Équipe Canada marque l’histoire avec une première médaille d’or au mondial mixte
KELOWNA, C.-B. — Il aura fallu huit longues années, mais la récompense en valait la peine par un beau samedi après-midi à Kelowna.
Mike Anderson et son équipe canadienne de curling mixte représentant le club de Thornhill, en Ontario, ont subi de douloureuses défaites au cours de leur association de huit saisons, y compris certaines finales provinciales.
Mais ce cheminement à travers divers degrés de tristesse aura finalement mené Anderson, la vice-capitaine Danielle Inglis, le deuxième Sean Harrison, la première Lauren Harrison et l’entraîneur Jim Waite jusqu’au sommet du podium au championnat du monde de curling mixte Winn Rentals 2018 grâce à une victoire de 6-2 sur l’Espagnol Sergio Vez en grande finale de la compétition.
Champions du monde. Ces mots semblaient un peu irréels aux oreilles de Lauren Harrison.
« Ouais, ça fait bizarre d’entendre ça », a-t-elle dit en secouant la tête avec incrédulité. « Je suis toujours sous le choc. »
Il s’agissait d’une première conquête de la médaille d’or pour le Canada au championnat du monde mixte.
« C’est fou », a dit Anderson, visiblement ému. « J’ai commencé à jouer avec Sean à l’âge de 14 ou 15 ans et c’est vraiment spécial de gagner avec lui. Et de triompher au Canada… Nous étions un peu déçus lorsque nous avons appris que nous n’irions pas en Europe, mais après cette semaine de rêve, personne ne me convaincra que se rendre à l’étranger pour disputer un championnat mondial est plus plaisant. Les foules ici, les hurlements, les encouragements et tout ce bruit, ça rend notre sport encore plus agréable. »
Le public pro-canadien a eu plusieurs raisons de se réjouir samedi, alors que le Canada a poursuivi sur sa lancée après sa victoire en matinée contre l’équipe norvégienne d’Ingvild Skaga en demi-finale qui lui permettait de se qualifier pour le match ultime.
En finale, le Canada a marqué deux points dès le premier bout, un autre au deuxième, et par la suite ce n’était plus qu’une question de temps avant que l’équipe d’Anderson puisse enfin célébrer un titre mondial.
« Nous avions l’impression, hier matin (à l’aube de la ronde éliminatoire), que nous étions exactement dans la même situation que lorsque nous avons remporté les championnats nationaux », a dit Anderson. « Vous avez ces matchs à disputer. Vous devez simplement baisser la tête et y aller à fond. Lorsque vous vous réveillez avec ce sentiment, cela facilite un peu les choses. La façon dont nous avons joué ce matin, à l’aube de la finale, nous sentions presque que ce n’était qu’une question de temps. »
Après avoir perdu contre la Norvège il y a six jours, le Canada a terminé la phase préliminaire avec quatre victoires consécutives, puis a ajouté quatre autres succès lors de la ronde éliminatoire.
« À chaque match, à chaque bout, le but était d’oublier contre qui nous jouions. Nous devions simplement réussir les lancers qui s’offraient à nous », a dit Lauren Harrison. « Nous voulions simplement nous oncentrer sur le balai et la vitesse de nos lancers. Et lors des derniers matchs, Mike a été fantastique. La meilleure chose à propos de cette équipe est que quand quelqu’un ratait un lancer, nous avons toujours trouvé un moyen de réparer cette erreur et nous savons que nous pouvons toujours compter sur Mike pour réussir le dernier lancer. Il va toujours le faire pour nous.”
Anderson et Inglis avaient déjà porté l’uniforme unifolié à une reprise chacun par le passé, eux qui avaient représenté le Canada aux Universiades d’hiver de 2009 en Chine. Aucun d’eux n’avait gagné l’or, mais ils n’ont jamais perdu espoir que ce moment viendrait un jour. En fait, Inglis en avait fait son objectif quand elle était adolescente.
« C’était mon rêve, en effet », a-t-elle dit. « Quand j’avais 16 ans, j’ai écrit que je voulais être championne du monde. Notre entraîneure, Jennifer Ferris, voulais que nous écrivions nos objectifs, et c’était l’un d’eux pour moi. Je ne savais pas comment j’allais y parvenir, je ne savais pas quel chemin j’emprunterais pour y arriver et, finalement, c’est comme ça que nous l’avons fait. »
Et ils ont réalisé l’exploit avec une équipe de curling aussi soudée que n’importe quelle autre au Canada, peu importe le niveau.
« C’est assez spécial », a dit Inglis. « Nous avons perdu beaucoup de matchs avant d’en gagner beaucoup. Le fait de voir ce long parcours couronné de cette façon, c’est plus que spécial. »
Grâce à cette victoire, le Canada passe de la quatrième à la première place du classement mondial en curling mixte, un classement qui s’appuie sur les résultats des quatre dernières années.
Dans le match pour la médaille de bronze, le Russe Alexander Eremin a volé un point au huitième bout pour remporter une spectaculaire victoire de 8-7 contre la Norvège.