Coup de folie avec Jacques Gauthier!

Jacques Gauthier célèbre sa victoire au Championnat canadien junior masculin New Holland 2020 le mois dernier. (Photo, Curling Canada / Michael Burns)

Apprenez à connaître Jacques Gauthier d’Équipe Canada!

Cette semaine, John s’entretient avec Jacques Gauthier, champion canadien junior masculin New Holland 2020 et ancien médaillé d’or des championnats du monde juniors en tant que substitut au sein de l’équipe de Tyler Tardi. Jacques se rendra bientôt à Krasnoïarsk, en Russie, en compagnie de sa petite amie Karlee Burgess, là où ils lutteront tous les deux pour l’obtention de la médaille d’or aux championnats du monde juniors 2020. 

Bienvenue à Coup de folie, une série de Curling Canada dans laquelle l’humoriste John Cullen s’entretient avec vos curleurs préférés pour des entrevues comme vous n’en avez jamais vues. Chaque entrevue comporte huit questions : cinq questions identiques pour chaque curleur, deux questions propres à chacun, et une question suggérée par le joueur interviewé précédemment.

1. Quel est le plus beau coup auquel tu aies pris part?

Jacques Gauthier : Eh bien, il y a plusieurs coups réussis par mon ancien capitaine JT Ryan, mais la plupart étaient de ma faute, donc je ne veux pas vraiment en choisir un seul. [rires]

John Cullen : [rires] Je te comprends. Nous avons tous vécu cela.

JG : En toute honnêteté, probablement le coup contre Braden Calvert qui nous a permis de remporter les juniors provinciaux pour la première fois. Il devait frapper un quart de pierre pour gagner le match et, pour chacun de nous, c’était pour notre premier titre provincial, donc je ne peux même pas imaginer la pression qu’il ressentait dans cette situation. Nos brosseurs ont dû y aller à fond sur toute la longueur de la piste, mais heureusement, j’ai lu l’axe correctement, nos brosseurs ont bien brossé et JT a exécuté le coup à la perfection. Je suis devenu plutôt émotif après coup, ce qui n’est pas le cas habituellement. J’étais fou de joie, je criais et tout. C’était génial.

JC : Et maintenant, c’est toi le capitaine et tu as probablement ressenti cette pression toi aussi.

JG : Oh oui, c’est certain. Comme je le disais, je suis de nature plutôt calme, donc je n’y pense pas trop, mais nous avons dû réussir deux gros coups cette semaine aux Juniors canadiens. Nous avons joué contre Colombie-Britannique 1 en soirée et nous jouions vraiment mal pendant tout le match. J’ai dû couper une pierre par un quart pour gagner et j’ai ressenti beaucoup de pression sur ce coup. Et puis, le doublé au huitième bout contre Terre-Neuve-et-Labrador en finale fut un gros coup aussi.

2. De quel objet es-tu incapable de te débarrasser?

Karlee Burgess, à gauche, et Jacques Gauthier montrent leurs gains des Juniors canadiens de New Holland. (Photo, Curling Canada)

JG : C’est un peu bizarre, mais j’ai acheté des mocassins à 20 $ lorsque j’étais à l’école secondaire et je les ai portés bien au-delà de leur date d’expiration. Je les ai même apportés à la plage une fois et les ai mis dans l’eau, ils étaient presque totalement détruits, et je ne peux tout simplement pas m’en débarrasser. J’ai même acheté une nouvelle paire de la même marque, mais je ne les porte jamais. Il y a quelque chose à propos de cette paire, je ne peux pas m’en défaire.

JC : Je ne peux pas dire que j’ai déjà vraiment porté des chaussures aussi longtemps après leur date d’expiration. Qu’est-ce qui les rend si géniales?

JG : Honnêtement, je ne sais même pas. Ce n’est pas comme s’ils étaient super confortables quand je les ai achetés, et ils ne sont pas vraiment beaux non plus. Mais je suppose qu’ils sont tellement moulés à mes pieds maintenant que j’ai à peine l’impression de porter des chaussures quand je les porte. C’est bien.

