Décès d’une légende

Larry Wood a couvert le curling canadien pendant la majeure partie de sa carrière professionnelle. Il est décédé plus tôt cette semaine. (Photo, avec l’aimable autorisation de Warren Hansen)

Larry Wood, journaliste de curling et historien de Curling Canada, nous a quittés

Peu de journalistes de la presse écrite au Canada sont reconnus d’abord et avant tout pour leurs textes sur le curling. Même s’ils ont couvert plusieurs sports durant leur carrière, le curling était leur passion.

Larry Wood, de Calgary, était un de ceux-là.

Connu affectueusement sous le surnom de Woody, il est décédé mercredi à l’âge de 83 ans de complications liées à la pneumonie et à la COVID; son décès écrit le dernier chapitre de l’histoire des journalistes canadiens de curling de la vieille école.

Ce qui les distinguait, au-delà de leur talent de reporter, était leur amour du sport. Mais personne – pas même Scotty Harper, Jack Matheson ou Don (Buckets) Fleming, parmi les meilleurs à avoir écrit sur le curling – n’aimait autant le sport que Wood.

Lui-même joueur de curling, il a couvert ce sport pour le Calgary Herald pendant des décennies, quasiment depuis son premier jour de travail en 1960, après avoir quitté le Medecine Hat News. À partir de ce moment, et jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite du Herald comme directeur des sports et chroniqueur, presque un demi-siècle plus tard, il laisse un héritage inégalé au Canada pour son attachement envers le sport, autant en journalisme écrit qu’à la radio.

En plus d’être le doyen des journalistes de curling dans les journaux en Alberta, il a agi comme éditeur pour les publications quotidiennes des évènements et de la revue Extra End de Curling Canada, dont il a été l’historien de 1983 à 1989, et journaliste/éditeur pour le Canadian Curling News de 1965 à 1980.

Au fil des ans, il a été témoin de plusieurs grands moments de l’histoire du curling, dont le retour du sport aux Jeux olympiques, qui l’a rendu très fier.

Il a pris le train en 1960 pour assister à son premier Brier à Thunder Bay (qui s’appelait Fort William à l’époque), emportant avec lui sa machine à écrire pour transmettre son texte en code Morse. Il n’en a raté que deux dans les 55 années suivantes.

Au moment de prendre sa retraite, il avait visité le Canada d’un océan à l’autre pour couvrir le Brier, en plus de douzaines de championnats du monde masculins et féminins en Amérique du Nord et en Europe.

Pour aller au Brier et aux compétitions internationales, il devait aussi couvrir des évènements moins prestigieux, mais tout aussi importants, comme les bonspiels, les tournois municipaux, et les championnats provinciaux.

Il a adoré ça.

Warren Hansen, ancien directeur de l’opération des évènements pour Curling Canada, a longtemps travaillé avec Wood, qu’il qualifie de « unique en son genre ».

« Il dormait et buvait curling, raconte Hansen. Il savait tout ce qui se passait dans le sport. Personne n’en savait plus que lui sur le curling ou le Brier. »

Il se souvient de Wood comme « un gars terre à terre ».

« Il aimait ça s’amuser, reprend Hansen. Il avait le sens de l’humour. Rien ne le perturbait. »

Wood avait plusieurs amis dans le milieu, et a servi de mentor auprès de plusieurs jeunes journalistes de sport, en particulier Terry Jones, chroniqueur sportif à Edmonton.

«J’ai commencé à couvrir le curling en partie pour côtoyer Wood, a écrit Jones. On dirait que les grosses histoires d’autres sports me tombaient dans les bras durant mes plus de 25 Briers à ses côtés.»

Wood a été élu au Temple de renommée du curling canadien en 2002, et au Temple de la renommée sportive de l’Alberta en 1990.

Il laisse dans le deuil son épouse Lois, ses fils Murray et Michael et sa fille Jody.

Curling Canada