Coup de folie avec Reid Carruthers

Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue de lancer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions standards posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question proposée par la personne interviewée précédemment. Cette semaine, John cause avec Reid Carruthers, le champion manitobain en titre et un joueur parmi les plus accomplis malgré son jeune âge, ayant remporté le championnat junior du Manitoba en 2003, le championnat mixte du Manitoba en 2008, et les titres national et mondial en 2011. Carruthers compte cinq participations au Brier (une fois en tant que remplaçant et quatre fois comme joueur), avec un résultat de deuxième place en 2013 et un résultat de troisième place en 2014. La saison dernière, il a participé pour la première fois au championnat national en tant que capitaine de sa propre équipe. 1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? Reid Carruthers: Ce n’était peut-être pas un coup au sens pur, mais quand Jeff a réussi sa double sortie pour sceller notre victoire à la finale du Brier en 2011, c’était quelque chose de très spécial. C’est le coup le plus mémorable auquel j’aie jamais participé puisque c’était tellement significatif de remporter le titre canadien. (Pour visionner un clip de la finale du Brier Tim Hortons 2011, cliquez ici; le coup «très spécial» de Jeff Stoughton se produit à 10:38). John Cullen: J’ai balayé pour des coups vraiment splendides au cours de ma carrière, mais rien ne touche à cela. Quelles sont tes pensées à un moment comme ça? RC: C’est comme pousser un cri dans la tête, la bouche fermée : tu es là sur la glace et tu sais que ce coup va te servir le championnat. Honnêtement, je me disais qu’il fallait surtout pas toucher à la pierre (rire) JC: Je comprends tout à fait. Tu balaies des centaines de fois chaque saison, et tu ne penses presque jamais à la possibilité de frôler la pierre avec la brosse, mais à un moment comme ça, où il y a tant en jeu … RC: Précisément. Je crois que notre équipe a fait cette erreur si peu de fois cette saison-là, deux fois, peut-être trois? Mais on ne peut s’empêcher de penser Ne bousille pas la chose maintenant. Heureusement Steve (Gould, le premier sur l’équipe de Stoughton) était à mes côtés et il avait déjà vécu le moment bon nombre de fois. Il a même rigolé alors même que la pierre faisait son chemin sur la piste, et cela m’a aidé à me relaxer. 2. Quel adversaire saurais-tu battre dans un combat corps à corps?
Colin Hodgson (right), with Derek Samagalski and Alberta skip Kevin Koe at the 2015 Tim Hortons Brier (Curling Canada/Michael Burns photo)

Colin Hodgson (à droite), avec Derek Samagalski et le skip albertain Kevin Koe au Brier Tim Hortons 2015 (Curling Canada/Michael Burns photo)

RC: Sans doute, mon premier Colin Hodgson. (rire) Je ne voudrais pas me battre contre les autres gars de mon équipe; ce sont des costauds, mais Colin est frêle. Il pourrait sortir des ruses et des pouvoirs surprenants, mais il ne me fait pas peur : ses charmes et son physique ne le protègeront pas. JC: (rire) Bon, c’est toujours réconfortant, face à un adversaire qui se fait plus de soucis pour les retombées sur ses cheveux que le risque de se faire casser la gueule. RC: (rire) Précisément. Je crois qu’on peut avoir une certaine confiance en sachant que gagner c’est aussi facile que tirer les cheveux de son adversaire. Et je le ferais, crois-moi! (rire) 3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? RC: Une montagne de viande, tout simplement. N’est-ce pas évident, à la vue de cette silhouette que je maintiens? Je dirais quatre, cinq types de viande, pour sûr. JC: Quelle viande doit absolument être dans ce fameux sandwich, et veux-tu des légumes avec? RC: Absolument pas de légumes. Il faut deux, trois heures pour digérer la chose, donc pourquoi compliquer l’affaire avec des légumes? De la viande, du fromage, de la sauce. Je crois que le bœuf salé est la viande incontournable. Qui n’aime pas un bon sandwich au bœuf salé? JC: Et comment l’appellerais-tu? RC: Probablement Viande-à-gogo, ou quelque chose du genre. JC: Ou bien le Reid-icule, Si c’est si énorme que ça? Tu ajoutes un vrai élément personnel comme ça. RC: J’aime. Reid-o-rama. Les possibilités sont infinies. 4. Quel a été le pire de tous tes boulots?
Steve Gould (Curling Canada/Michael Burns photo)

Steve Gould: un travail minable en portant les balais – au dire de Reid Carruthers (Curling Canada/Michael Burns photo)