JC : Karlee (Burgess, la petite amie de Jacques et troisième au sein de l’équipe de Mackenzie Zacharias) doit les détester.

JG : Oh mon Dieu! Elle les DÉTESTE. Elle a essayé de les jeter plusieurs fois, mais je les trouve toujours. Même quand j’ai acheté les nouveaux, c’était surtout pour elle. Je l’ai fait pour tendre une branche d’olivier, pour essayer de l’impressionner, comme « hé, ceux-ci ne se désagrègent pas », mais elle les détestait aussi. [rires]

3. Qui est le curleur le plus sous-estimé et pourquoi?

JG : Selon moi, il y en a deux. Le premier, j’ai lu ton entrevue avec Braeden Moskowy et il a dit Benoît Schwarz, et je suis totalement d’accord avec lui. Je l’ai vu jouer plusieurs fois et ce gars-là ne manque jamais un coup. De plus, il a toujours une jolie montre au poignet, une Tag-Heuer ou quelque chose du genre. J’adore ce style.

L’autre gars que je choisirais est Bobby Lammie. Allez consulter ses statistiques à chaque fois qu’il joue, il est toujours en feu. Il ne manque tout simplement pas. Et c’est aussi un animal au brossage. Je n’ai pas eu la chance de jouer contre l’un ou l’autre, mais j’espère que nous pourrons remporter le mondial junior et nous frotter à eux à la Coupe des Champions. Ça serait génial.

4. Quel a été ton pire travail?

JG : Je n’ai eu que quelques boulots dans ma vie, donc je ne veux pas que l’entreprise familiale ait l’impression que je veux salir sa réputation, mais j’ai travaillé pour mon oncle un été et ce fut sans contredit mon pire travail. De toute évidence, beaucoup de gens savent qu’il fait très froid pendant l’hiver à Winnipeg, mais ce qu’ils oublient, c’est que nous avons aussi des étés très chauds. Je travaillais dans un camion à pierres pour mon oncle et nous cuisions dans la chaleur pendant 11 à 12 heures par jour. C’était tellement rude.

JC : Je te comprends. J’ai travaillé dans un entrepôt pendant deux étés, chargeant et déchargeant des camions, et il fait tellement chaud.

JG : De plus, le camion n’avait pas de climatisation. Ai-je mentionné cela? [rires] Le travail n’était pas trop mal, mais rester assis dans le camion chaud toute la journée était mortel. Il faisait 40 degrés à l’extérieur, mais pourtant il faisait encore plus chaud dans le camion, 45 degrés. On sortait à 40 degrés pour se rafraîchir. [rires] Je n’étais pas capable de boire assez d’eau pour remplacer ce que je perdais, c’était un été où nous avons eu quelque chose comme trois vagues de chaleur distinctes… plus jamais.

5. Quelle est la chose la plus stupide à laquelle tu as pourtant cru pendant longtemps?

JG : Donc, cette histoire a à voir avec ma sœur, qui a deux ans de plus que moi. J’ai toujours aimé les chiffres, même depuis que je suis petit. Je me souviens que je n’étais pas capable de compter plus loin que 100 à l’époque, et elle m’a dit qu’un million était le nombre le plus élevé qui soit. Je me suis battu bec et ongles avec elle parce que je pensais que mille était le plus grand nombre, plus grand qu’un million.

JC : [rires] Pourquoi croyais-tu cela?

JG : Honnêtement, je ne sais même pas. Je pense que je trouvais juste que le mot « mille » semblait beaucoup plus intimidant que le mot « million », et donc il devait être plus élevé.

JC : Comment as-tu compris que ce n’était pas le cas?

