Une nouvelle discipline suit les traces du double mixte et du curling triple

Alors que la température chute et que les inévitables conditions hivernales s’installent, plusieurs joueurs et joueuses de curling de partout au Canada s’apprêtent à lacer leurs souliers pour revenir au jeu durant la saison 2020-2021.

Bien que cette saison aura une allure bien différente en suivant les directives de Retour au jeu de Curling Canada, les parties classiques en équipes de quatre joueurs ont évolué vers plusieurs autres formats qui restent sécuritaires.

Avec le double mixte, une variante déjà bien implantée au curling en tant que sport olympique, et le curling triple, la plus récente méthode modifiée mise de l’avant par Curling Canada, les façons ne manquent pas pour profiter de la saison de curling de façon amusante et sécuritaire.

Même si la COVID-19 a changé la façon d’aborder le curling, cette saison, Curling Canada a développé un nouveau format tout à fait compatible avec la COVID-19 : le simple.

Comme son nom l’indique, les joueurs et joueuses lancent de façon individuelle en simple. Toutefois, les joueurs de simple sont appuyés par un ou des brosseurs, comme dans les autres disciplines, et par un joueur qui analyse la trajectoire pour guider leur lancer.

Le curling en simple englobe un ensemble de lancers courants, chaque lancer étant évalué en fonction de critères prédéterminés, qui varient en fonction de l’âge et de l’expérience.

Au niveau U15, pour lequel le format a d’abord été conçu, les six lancers suivants sont inclus : frapper-rester, placement, frapper-rouler, garde, sortie et contournement. Chacun de ces lancers est effectué avec les effets intérieur et extérieur, pour un total de 12 tentatives pour chaque joueur de simple.

En plus de ces 12 tentatives, les joueurs U15 ont aussi droit à deux «Mulligans», ou lancers supplémentaires. Ces Mulligans peuvent uniquement être utilisés une fois que les 12 lancers initiaux ont été effectués. À ce moment-là, chaque joueur peut reprendre ses deux pires lancers. Notez toutefois que si trois ou plus de lancers partagent le pire pointage, le joueur peut choisir les deux qu’il souhaite reprendre.

Le système de pointage est le même pour tous les lancers: trois points (réalisé comme prévu), deux points (réalisé avec tolérance), et aucun point (réalisé au-delà de la tolérance).

Mick Lizmore, entraîneur-chef de l’équipe nationale de curling en fauteuil roulant, et ancien instructeur de curling et consultant à l’Université de l’Alberta, a joué un rôle à part entière dans le développement de cette nouvelle discipline de curling. Lizmore croit que le format constituera un outil de développement incomparable pour le curling chez les jeunes.

«Un de nos principaux objectifs avec ce format était de contribuer au développement des athlètes en leur proposant des exercices stimulants dans le cadre d’une compétition, tout en contribuant au succès des joueurs de tous les âges», explique Lizmore.

Conçue à l’origine au Centre national d’entraînement de Curling Canada à Edmonton, cette discipline a été élaborée grâce aux efforts collectifs des joueurs et des entraîneurs.

«Les consultants de performance de Curling Canada m’a confié la tâche de contribuer au développement du format avec l’aide et le support des athlètes de notre académie de curling au niveau secondaire, raconte Lizmore. Depuis, les commentaires des athlètes et des entraîneurs au curling pour les joueurs valides et en fauteuil roulant ont orienté les changements subséquents dans l’utilisation et la mise en œuvre du format.»

Lizmore croit fermement que le simple permettra aux joueurs de réévaluer leur approche, et améliorera la pratique des lancers.

«Je pense que le simple peut compléter plusieurs programmes de curling, et offrir aux joueurs au Canada une méthode pour développer un ensemble complet d’habiletés, estime Lizmore. L’éventail de lancers devrait permettre aux athlètes (et aux entraîneurs) d’identifier leurs forces et leur niveau de progression, tout en se concentrant sur l’art et l’approche personnelle du lancer. Dans un match régulier de double ou de curling à quatre, on se demande souvent “quel est le meilleur lancer pour une situation précise?”, ou “comment avoir un plan B si je ne réussis pas ce lancer parfaitement?”.»

Le médaillé d’argent au dernier Championnat du monde en fauteuil roulant, Jon Thurston, assure que le format du simple, qu’il utilise en pratique, aide à simuler les situations de match.

«Les exercices en simple sont un atout à l’entraînement. C’est difficile, et ça ressemble beaucoup à la séquence de lancers à laquelle on peut être confrontés dans une partie typique. Je l’utilise régulièrement, et je peux affirmer que ça a permis d’améliorer mes lancers durant la dernière saison», assure Thurston.

Les athlètes canadiens de curling en fauteuil roulant accumulent les succès, revendiquant une médaille d’argent aux Jeux paralympiques de Pyeonchang en 2018 (avec le capitaine Mark Ideson), une médaille d’or au Championnat du monde de curling en fauteuil roulant en 2013 (avec le capitaine Jim Armstrong), en plus de la médaille d’argent mentionnée plus haut au Championnat du monde en curling roulant 2020 (avec le quatrième Jon Thurston).

Lizmore, entraîneur-chef de l’équipe canadienne de curling en fauteuil roulant, reconnaît qu’il s’agit d’une méthode plus avancée que celle que connaissent plusieurs joueurs, mais il est confiant que les leçons du format serviront d’apprentissage de qualité pour le curling de haute performance.

«Durant une rencontre, on a déjà beaucoup à penser pour réussir un lancer en particulier, rappelle Lizmore. Dans l’entraînement technique, c’est parfois le contraire : on décortique les mouvements individuels en perdant un peu de vue le résultat final. Le curling simple sert en quelque sorte de pont entre les deux. En simple, on doit se concentrer sur l’approche pour réussir un lancer précis, pour simplement accomplir le travail. Le joueur doit se concentrer sur la façon de placer la brosse, sur la force du lancer, et puis le réussir! Le format du simple se veut être un programme complet pour les joueurs, tout en conservant l’environnement de compétition et la pression.»

Curling Canada envisage de déployer ce format pour une compétition nationale au niveau U15, bien que la COVID-19 ait retardé les plans à ce niveau-là. Heureusement, tous les joueurs et les joueuses, débutants ou expérimentés, peuvent essayer le curling simple dans leur club local en toute sécurité.

Suivez Curling Canada en ligne pour connaître tous les détails sur Twitter, Facebook et Instagram, ou placez notre page d’accueil www.curling.ca parmi vos favoris dans votre navigateur préféré pour les dernières nouvelles.