Blogue d’Équipe Canada Pyeongchang 2018 : Kaitlyn Lawes

Par Kaitlyn Lawes (joueuse de double mixte pour Équipe Canada)

Nous avons bouclé la boucle sur un tournoi à la ronde très réussi, et maintenant nous nous préparons aux éliminatoires.

Photo, World Curling Federation/Curling Canada/Michael Burns

Comme tout le monde le sait, le format des éliminatoires aux Jeux Olympiques est différent de celui que nous utilisons aux évènements au Canada. John et moi allons disputer une demi-finale contre le vainqueur du bris d’égalité de quatrième place opposant la Norvège et la Chine. L’autre demi-finale est un affrontement entre les Athlètes Olympiques de Russie et la Suisse. Les deux vainqueurs aux demi-finales joueront pour la médaille d’or. Nous devons attendre jusqu’après le bris d’égalité pour savoir à quelle heure nous disputerons notre demi-finale. Essentiellement, on repart à zéro maintenant. Tout le monde rentre sur pied d’égalité, et c’est une structure à élimination directe. Il faut se rappeler que c’est déjà un grand honneur d’accéder à la demi-finale, et il faut essayer de rester patient. Si nous savons continuer à faire pression sur nos adversaires, je pense que les chances sont bonnes pour accéder à la finale, mais il faut absolument apporter notre meilleur jeu. Présentement, je me sens en pleine forme. Je pense qu’à chaque match nous avons eu le sens d’être au pied du mur, et surtout lorsque nous avons perdu le premier match du tournoi à la ronde. La situation actuelle n’a guère changé. Il faut continuer à apprendre les nuances du comportement de la glace et des pierres. Quoi qu’il en soit, nous avons deux matchs qui restent à disputer, et nous allons lutter de toute notre force et espérer que cela nous vaudra une médaille. J’ai fait beaucoup plus de balayage aujourd’hui contre la Corée du Sud. John se sentait bien, mais franchement, je n’ai pas fait trop de balayage cette semaine, donc je voulais être une bonne coéquipière et le laisser se reposer un peu, pour qu’il ressente un nouveau souffle pour les éliminatoires. Et je pense d’ailleurs que c’était satisfaisant pour moi, puisque je lui ai montré que je sais maintenir une pierre sur un chemin très droit! J’ai beau être petite, je suis puissante aussi, et je crois que John en est convaincu maintenant!

John Morris et son coéquipier Jim Cotter, qui a entraîné l’équipe de double mixte sud-coréenne ici. (Photo, Fédération mondiale de curling / Curling Canada / Michael Burns)

Cette semaine a été d’autant plus spéciale que ma mère, mon chum et mon frère sont ici. C’est très important pour moi, et j’ai fait tous les efforts pour passer du temps avec eux et savourer les Jeux en compagnie de mes proches. À Sotchi, je n’ai jamais eu la possibilité de quitter le Village des athlètes; nous sommes restées dans une sorte de bulle tout au long des Jeux. Donc cette fois, c’est très spécial de pouvoir me rendre à la Maison Olympique du Canada, passer du temps avec eux, regarder les autres sports, et voir les Jeux à travers leurs yeux. Je veux vraiment leur exprimer combien ça signifie de les avoir ici, d’avoir leur soutien, puisque je ne saurais pas le faire sans eux. Toute l’expérience est extraordinaire, irréelle. À chaque jour, nous nous exclamons, ‘Wow, nous sommes vraiment aux Jeux Olympiques!’ J’ai l’honneur de glisser sur les anneaux Olympiques dans la glace, et quand je regarde vers les tribunes, j’épie ma mère, qui siffle, et mon chum, qui agite un grand découpé en carton qui porte mon visage. C’est vraiment grisant! Le sifflement de ma mère est très distinctif; on peut le repérer sans problème dans tout le bruit de la foule, et je sais tout de suite que c’est elle. Avant chaque match, quand nous montons sur la piste, j’établis un contact visuel avec ma mère et je la salue — c’est un signe pour qu’elle sache combien j’apprécie tout ce qu’elle a fait pour moi. Je tire tant de plaisir à la voir s’impliquer cœur et âme aux Jeux; j’ai vu des photos et des clips d’elle dans les tribunes, et il est évident qu’elle a les nerfs en boule. J’espère que nous ne lui avons pas donné trop de crises d’anxiété! J’aimerais vraiment apprendre à siffler comme elle; peut-être un jour, quand j’aurai mes propres enfants, je lui demanderai de m’apprendre le fameux sifflement. Pour ce qui reste de la journée, nous allons nous reposer, passer un peu de temps à nous exercer sur la glace, et nous préparer au grand jour qui nous attend. Vivement lundi!

(Kaitlyn Lawes est un des deux membres de l’équipe canadienne de curling double mixte aux Jeux Olympiques. Ce sont ses deuxièmes Jeux d’hiver. Visitez régulièrement le curling.ca pour lire les blogues et reportages des athlètes et entraîneurs canadiens qui participent aux Jeux Olympiques d’hiver; pour regarder une rediffusion de la partie, CLIQUEZ ICI)