Coup de folie avec Taylor McDonald

Cette semaine, l’invitée de John est Taylor McDonald qui, à l’âge de seulement 23 ans, se vante d’un dossier impressionnant, incluant un couple de titres de Mondial junior et de Championnat SIC -Curling Canada. Taylor figure également dans le nouveau calendrier des Dames du curling, initiative de levée de fonds au bénéfice de la Fondation pour la santé mentale . Vous verrez elle et son équipe sur les pistes de Coupe Canada 2016, la semaine prochaine à Brandon, Manitoba. Bienvenue à Coup de folie, une nouvelle série de Curling Canada où le comédien John Cullen s’entretient avec vos joueurs et joueuses favoris en vue d’amorcer une discussion où tous les coups sont permis. Chaque entretien consiste en huit questions, dont cinq questions régulières posées à chaque joueur ou joueuse, deux questions qui portent spécifiquement sur la personne interviewée, et une question qui aura été proposée par la personne interviewée précédemment.
Team Rocque second, Taylor McDonald (Curling Canada/Michael Burns photo)

Team Rocque second, Taylor McDonald (Curling Canada/Michael Burns photo)

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies jamais participé? Taylor McDonald: Ah, je suis nulle pour me souvenir de tel ou tel coup. J’ai vu que Dana (Ferguson) a dit qu’elle n’arrive pas non plus à se souvenir des coups importants. Moi aussi, je suis nullarde. John Cullen: Peut-être c’est le propre du poste de deuxième? TM: [rire] Ça se peut. Je me souviens, cependant, l’an dernier, nous jouions contre Rachel Homan au National; nous étions au quatrième bout et nous perdions. Puis Kelsey a réussi une triple sortie toute en finesse que personne n’aurait cru possible. Et nous avons fini par céder seulement deux points à notre adversaire, plutôt que cinq! [rire] JC: [rire] Heureusement, le plus beau coup de tout jamais a limité l’équipe adverse à seulement deux points. Un très grand accomplissement. [rire] Vous avez fini par gagner? TM: Bien sûr que non. [rire] Même pas presque. Nous avons perdu par la marque de 7-1 ou quelque chose comme ça. Mais c’était tout de même un coup remarquable, un dont personne ne parle vraiment, mais je me souviens d’avoir appelé Kelsey une vraie héroïne, et les commentateurs en ont raffolé…c’était très cool. 2. Quel joueur ou joueuse saurais-tu battre dans un combat corps à corps? TM: Pour être honnête, je pense que je saurais m’en tirer contre n’importe laquelle de mes coéquipières. J’ai 25 centimètres de plus que les autres, donc mon envergure est bien plus grande. J’userais de cet avantage à lui seul et je n’aurais pas de soucis. JC: Tu t’es entraînée à frapper les gens depuis une certaine distance? C’est un art que tu as perfectionné? TM: Bon, j’ai pratiqué le taekwondo quand j’étais jeune, pendant environ trois ans, donc j’ai progressé dans les échelles et j’ai obtenu quelques ceintures. JC: Tu as encore ces ceintures? TM: Malheureusement pas, non. [rire] JC: Puisque tu pourrais arriver en dure à cuire, te serrer la ceinture et te lancer sur une de tes coéquipières. Dis-moi : tu as dit que tu saurais battre n’importe laquelle de tes coéquipières : mais avec laquelle est-ce que tu te disputerais le plus probablement? TM: Jen, je pense. Nous sommes première et deuxième, côte à côte. On se donne du fil à retordre, donc je pense que moi et elle serions les plus aptes à batailler. Mais pour que tout soit clair, c’est moi qui gagnerais. Elle est trop douce, trop gentille. Je déchaînerais des frappes bien placées avant qu’elle ne se rende compte de ce qui se passe. [rire]
Taylor McDonald (right) sweeps teammate Jen Gates’s rock: "She’s too nice and friendly. I would get a few hits in before she even knew what was going on." (Curling Canada/Michael Burns photo)

Taylor McDonald (à droite) balaie le coup de sa coéquipière Jen Gates: « Mais pour que tout soit clair, c’est moi qui gagnerais. Elle est trop douce, trop gentille. » (Curling Canada/Michael Burns photo)

