Le curling, nos affaires : Sherwood Park CC veille au bonheur de ses membres
«Il n’y a pas de recette miracle; il s’agit tout simplement de travailler dur,» indique Dan Girard, directeur du Club de curling Sherwood Park dans l’Alberta, à propos des efforts requis pour donner aux membres du club une expérience positive, année après année.
Et Girard est un expert à ce titre. Il se consacre à garder heureuses toutes les personnes qui utilisent les installations à huit pistes qu’il dirige. Et en passant, ça veut dire presque 1 000 joueurs et joueuses représentant tous les niveaux d’âge, de compétence et d’expérience.
Le Club de curling Sherwood Park a vu le jour comme centre communautaire, abritant un aréna de hockey, des locaux de conditionnement et de réunion, et huit pistes de curling. Pris en main initialement par le Comté de Strathcona, le club de curling consistait en environ 500 joueurs et joueuses répartis en plusieurs ligues indépendantes qui louaient les pistes, et aucun conseil d’administration ou personnel centralisé pour encadrer le programme de curling. Le Comté se débattait pour gérer les coûts et mettre en place un effectif.
Il est devenu évident que des changements étaient nécessaires, et la municipalité avait très envie de trouver une solution aux problèmes. La première démarche a été la mise en place d’une structure administrative composée des joueurs : les ligues allaient travailler ensemble, créer un conseil d’administration et se charger de l’exploitation des installations. C’est bien parti, mais on s’est rendu compte assez vite qu’il fallait un directeur général, quelqu’un sous les ordres du conseil d’administration et du président du club, et qui saurait s’occuper du budget, du personnel et des aspects commerciaux.
«Il leur fallait un directeur qui serait présent tous les jours, qui ferait tourner les opérations comme une machine bien huilée,» dit Girard. «Au lieu de cela, ils ont dû composer avec moi.»
En fait, Girard a fait carrière en gestion des loisirs, et c’était le candidat parfait. Et il n’a pas tardé à mettre la main à la pâte. Aujourd’hui Sherwood Park est une installation de curling très réussie, avec une variété de ligues : compétitive, sociale, débutants, juniors, doubles, familles.
«Le club s’est vraiment épanoui aux premières années, et il a su garder une excellente participation grâce à une gestion solide et constante, l’adoption des nouvelles idées, et un dialogue ouvert avec nos membres,» affirme Girard.
À chaque année, lui et le conseil d’administration essaient de mettre sur pied une nouvelle initiative, de sorte que les membres ressentent un changement positif dans leur club.
«Ce son des idées simples, pour la plupart,» dit Girard. «Des initiatives qui n’exigent pas un investissement majeur, mais qui bonifient le club et l’expérience.»
Donc, quelles sont ces innovations, ces idées, ces initiatives qui ont aidé le Club de curling Sherwood Park à se transformer d’un assortiment de ligues différentes en une installation de curling à succès, avec des membres loyaux et heureux?
Voici quelques astuces de la part de Girard et ses collègues au CC Sherwood Park, les clés du succès, pour ainsi dire.
Il faut avoir un personnel de premier ordre
Le CCSP a un conseil d’administration très capable; tous sont bénévoles, et ils s’occupent des aspects récréatifs (le «fun» au dire de Girard) du club, plutôt que les opérations (la chasse gardée de Girard). Le club a aussi embauché un responsable des programmes, Cliff Bezaire.
«Nous pensions que ce rôle (de responsable des programmes) était trop important pour prendre des risques, et nous tenions à ce que la personne qui prendrait en main ce rôle apporte certaines compétences particulières, ainsi qu’une constance et une cohésion, année après année,» explique Girard.
Le club a également embauché une coordonnatrice des programmes juniors, Lynn Penner, pour maintenir l’élan d’un programme qui allait déjà bon train – «Depuis l’arrivée de Lynn, le programme a conservé la même excellente qualité, mais c’est encore plus fort en participation.» – et une adjointe, Christie Fehr, qui travaille avec les plus jeunes.
Une autre priorité majeure est la nécessité d’avoir un technicien de glace professionnel, ou du moins des bénévoles formés par un professionnel. Une glace de mauvaise qualité baisse la qualité du jeu et de l’expérience, et ça ne sert à personne.
Il importe d’attirer des bénévoles dans une variété de postes : communications, mises à jour du site web, organisation des événements du club; et c’est aussi une excellent façon pour faire impliquer autant de membres du club que possible.
«Si savoir c’est pouvoir, il importe de munir les employés et les bénévoles de ce savoir,» affirme Girard. «Encouragez-les à énoncer le bon message aux membres, et à le faire souvent.»
Offrez beaucoup de choix aux membres.
Comment faire pour attirer de nouveaux joueurs et joueuses? Montez un programme d’apprentissage pour adultes «Adult Learn to Curl (LTC)» et donnez aux participants l’occasion de monter en Ligue débutants aussitôt qu’ils se sentiront prêts (par exemple, un cours entier de 16 semaines au niveau LTC, ou bien une transition dans la ligue au mois de janvier, après seulement huit semaines en LTC, si le participant se sent prêt à faire le saut).
«Nous avons eu la bonne fortune d’accueillir plus de 400 nouveaux joueurs et joueuses dans notre programme depuis ses débuts (2005) et nous avons su retenir plus de 50 pour cent de ces participants dans nos ligues,» affirme Bezaire.
Le programme junior attire aussi de nouveaux joueurs et joueuses – plus jeunes – et Penner dit que la priorité est non pas de développer des athlètes compétitifs mais plutôt des joueurs et joueuses à vie, qui se plaisent à pratiquer le curling.
«Je crois qu’une excellente base technique permet aux juniors de s’améliorer, et aussi s’amuser en même temps,» dit-elle. «Quand on réussit le coup, conformément aux directives du capitaine et de l’équipe, il y a de la satisfaction; c’est du FUN.»
«Priorité numéro une est : être à l’écoute de nos membres,» affirme Girard. «La ligue ouverte de doubles et la ligue familiale ont été établies après que nos membres avaient indiqué qu’il n’y avait pas de ligues ou d’opportunités pour les familles de jouer ensemble.»
La ligue ouverte de doubles est une séance libre le samedi matin, employant l’approche d’utilisateur-payeur, permettant aux joueurs et joueuses de se joindre avec quelqu’un qui a un niveau de compétence comparable, jouer en une heure un match de doubles en six bouts, et courir la chance de gagner un certificat-cadeau de 20$ pour se payer le brunch dans le pavillon.
«Comme ça, c’est encore plus beau,» remarque Girard.
La ligue familiale a été établie pour répondre au besoin énoncé par les membres pour une atmosphère dans laquelle toute la famille pourrait jouer, et vu que le programme junior était en plein essor, ça faisait du sens de créer cette ligue.
Dernier point et non le moindre – communiquez !
Girard conseille aux clubs d’user au maximum des technologiques – gardez le site web à jour, puisque les membres veulent savoir ce qui se passe maintenant, pas ce qui s’est déroulé il y a six mois. Les communications recouvrent aussi des éléments plus quotidiens : répondez aux questions (téléphone ou courriel) dans un délai maximum de 24 heures.
Bezaire, le responsable des programmes, fait écho à Girard en ce qui concerne l’importance de la communication.
«Déterminez les attentes des membres, et faites de votre mieux pour atteindre ces attentes,» dit-il. «Les joueurs heureux et satisfaits sont ceux et celles qui vont apporter un soutien durable au club.»
Girard résume très succinctement la philosophie globale : «Chaque personne dans notre club est aussi importante que toutes les autres,» déclare-t-il. «Nous nous devons de les convaincre de cela.»