JG : Je pense que cela a duré jusqu’à la 3e année. J’ai eu la même dispute avec un enfant de ma classe, alors nous avions cela en tête, puis nous avons commencé à faire des calculs mathématiques. Quelqu’un a demandé comment les chiffres croissaient et je me souviens avoir regardé notre livret de mathématiques et avoir pensé « oh merde ». [rires] Je n’ai jamais présenté mes excuses à ma sœur, je n’ai jamais admis que j’avais tort. J’espère qu’elle ne lira pas ceci.

6. On passe maintenant aux questions spécifiques à Jacques Gauthier et je dois admettre que celle-ci est bizarre même pour moi. Est-ce que tu dois un baiser à tes cousins (les champions canadiens et mondiaux juniors Tyler et Jordan Tardi)?

Jacques Gauthier, au milieu, avec ses cousins Tyler Tardi, à gauche, et Jordan Tardi, lors des Juniors mondiaux 2018 à Aberdeen, en Écosse. (Photo, Fédération mondiale de curling / Richard Gray)

JG : [rires] Wow. Je ne peux pas croire qu’il t’en ait parlé. J’avais en fait oublié ça, et je pense qu’en fait je dois un baiser à toute l’équipe. [rires]

JC : Que s’est-il passé?

JG : Donc, j’étais substitut pour les championnats du monde juniors de 2018 avec mes cousins Jordan et Tyler, et nous jouions contre les Sud-Coréens lors de l’un de nos premiers matchs. L’année précédente, cette équipe sud-coréenne avait remporté les championnats du monde, donc nous avions en quelque sorte encerclé ce match sur notre calendrier comme étant l’un de nos plus importants. Lors du premier bout, pour une raison quelconque, ils manquaient tous leurs coups. Je me souviens qu’il y avait une garde centrale et nous placions simplement des pierres dans la maison, encore et encore. Ils essayaient de geler leurs pierres contre les nôtres mais ils touchaient la garde, ou ils envoyaient leurs pierres trop loin, et donc nous remplissions la maison de pierres.

JC : C’est toujours une bonne chose au premier bout.

JG : Exactement. Donc je me souviens qu’après les pierres de Jordan, notre entraîneure Melissa Soligo s’est tournée vers moi et m’a dit : « Tu sais quoi? Je pense que nous pourrions marquer un tas de points. Quatre à coup sûr, peut-être même cinq ou six. » Il y avait encore quatre pierres à venir, c’était le premier bout, je n’aurais jamais pensé que nous allions marquer six points. Alors j’ai dit « si nous en marquons six, j’embrasserai personnellement chaque membre de l’équipe sur les lèvres. » [rires] 

JC : [rires] Oh mon dieu. Et évidemment, ils ont marqué six points.

JG : Eh bien, Tyler était dans le bloc et se préparait à lancer sa dernière pierre, et c’était un placement ouvert pour le sixième point. Évidemment, je veux que les gars gagnent, et je veux que Tyler réussisse tous ses coups, mais s’il devait manquer un placement au cours de la semaine… j’aurais peut-être préféré que ce soit celui-là. [rires]

JC : T’ont-ils déjà embêté pour que tu rembourses tes dettes?

JG : Sterling m’en a parlé à plusieurs reprises par après, c’est certain. Le problème était que ma petite amie, Karlee, était également là avec son équipe, donc je pense qu’elle aurait peut-être été un peu jalouse. Peut-être que si elle n’avait pas été là, on aurait pu s’arranger. [rires]

7. En parlant de ton cousin Tyler, j’ai entendu dire qu’il avait failli tout faire rater entre toi et Karlee. Que s’est-il passé?

JG : Ouais, tout d’abord, je voudrais en fait dire un gros merci à Tyler d’avoir presque tout bousillé avant même que cela ne commence. C’était vraiment cool. [rires]

JC : Il admet qu’il l’a presque fait. Il se sent mal, je pense.

