : ils contribuent à donner aux femmes une place et une voix dans le sport.

Groves : Je me retrouve souvent parmi les rares femmes à la table des décisions. Il faut trouver un équilibre entre l’affirmation de soi et les attentes traditionnelles quant à la façon dont les femmes « devraient » diriger. J’ai appris à m’entourer d’excellents coéquipiers et mentors de tous les genres et à foncer, même si je ne me sens pas tout à fait prête. La représentation est importante, non seulement sur la glace, mais aussi chez les entraîneurs et les dirigeants.

Y a-t-il un aspect du curling dans votre province que les gens ne connaissent peut-être pas?

Amy Duncan et Peter Gallant, Prince Edward Island Curling.

Duncan : Nous avons des entraîneurs et entraîneuses de calibre mondial qui travaillent avec nos athlètes et les jeunes qui évoluent dans notre système. Peter Gallant est notre directeur provincial de la performance. Il a entraîné l’équipe féminine sud-coréenne qui a remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques. Le fait que notre organisation soit si petite permet à nos curleurs de toute la province de travailler régulièrement en étroite collaboration avec lui.

Forget : Dans le Nord de l’Ontario, le curling est presque une marque de commerce. On entend le cri de l’orignal lors des événements et tout le monde porte fièrement le logo de l’équipe du Nord de l’Ontario. Mais les clubs de curling sont aussi des carrefours communautaires, surtout pendant nos longs hivers isolés. Les gens se rassemblent non seulement pour jouer au curling, mais aussi pour tisser des liens et trouver un sentiment d’appartenance.

Groves : On croit souvent à tort que les organismes provinciaux de sport se concentrent uniquement sur les compétitions. Pourtant, tout ce que nous faisons vise à soutenir les clubs, car c’est là que prennent vie les expériences de qualité pour les curleurs.

De quoi êtes-vous la plus fière depuis que vous occupez ce poste ?

Duncan : La présence de Peter Gallant. Nous avons perdu le financement pour un poste de directeur de la performance, ce qui fait que nous sommes restés probablement sept ou huit ans sans personne pour superviser le volet technique ou de performance du sport. Je m’en suis occupée, en quelque sorte, avec quelques bénévoles. En 2020, Peter m’a appelée et nous avons trouvé un moyen de l’intégrer à notre équipe. Il a apporté un nouvel enthousiasme à mon travail : pouvoir offrir un entraînement de ce calibre à nos athlètes et à nos entraîneurs.

Forget : Le fait d’avoir trouvé ma voix. J’ai pris la relève de Mike Harris, ce qui était plutôt intimidant, et je ne me sentais pas prête. Mais j’ai dit oui et j’ai pris le temps nécessaire pour grandir. Maintenant, j’ai contribué à relancer des programmes pour les jeunes qui avaient disparu : plus de 200 enfants ont participé au programme Tic Tap Toc cette année et nous avons organisé des championnats provinciaux. Je suis fière de ce que nous bâtissons.

Groves : Lorsque je suis arrivée en poste, l’Alberta venait de fusionner trois organismes régionaux avec l’organisme provincial. Cela aurait pu fracturer la communauté, mais au lieu de cela, nous nous sommes rassemblés. Cette unité nous a rendus plus forts, et je suis fière du rôle que j’ai joué pour contribuer à façonner cela.

Quel aspect est particulièrement dynamique actuellement dans le sport, qu’il s’agisse de participation, d’énergie ou d’innovation?

Duncan : Le nombre de personnes qui pratiquent le curling avec tige. Notre compétition féminine de curling avec tige est passée de quatre équipes en 2023 à dix en 2024 et à treize en 2025. Nous avons lancé une compétition mixte il y a deux saisons et nous avions 25 équipes en lice.

Jill Groves, Curling Alberta. (Photo, Curling Canada/Doris Weir)

Forget : Je constate que les clubs adoptent de nouveaux programmes et développent des liens communautaires. Nous réussissons à rendre ce sport plus accueillant pour des personnes de tous horizons, et pas seulement pour celles qui ont grandi en jouant curling. Ce changement de mentalité est essentiel si nous voulons nous développer.

Groves : Il y a un réel élan en matière de participation féminine. Nos effectifs chez les moins de 18 ans sont plus élevés chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes, et de plus en plus de femmes accèdent à des postes d’entraîneuses et de techniciennes de glace. C’est emballant de constater cette croissance à tant de niveaux.

Selon vous, de quoi le curling a-t-il le plus besoin en ce moment? Sur la glace ou hors glace.

Duncan : Nous avons besoin de plus de soutien, qu’il s’agisse de financement direct ou de financement pour certains postes. Nous ne pouvons pas continuer à progresser sans davantage de capacités.

Forget : Nous devons encourager les personnes de tous horizons et de tous âges à essayer ce sport, et aussi montrer qu’il existe de nombreuses façons de s’impliquer au-delà du simple jeu. Le bénévolat, l’arbitrage, la fabrication de glace ou même le travail administratif au sein d’un club sont autant d’éléments importants pour maintenir le sport en vie.

Groves : Nous avons tellement de bénévoles généreux, mais je pense qu’il y a encore des hésitations à occuper des postes de direction. Nous devons développer et soutenir les personnes clés qui dirigent les clubs et les événements, celles qui rassemblent les gens. C’est là que réside notre capacité à long terme.

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