3. Si une charcuterie tenait à baptiser un sandwich en hommage de toi, comment serait ce sandwich? TM: Voilà une autre question qui me fait gratter la tête, puisque pour moi, la nourriture est quelque chose de vraiment sérieux. J’ai lu tes interviews précédentes afin de me préparer à te répondre, et j’y réfléchis depuis 24 heures solides. [rire] JC: Ben, c’est plus longtemps que personne d’autre ait mis à réfléchir à mes questions! [rire] TM: [rire] C’est de bonne guerre. Je tenais à te donner une bonne réponse, et je pense que je vais choisir un sandwich avec toute la panoplie. Essentiellement, tout ce que j’ai dans le frigo tel ou tel jour, ça va dans le sandwich. Sauf le céleri. C’est rébarbatif. Et une perte de temps.
Cheez Whiz buddy, Geoff Walker, of Team Brad Gushue (Curling Canada/Michael Burns photo)

Le collègue Cheez Whiz, Geoff Walker, d’Équipe Brad Gushu (Curling Canada/Michael Burns photo)

JC: Et quel genre de pain? TM: N’importe lequel. C’est la moindre de mes préoccupations. Je m’intéresse bien plus aux condiments; il faut en rajouter. La mayonnaise, la moutarde, et – il y a peu de personnes qui le savent – j’ai un faible pour la tartinade Cheez Whiz. JC: Attends, tu dis que la nourriture est quelque chose qui te tient à cœur, et puis tu me dis que tu te gaves de Cheez Whiz? TM: Je sais que ce n’est pas vraiment un aliment, mais je le trouve délicieux. [rire] Je mettrais de la viande dans le sandwich, beaucoup de légumes – j’adore les légumes – et tous ces aliments santé me pardonnent donc le Cheez Whiz— voilà. JC: Sérieusement, tu y mets du Cheez Whiz? Tu en manges fréquemment? Je ne connais personne qui en mange régulièrement. TM: J’en mange… assez souvent. [rire] La seule autre personne de ma connaissance qui en mange régulièrement est Geoff Walker, le premier sur l’équipe de Brad Gushue. Laura (Crocker, la coéquipière de Taylor et la conjointe de Geoff) lui en a interdit, donc nous deux nous sommes liés en solidarité. Laura prône une alimentation saine, donc nous en mangeons en secret. [rire] 4. De tous tes boulots, lequel a été le pire? TM: Ça fait assez longtemps que j’occupe le poste que j’ai à présent, mais je pense que le pire est (désolée, papa!) [rire] quand je travaillais pour mon père à ses concessions automobiles. J’étais trop jeune à l’époque pour assumer un vrai rôle d’employée, donc il me donnait une variété de besognes, comme balayer les terrains, arracher les mauvaises herbes, et d’autres tâches dont je n’avais aucune envie de faire dans la chaleur de l’été. [rire] JC: Est-ce que ton père te surveillait de près, en jouant le patron? TM: Je pense qu’il était dans les parages, mais pour la plupart il déléguait la supervision aux autres. [rire] Je me souviens qu’il y avait un gros pulvérisateur que je portais au dos pour éliminer les mauvaises herbes— JC: Très tendance, toi! TM: [rire] Ouais, vraiment. Un accessoire incontournable, si tu aimes SOS Fantômes. J’avais envie de démissionner à compter de l’âge de 16 ans. Mais la seule façon pour y échapper, c’était de me mettre en branle et trouver une autre job. Donc j’y suis restée jusqu’à l’âge de 18 ans. [rire] Je suis désolée, papa! 5. Tu te souviens d’une croyance dingue à laquelle tu t’es tenue pendant bien trop longtemps? TM: Il y en a pas mal. [rire] Je suis vraiment coupable de ce genre de chose, puisque je ne vérifie jamais les faits. Je crois que le pire exemple est survenu quand j’étais enfant : où que nous allions en voiture, et peu importe combien de lumières rouges je voyais quand nous roulions la nuit, j’étais convaincue que les lumières rouges au sommet des tours de téléphonie étaient Rudolph, le renne du Père Noël. Immanquablement, à chaque fois où j’épiais une lumière rouge dans le ciel. [rire] JC: [rire] Et cette tradition a vu le jour comment? Puisque je me souviens d’avoir cru plus ou moins la même chose, mais j’ai abandonné cette notion à l’âge de six ans. TM: Ah, j’ai tenu à cette croyance pendant bien plus longtemps. [rire] Je pense que mes parents m’ont raconté cette histoire pour commencer, et je l’ai acceptée telle quelle, et je n’avais pas de raison de penser autrement. Et je ne pense pas que j’aie délaissé la croyance, en fin de compte. Je pense qu’un jour, à la brunante, j’ai vu les tours de téléphonie et il y avait encore suffisamment de lumière du jour pour apercevoir que Rudolph n’y était pas, et c’est le moment où j’ai arrêté de croire. [rire]
Team Rocque second Taylor McDonald (centre) shares a laugh with teammates Laura Crocker (left) and Jen Gates (right) at the 2015 Home Hardware Canada Cup (Curling Canada/Michael Burns photo)

