Les équipes canadiennes essai de nouvelles règles en double mixte en Nouvelle-Zélande

Les duos victorieux aux deux derniers championnats canadiens de curling en doubles mixtes auront du pain sur la planche la semaine prochaine quand ils s’affronteront à des adversaires plutôt inconnus, par des conditions peu familières, à l’autre bout de la planète, aux Audi quattro Winter Games New Zealand.
Les dernières deux doubles champions canadiens mixtes - Kalynn Park et Charley Thomas, à gauche, et Kim Tuck et Wayne Tuck, droit - seront en compétition dans Jeux d'hiver de la Nouvelle-Zélande de l'Audi quattro.

Les dernières deux doubles champions canadiens mixtes – Kalynn Park et Charley Thomas, à gauche, et Kim Tuck et Wayne Tuck, droit – seront en compétition dans Jeux d’hiver de la Nouvelle-Zélande de l’Audi quattro.

En plus, ils auront à s’adapter à des stratégies, des règles et des approches différentes dans le cadre de ce sport le plus récemment ajouté au programme officiel des Jeux Olympiques d’hiver. La Fédération mondiale de curling se sert de cet événement qui commence lundi à Naseby, Nouvelle-Zélande (l’une des deux surfaces de glace au pays dédiées au curling) comme une espèce de banc d’essai pour des projets de changements de règles assez majeurs, ceci en vue de rendre encore plus passionnante la discipline de doubles mixtes de la perspective des spectateurs. En 2018, à Pyeong-Chang, Corée du Sud, le curling en doubles mixtes fera son début au programme officiel des Jeux Olympiques. «Je crois qu’on essaie d’innover la structure traditionnelle du match (de doubles mixtes),» a indiqué le Calgarois Charley Thomas, qui avait signé la victoire avec sa partenaire Kalynn Park, au Championnat canadien 2015 de curling en doubles mixtes. «Les nouvelles règles sont censées encourager une plus forte interaction avec les spectateurs, tout en rendant le jeu plus dynamique. À l’heure actuelle, c’est assez simple sur le plan stratégique, dépendamment si on mène ou si on traîne, et je pense qu’on veut dynamiser cet aspect.» Wayne et Kim Tuck, de Strathroy, Ont., constitueront l’autre duo canadien dans la compétition à 12 équipes réparties en deux groupes, débouchant sur le match pour la médaille d’or le 27 août. Cette finale sera diffusée en temps réel au site web de l’évémement, https://www.wintergamesnz.kiwi/, le 27 août à 1h30 du matin, heure de l’Est. En un mot, voici les grandes lignes des changements qui seront essayés en Nouvelle-Zélande :
  • Le système de chronométrage sera révisé de sorte que les lancers se fassent simultanément sur toutes les pistes actives. Essentiellement, il y aura un lancer à toutes les 30 secondes, sur chacune des pistes. Vingt secondes de ce délai sont donc consacrées à la stratégie et à la préparation du coup; pendant ce temps, il y aura de la musique dans l’aréna. Pour les 10 secondes qui restent, pendant lesquelles les lancers se font, la musique sera mise en sourdine. En plus, puisque tous les matchs vont observer les mêmes délais et le même rythme, toutes les équipes prendront simultanément leur pause de mi-temps, et pendant ce temps, les spectateurs écouteront encore de la musique. «Je pense que ça va être un peu difficile à suivre,» a admis Kim Tuck avec un rire. «Je suis contente que nous soyons exemptés de la première ronde; nous allons nous mette dans les tribunes et apprendre le système.»
  • Les équipes ne seront plus obligées d’avoir un des deux joueurs dans la maison en tenant le balai pour son coéquipier/sa coéquipière. Le joueur qui lance peut maintenant cibler un point fixe au-delà de la piste (par exemple le numéro 3 sur le tableau des résultats). Cela veut dire que le balayage peut commencer immédiatement, plutôt que d’attendre que l’athlète qui lance se remette debout et rattrape sa pierre pour commencer à balayer. «Je doute que nous nous servions beaucoup de cette option, parce que nous nous pensons assez capables au balayage, même sans l’aide de notre partenaire,» a observé Thomas. «Nous voyons une plus grande utilité dans le fait d’avoir un de nous deux pour s’occuper des directions, plutôt que de deviner alors même qu’on suit la pierre.»
«Pour certains coups clés, comme par exemple quand il faut contourner une garde (où un balayage plus intensif aiderait), ce serait utile,» a enchaîné Kim Tuck. «Nous nous entraînons suffisamment aux lancers où il n’y a personne pour tenir le balai, donc nous n’allons pas nous faire de soucis.»
  • Dans un bout standard, il y aura toujours une garde centrale de la couleur de l’équipe qui n’a pas le marteau, et une pierre dans les anneaux pour l’équipe qui a leu marteau. Mais plutôt que d’être au fond du bouton, la pierre dans la maison sera positionnée à l’extrême arrière du cercle des quatre pieds. Ce changement devrait occasionner une plus grande variation sur le plan stratégique puisque jusqu’alors, presque tout était misé sur le réalisation d’un gel parfait au bouton avec le premier lancer dans un bout. «Nous avons discuté des différents scénarios éventuels, et je crois que nous n’en arriverons à un consensus qu’après avoir joué quelques matchs,» a remarqué Thomas «Le jeu est trop variable, somme toute. Il faut jouer un peu afin d’avoir un sens des meilleures stratégies.»
  • Le changement peut-être le plus intéressant est la mise en place d’un bout en avantage numérique «Powerplay End.» Chaque équipe aura l’occasion d’user d’un avantage Powerplay au cours des huit bouts standards et ce, seulement quand on a le marteau. L’avantage Powerplay signifie essentiellement que, plutôt que de positionner les pierres ‘fixes’ comme on le fait habituellement au début d’un bout, l’équipe avec le marteau peut opter de positionner une de ses pierres dans les anneaux, avec l’extrémité arrière sur la ligne de balayage, chevauchant les cercles des huit pieds et des douze pieds. La pierre adverse serait alors positionnée en garde latérale. «Ce sera une arme puissante si on a une avance tard dans le match,» a déclaré Kim Tuck. «L’un des plus grands défis en doubles mixtes est la défense d’une avance; il est relativement facile de monter un retour en force quand il y a des pierres en jeu, mais il est bien moins aisé d’ouvrir une avance et la protéger. Cette règle serait donc une bonne stratégie à déployer tard dans un match, avec le marteau.»
Après la compétition en Nouvelle-Zélande, les changements proposés aux règles seront évalués, révisés et soumis éventuellement à un vote dans le cadre du Congrès de la Fédération mondiale de curling, du 2 au 5 septembre à Belgrade, Serbie.
 Wayne Tuck Tuck et Kim compétition au Championnat Doubles Mixte monde 2014. De nouvelles règles à l'essai en Nouvelle-Zélande signifient qu'un saut ne sera plus tenu d'être à la maison pour les photos. (Photo, Fédération mondiale de curling / Richard Gray)


