Blogue d’Équipe Canada Pyeongchang 2018 : John Morris

Par John Morris (joueur de curling double mixte sur Équipe Canada)

Dans la foulée de chaque partie, nous devons répondre à beaucoup de questions des médias. En tout premier lieu, nous nous entretenons avec Colleen Jones et Devin Heroux de la CBC, et ensuite nous passons dans un autre local où il y a toutes sortes de caméras des réseaux de télévision d’un peu partout au monde.

Photo, World Curling Federation/Curling Canada/Michael Burns

Et enfin, nous passons dans encore un autre local où il y a des reporters de la presse écrite et de la radio, pour répondre à encore plus de questions. À la suite de notre victoire sur la Suisse aujourd’hui, un journaliste du New York Times m’a posé une question intéressante. Il m’a demandé ‘Comment est-ce que les athlètes se protègent contre les maladies aux Jeux Olympiques?’ Bon, je me considère un expert dans cette matière. Les équipes s’accompagnent de médecins, physiothérapeutes, etc. — ce qui est bien, puisqu’on a certainement besoin de cette sorte de soutien. Mais essentiellement ces personnes sont là pour vous aider après que vous tombez malade. C’est un traitement réactif, pas préventif. Moi je crois fermement à la prévention : il faut renforcer le système immunitaire. C’est capital. À titre d’exemple, prenons le trajet en avion pour nous rendre ici. Un vol de treize heures. Et je ressentais les premiers signes d’un rhume, je commençais à avoir mal à la gorge. Mais j’apporte toujours un paquet de suppléments immunostimulants (dont Vitamine C, zinc et échinacée), et je les ai pris pendant les trois premiers jours après notre arrivée à Seoul. Quand j’étais plus jeune, j’aurais inévitablement succombé à un rhume misérable qui aurait duré cinq ou six jours et qui aurait pu avoir une incidence sur ma performance. Il n’y a pas si longtemps, j’ai suivi un cours de nutrition qui m’a beaucoup appris sur les suppléments qui sont bons pour le corps et qui renforcent le système immunitaire. La préparation aux Jeux Olympiques est bien plus que les séances de conditionnement au gymnase et les maintes sessions de lancers dans l’aréna. Il faut se préparer mentalement à sortir de son environnement habituel, puisque le plus grand problème qui se pose est le risque de tomber malade. On respire un air différent ici, pour ne rien dire de l’air stagnant dans l’avion, donc il faut tenir compte de cela. Heureusement cette sorte de préparation m’a plus ou moins épargné de maladies ces trois ou quatre dernières années. Nous avons très bien joué aujourd’hui contre la Suisse, mais il y a eu des enjeux avec les mesures des placements précédant le match; il paraissait que le dispositif de mesure électronique ne marchait pas comme il faut, et le problème semblait toucher aux chiffres sur toutes les quatre pistes. Nous en avons discuté longuement avec les officiels après le match, et nous espérons qu’ils en arriveront à une résolution vite fait. J’en vois l’intérêt en ce ses que les mesures peuvent être d’autant plus précises avec l’équipement électronique, mais le problème c’est que ça devient tellement compliqué qu’il faut être diplômé en calcul pour déchiffrer tout cela, et bizarrement c’est la complexité même du système qui semble augmenter le risque d’erreurs.

Photo, World Curling Federation/Curling Canada/Michael Burns

Ce n’est pas d’ailleurs la première fois où ce genre de problème est survenu, et c’est inquiétant. Si c’était infaillible comme système, je l’accepterais volontiers. Mais ce n’est pas le cas. Et nous sommes aux Jeux Olympiques, et une erreur comme ça pourrait raisonnablement faire éliminer une équipe. L’équipe la plus forte, l’équipe qui joue le mieux, devrait être celle qui prévaut aux compétitions de curling, et voilà nous introduisons une variable qui pourrait éventuellement coûter une médaille à quelqu’un, et ça m’inquiète. En fin de compte, nous voulons un système équitable et valide, et infaillible aussi. Pour ce qui est du match en soi, Kaitlyn avait le vent en poupe. Elle a réussi le tir du match avec son gel à effet intérieur à la cinquième manche (qui a produit un vol d’un point pour le Canada). Un joli placement, celui-là; nos adversaires nous avaient coincés, et elle a riposté comme ça – c’était un coup clé pour sûr. Nous rentrons sur la piste ce soir (samedi matin à 6h00 HE au Canada, diffusé sur TSN1, TSN3, TSN4) et nos adversaires seront les athlètes olympiques de Russie. C’est une équipe formidable; je dirais que (Anastasia) Bryzgalova est une des meilleures joueuses de double mixte que j’aie jamais vues; ce n’est pas sans raison qu’elle lance les deux à quatre, puisque c’est une tireuse naturelle. Donc nous savons que ce sera une bataille. Mais en même temps nous nous sentons en bonne forme à présent.

(John Morris est un des deux membres de l’équipe canadienne de curling double mixte. Ce sont ses deuxièmes Jeux Olympiques d’hiver. Visitez régulièrement le curling.ca pour suivre les blogues et reportages des athlètes et entraîneurs canadiens qui participent aux Jeux Olympiques d’hiver. Regardez une rediffusion de la partie en CLIQUANT ICI)