Taylor McDonald, deuxième sur Équipe Rocque (au milieu) rit avec ses coéquipières Laura Crocker (à gauche) et Jen Gates (à droite) en Coupe Canada 2015 Home Hardware (Curling Canada/Michael Burns photo)

6. Passons maintenant aux questions qui portent spécifiquement sur Taylor McDonald. Il est difficile d’ignorer le fait que tu viens d’être photographiée pour le calendrier 2017 des Dames du Curling – ta photo est celle du mois de février. Bon, avant de nous asseoir ensemble, tu m’as averti que mieux vaut ne pas t’interviewer [rire] puisque tu as dit que tu deviens très nerveuse. Donc comment tu t’es sentie en te faisant prendre en photo, en déshabillée? Ça devrait être bien plus stressant qu’une interview, non? TM: [rire] Ouais c’est, euh…c’est vraiment différent. Je pense que, quand on m’a demandé initialement de participer, j’ai trouvé ça génial. J’étais très fière d’avoir été invitée à participer, mais quand moi et le photographe nous sommes mis ensemble pour discuter des idées, je suis devenue plus anxieuse. Puis en fin de compte, la séance photos s’est déroulée dans un endroit plutôt public, ce qui m’a rendue d’autant plus nerveuse. [rire] JC: Vraiment? Ça a vraiment l’air d’une photo prise en studio. TM: Ben, l’idée originale était d’avoir un arrière-plan de curling, donc nous sommes allés au nouveau Club de curling de Lethbridge (remarque : Taylor est une native de Lethbridge) et nous n’avons pas réussi à capturer l’effet voulu. Donc nous avons localisé un mur blanc pour arrière-plan et nous y avons fait la séance de photos. Et c’était ouvert aux yeux de tous. JC: Et je te dis que j’ai vu le calendrier et ta photo à toi est parmi les plus audacieuses, et peut-être la plus audacieuse de toutes. Tu portes un chandail, rien plus. TM: Oui, il y avait des passants qui nous regardaient et je suis certaine qu’ils se demandait «pourquoi cette fille est-elle plus ou moins nue?» C’était un scénario tout à fait bizarre, mais je pense que le résultat en valait la peine. JC: Oui, je suis d’accord, c’est une belle image, et disons même que, étant donné que tu es Mlle Février, il y aura des gens qui ne voudront pas tourner la page [rire] «On est au mois d’août? Tant pis.» TM: [rire] Oui, j’étais un peu surprise d’apprendre que la mienne a été parmi les plus audacieuses, mais je pense que le calendrier contient une bonne combinaison de thèmes, dont conditionnement physique, style de vie, et une petite dose de provocation, en bon goût. C’est vraiment génial. 7. Bon, pour passer à la deuxième question et essayer d’écarter de mes pensées cette image de toi à demi nue, parlons d’un surnom qu’on me dit que tu portes. Quand j’ai parlé avec Dana Ferguson, j’ai découvert Donna, son alter-ego saoule, et apparemment tout le monde lui en parle maintenant. Allons…on peut te rendre ce même service. [rire] Tu peux me dire comment il est arrivé qu’on te flanque le surnom Teri? TM: [rire] Ah là la…Ça remonte à ma première année au circuit féminin sénior, et j’étais sur l’équipe avec Chelsea Carey, Laura, et Jen. On nous a invitées à la compétition Skins de TSN et c’était la folie totale. J’ignorais même ce dont il s’agissait, ce format de skins; je n’avais pas regardé beaucoup de compétitions de curling à la télé quand je grandissais, et je venais justement de faire le saut de junior en sénior, donc j’ignorais vraiment l’importance de ce tournoi jusqu’au moment même d’arriver sur place. JC: Tu l’ignorais, vraiment? C’est vraiment énorme. TM: Pas la moindre idée! Mais aussitôt que nous y sommes arrivées, j’ai su que c’était un tournoi élite. Il y avait une réception présentée pour les commanditaires à la première soirée, et je commençais justement à me rendre compte de l’importance de cette affaire, puis Vic Rauter se mettait à présenter les équipes l’une après l’autre, et tous les joueurs et joueuses individuels. Et me voilà en train