Wayne Tuck Tuck et Kim compétition au Championnat Doubles Mixte monde 2014. De nouvelles règles à l’essai en Nouvelle-Zélande signifient qu’un saut ne sera plus tenu d’être à la maison pour les photos. (Photo, Fédération mondiale de curling / Richard Gray)

«Je me plais à la perspective d’essayer quelque chose de différent,» a dit Jeff Stoughton, qui vient d’être nommé directeur du programme de doubles mixtes chez Curling Canada. «Aux matchs de doubles mixtes que j’ai regardés, il paraît que tous les coups aboutissent à la ligne du centre. La règle Powerplay va obliger les équipes à lancer sur un angle, à jouer dans les coins au moins deux fois par match, si les équipes usent de cette option. Je crois que ça vaut la peine d’essayer. Nous savons que la stratégie inclut des attaques, mais est-ce que cela apportera une approche différente au jeu? Ce sont de bonnes idées. Je crois que le changement qui fera la plus grande différence est le fait de ne pas avoir un des joueurs dans la maison; cela permettra aux joueurs de se parler. Excellente idée. Et un des joueurs peut se charger du balayage complet, du début jusqu’à la fin du lancer.» Le simple fait d’enfiler la feuille d’érable devrait conférer aux équipes canadiennes une place en lice dans la compétition en Nouvelle-Zélande, quoique le duo de Thomas-Park risque de ne pas être au sommet de sa forme alors que Thomas continue à se remettre d’une fracture fibulaire subie au mois d’avril, quand il est tombé juste trois heures avant de monter à bord son vol de retour après le championnat mondial de doubles mixtes à Sotchi, Russie. «Je sais qu’il me faudra au moins un an probablement pour retrouver ma pleine forme après cet accident,» a-t-il admis. «Je dirais que je me suis remis à 95 pour cent, mais ça pèse encore sur mon esprit – je demeure conscient de la blessure, mais c’est comme ça pour tous les sports.« Cela dit, toutes les deux équipes partent en Nouvelle-Zélande très confiantes, et excitées à la perspective d’une possibilité de représenter le Canada aux Jeux Olympiques d’hiver 2018. «Nous ciblons les marches du podium (en Nouvelle-Zélande) pour sûr,» a affirmé Kim Tuck. «Je crois qu’il est important pour la discipline de doubles mixtes au Canada que toutes nos deux équipes se débrouillent bien à cet événement. Si vous posiez la question à l’une ou l’autre de nos équipes comment on envisage la finale en Nouvelle-Zélande, vous entendriez la même réponse, que ce serait le Canada versus le Canada pour la médaille d’or. C’est notre objectif commun.» Pour en apprendre plus sur les Audi quattro Winter Games New Zealand, visitez le https://www.wintergamesnz.kiwi/