JG : C’est bien. Il devrait. C’était en 2017, et je me souviens de la semaine venait de commencer aux championnats nationaux et je me disais que j’aimerais peut-être apprendre à mieux connaître Karlee. Je savais que Karlee avait joué aux Jeux olympiques de la jeunesse avec Tyler, alors je lui ai demandé si cela valait la peine de lui parler. Il a juste dit : « Ah mec, elle a un petit ami, je ne perdrais pas mon temps à ta place. »

JC : Oh non. Je vois où cette histoire s’en va.

JG : Ouais, alors je me suis dit : « D’accord, je vais me concentrer sur le curling, je suppose? » [rires] Alors la semaine continue et il ne s’est rien passé, je n’ai pas fait d’efforts pour lui parler ou quoi que ce soit. Puis vers la fin de la semaine, nous étions tous ensemble dans le salon des joueurs et le salon a fermé ses portes pour la nuit, mais nous avons continué à parler pendant très longtemps, et finalement j’ai juste demandé : « Hé, as-tu un petit ami? » Il s’avère que ce n’était pas le cas, et vous connaissez la suite.

JC : C’est une bonne chose d’avoir demandé, cependant. C’était la chose à faire, et tu aurais simplement pu supposer que Tyler avait raison et ne jamais lui poser la question.

JG : C’est ce que je pense aussi. Vous savez, JT obtient toujours le mérite d’être un gars avec de la classe, mais regardez-moi, je peux avoir de la classe aussi. [rires]

8. Ma dernière question vient de Rachel Brown. Elle se dit que si jamais elle gagnait les Scotties, elle se ferait tatouer une feuille d’érable pour commémorer sa victoire. Elle ne l’a toujours pas fait, mais elle veut savoir, si tu gagnes les mondiaux et que tu décides de te faire tatouer une feuille d’érable, où la ferais-tu tatouer et quel serait son style?

JG : Ooh, bonne question. Je sais que lorsque Karsten Sturmay a gagné les championnats universitaires, il s’est fait tatouer le drapeau du Canada sur l’arrière de son mollet. Je pense que je mettrais le mien là aussi, j’aime cet endroit. Ou les Harndens, après les Jeux olympiques, ils en ont fait tatouer un sur leur poitrine, sur le cœur.

C’est cool aussi. Je pense que je le ferais tatouer n’importe où là où il n’est pas super visible, juste quelque chose qui veut dire quelque chose pour moi et tout le monde n’a pas à le voir. J’ai entendu que l’endroit choisi par les Harnden fait mal par contre, alors peut-être pas. En ce qui concerne le style, je pense que ce serait assez traditionnel, juste une feuille d’érable normale.

JC : C’est tout? Rien de trop fou comme le gars de Ryan Fry qui déchire sa peau ou quelque chose du genre?

JG : Nah, je voudrais quelque chose de traditionnel. Écoute John, j’ai de la classe. [rires]

JC : [rires] C’est vrai, et je dois te donner raison. Merci d’avoir discuté avec moi Jacques et, ironie du sort, je vais m’entretenir avec ta petite amie Karlee Burgess pour mon prochain Coup de folie. Voici ta chance de la placer dans une situation embarrassante!

JG : Oooh. J’aimerais bien, mais je ne veux pas non plus avoir de problèmes. [rires] Laisse-moi réfléchir. OK, elle a participé à quatre championnats du monde juniors (et est sur le point de participer à son cinquième) et aux Jeux olympiques de la jeunesse, alors demande-lui quels sont sa ville et son aréna préférés parmi ces cinq championnats.

JC : Boo! Tu lui rends la vie trop facile. Mais c’est correct, tu sais ce qu’on dit : femme heureuse, vie heureuse.

JG : Exactement.

JC : Merci Jacques et bonne chance aux championnats du monde juniors!

Comme toujours, vous pouvez suivre John sur Twitter @cullenthecurler, et vous pouvez également suivre Jacques Gauthier à @JacquesG55 et son équipe à @Gauthiercurling.

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