de me féliciter en pensant que c’est mon grand moment, mon grand début au circuit senior. J’étais enfin arrivée! JC: Évidemment, je te comprends! Tu as 21 ans, tu participes aux compétitions Skins auxquelles la plupart des gens n’ont jamais l’occasion de jouer, et tu es à ta toute première année au niveau senior. C’est extraordinaire. TM: Précisément. Puis Vic nous présente devant tous les commanditaires, les joueurs et joueuses, et il dit : «Bienvenue à l’équipe de Chelsea Carey, sa troisième Laura Crocker, sa première Jen Gates, et sa deuxième Teri McDonald.” [rire] Et bien sûr, les gens dans la salle l’entendent et ne vont pas lâcher, et toute la soirée tout le monde m’appelle «Teri». Aïe. JC: [rire] Ah c’est vraiment beau! Je te promets que je ne t’aurais pas laissé faire si j’avais été là. TM: Tu sais, ça ne suffit pas que j’aie le poste de deuxième? On ne pourrait pas me jeter un os? [rire] Il est déjà dur de faire connaître mon nom, et puis on m’appelle Teri par erreur. [rire] Laura m’appelle encore Teri, surtout quand nous cherchons à nous remonter le moral durant un match. De l’autre bout de la piste, elle me criera, «bon coup, Teri!» Je ne vais jamais me débarrasser de ce maudit surnom. 8. C’est une histoire marrante pour sûr! Mainenant, notre dernière question a été fournie par John Epping, qui a dit qu’il ne voulait pas être trop méchant, mais à vrai dire, ce n’est pas la question la plus facile au monde. La voici : de toutes tes adversaires, tu tires le plus grand plaisir de battre qui? TM: [rire] Ah là là, cette question-là n’est pas très sympa!! Bon, ce n’est pas totalement méchant, mais ce n’est pas gentil non plus. Honnêtement, je pense qu’il faut que nous commencions à gagner un peu plus avant que je ne puisse répondre à cette question. [rire] JC: [rire] Réponse parfaite! TM: Je ne sais pas. Je ne pense pas qu’il y ait une équipe en particulier. Notre équipe essaie de se concentrer sur les pierres qui sont en jeu plutôt que l’adversaire de l’autre bout de la piste. JC: Bon, c’est très gentil de ta part, très diplomatique, mais chaque équipe a un adversaire spécial, un qu’on aime vaincre. Ou bien tu mens, ou bien tu essaies d’éviter la question. [rire] TM: [rire] Bon, je pense qu’il y a une rivalité entre nous et Val Sweeting, puisque nous sommes membres du même club et nous jouons contre elle et son équipe assez souvent. Donc peut-être nous apportons une énergie plus agressive à ces parties, comparé aux autres adversaires. Et toutes les deux équipes veulent en sortir victorieuses. Et moi personnellement, je tiens à gagner, qui que soit l’adversaire. [rire] JC: [rire] Toi et moi, on est dans le même bateau, je pense. Il y a une ou deux équipes sur lesquelles une victoire est d’autant plus douce, mais la victoire est toujours l’objectif, quelles que soient les circonstances. Ok, dernièrement, tu pourrais me donner une question à poser à mon prochain invité? TM: Bon, on va mettre de côté le curling pour cette question, et je veux demander à cette personne comment serait un premier rendez-vous très mémorable? JC: Génial! J’adore! J’aime les questions qui portent sur autre chose que le curling. Je sais que le prochain invité sera un gars, mais j’ignore encore qui exactement. TM: Parfait. Les gars ont toujours des perspectives intéressantes sur les rendez-vous. Au plaisir d’entendre sa réponse à cette question. JC: Splendide. Merci infiniment Taylor, et bonne chance avec le calendrier, avec la Coupe Canada, et le reste de la saison! Suivez John sur Twitter au @cullenthecurler et suivez Taylor McDonald au @taylormcd93 .
Taylor McDonald and skip Kelsey Rocque in action at the 2014 World Junior Curling Championships, where they won the gold medal (WCF photo)

Taylor McDonald et sa capitaine Kelsey Rocque sur la glace au Mondial 2014 de curling junior, où elles ont récolté la médaille d’or (WCF photo)