RC: J’en ai eu pas mal, en fait. Est-ce qu’on peut compter le rôle de porteur de balais pour Équipe Stoughton? (rire) Si c’est le cas, cela a été sans doute le pire de tous les travaux que j’ai eu à faire. Sur le plan des boulots au sens large, j’ai été concierge de nuit dans une banque pendant deux ans, quand j’avais 16-18 ans. C’était le plus horrible pour sûr. Nettoyer les toilettes, pas beau. La plupart des gens diraient que les toilettes des hommes sont dégueulasses, mais il n’y a même pas de comparaison. Les toilettes des dames étaient révoltantes. Ce n’est pas une zone de la propreté, pas du tout. (laughs) JC: Tu t’es jamais fantasmé sur un gros vol de banque, en travaillant si près de tout cet argent? RC: Je me faisais surtout des cauchemars à propos des gangsters qui viendraient m’assassiner alors que je nettoyais la banque, tout seul au milieu de la nuit. (rire) J’avais 16 ans et j’étais tout seul dans une banque; je ne ferais pas obstacle. JC: Et cette histoire de porter les balais pour Équipe Stoughton? C’était si misérable que ça? RC: Quelle horreur, Il ne faut pas me lancer sur le sujet. Le pire, c’est que ce n’était même pas ma job. Tout le monde sait que c’est le premier qui en est responsable! Mais Steve a déployé des tactiques sournoises et m’a flanqué le travail. JC: (rire) Fie pas à Gould! Qu’est-ce qu’il a fait? RC: Il a fait un travail déplorable, somme toute. (rire) Il laissait les balais un peu partout, et quelques minutes avant la partie personne ne savait où étaient les balais, et cela me rendait fou. J’ai une routine bien fixe pour me préparer aux matchs, donc en fin de compte j’ai pris la relève. Je pense qu’il a fait un travail lamentable tout en sachant qu’on finirait par lui enlever la responsabilité. (rire) 5. Si tu avais une musique d’entrée, quelle chanson serait-ce? RC: J’opterais pour quelque chose du genre hard rock. J’aime beaucoup le heavy metal. Je choisirais probablement le morceau de Disturbed, «Down With the Sickness». J’imagine que ce ne serait pas au goût de la plupart de nos partisans, étant donné leur âge moyen et leurs préférences de musique, mais personnellement, ça m’emballerait. JC: Et mieux encore si tu sortais en chantant toi-même le refrain «ooh-wah-ah-ah-ah». RC: (rire) J’avais une aptitude pour la chanson, dans le bon vieux temps, mais je ne me crois pas capable de trouver les notes comme Disturbed. Je me limiterais à la guitare virtuelle. 6. Abordons maintenant les questions spécifiques sur Reid Carruthers. Je t’avoue que j’essaie toujours de creuser un peu et interroger les coéquipiers pour révéler les scandales, mais tes gars, c’est comme s’ils ont donné leur langue au chat. Tu les avais menacés, quoi? RC: En tant qu’enseignant, je me réjouis à entendre cela; c’est comme si j’ai fait entendre ma leçon. Je leur ai dit qu’il faut représenter l’équipe d’une manière honorable, et il paraît qu’ils ont fait exactement cela. Cela me réchauffe le cœur, comme enseignant et comme skip. (rire) JC: Bon, moi je suis moins content que toi, puisque les questions ne sont pas si intéressantes qu’elles devaient être, mais j’accepte ta réponse. Donc, première question: ton chien t’est plus cher que tes coéquipiers? RC: Ummm…(rire) Oui. Certainement. Et je réponds ainsi parce que mon chien Jake fait comme il veut, et j’accepte sans question. Par exemple, il peut déchirer le sol de la cuisine (ce qu’il a fait), et si Colin par exemple faisait la même chose, je serais moins serein.. JC: (rire) Et tu peux lui casser la gueule. RC: (rire) Exactement.
Reid Carruthers delivers a rock at the 2015 Tim Hortons Brier with assistance from his ProSlide (Curling Canada/Michael Burns photo)

Reid Carruthers lance une pierre au Brier Tim Hortons 2015, en s’appuyant sur son ProSlide (Curling Canada/Michael Burns photo)

7. Or, les gens présument qu’une personne qui se sert d’un béquille est boîteuse. Mais on te reconnaît pour avoir inventé ta propre béquille, Pro-Slide, donc je me demande : est-ce que la seule façon de paraître cool en se servant d’une béquille, c’est de façonner le truc soi-même? RC: Je suis d’accord avec cela, On peut dire ce qu’on veut à propos d’un joueur qui s’appuie sur une béquille pour glisser, mais certains de ces mêmes gars se servent de balais en paille qui tombent en miettes, et puis personne ne dit rien à propos de cela? Je tire beaucoup de satisfaction à voir les jeunes qui s’en servent, et beaucoup de personnes me disent que ce bidule les aide à réussir davantage de tirs, donc tant mieux. J’ai eu pas mal de succès avec, donc qui sait, ça peut devenir un équipement tendance. 8. Bon, maintenant il est temps de poser la question formulée par l’interviewé précédent. Puisque c’est la première séance dans cette série pour Curling Canada, je n’en ai pas de la part d’un joueur de curling, mais je pourrais emprunter à la dernière hockeyeuse que j’ai interviewée, Karly Heffernan. Et c’est une question splendide. Quelle est ta chanson favorite par une diva? Quelqu’un comme Beyoncé, Mariah Carey, etc.? RC: Intéressant que tu dis Beyoncé; il y a bon nombre de ses chansons qui sont très bien. Mais si tu considères Taylor Swift comme une diva… JC: Sans doute. RC: (rire) Bon, donc je choisis «Shake It Off». Surtout avec l’histoire de controverse à propos des balais que nous vivons présentement…il y a des gens qui n’ont pas peur de s’exprimer. Parfois il faut tout simplement se défaire de l’idée. C’est d’ailleurs une bonne chanson. JC: Bon, formidable, Reid, merci. Maintenant il faut que tu me donnes une question à poser à la prochaine personne interviewée. RC: Bon. Qui est le plus grand crétin que tu aies jamais eu pour adversaire, et pourquoi? JC: WOW. Une question perturbatrice, au tout début de l’entrevue. Parfait. RC: Je veux ébranler les gens; je veux qu’on cite des noms. JC: Quelle serait ta réponse? RC: Je crois que j’ai exécuté mon obligation contractuelle en répondant à huit questions, donc je donne ma langue au chat. Disons tout simplement que, en jouant à ce niveau de compétition, on a l’occasion de s’affronter régulièrement à certains joueurs, et il y a certes un respect qui existe, mais cela ne veut pas nécessairement dire qu’on aurait envie de passer du temps ensemble, jour après jour. (rire) Point final. JC: Super! Gros merci, Reid! Bonne chance pour le reste de la saison, et merci d’avoir été le premier participant à la séance de questions Coup de folie! Restez à l’écoute pour les entretiens à suivre tout au long de l’année!